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lundi 17 novembre 2008

Eco89 et E24 vont-ils renouveller la presse économique en ligne ?

Je n'ai pas pris le temps de bloguer sur cela auparavant, pourtant ces 2 lancements quasi-simultanés risquent fort de donner un coup de fouet à la presse économique en ligne.

Rue89 a lancé début octobre Eco89.com. “Un site participatif consacré à l’économie telle que vous la vivez”, souligne le site. De fait, il se distingue notamment par de nouveaux modules participatifs, comme "Posez votre question", un système de questions-réponses qui permet aux internautes de demander des explications sur l’actu économique, avec un système de vote plébiscitaire pour les queistons les plus populaires, ou encore une rubrique “vie de bureau” qui accueille des témoignages de lecteurs (”que répondre à mon patron qui veut devenir mon ami Facebook ?”, “faut-il ranger son bureau ?”…). Egalement, le site intègre un système de blog-roll : sa grande force étant qu'il compte une kyrielle de partenaires de la presse économique ou de blogs éco - sociaux, tels que l'Institut national de la consommation, Alternatives économiques... Je pense que c'est là un modèle que la presse économique "classique" sera amenée à reprendre dans ses déclinaisons web : des partenariats avec des media en ligne plus pointus lui permettent d'offrir à ses lecteurs de contenus complémentaires aux siens, par des échanges de contenus, ce qui lui assure plus de crédibilité, et une palette de sujets couverts plus large. Eco89 comporte ainsi une dose d'actualité sur l'économie du développement durable avec le toujours excellent Terra Economica, traite de l'actu syndicale via Miroir social, de l'actu africaine avec des sites dédiés, de l'actu US avec Slate...

Forcément, leur modèle économique (le site est en accès totalement gratuit) est encore fragile : lors de la présentation à la presse début octobre, Pierre Haski et Laurent Mauriac annonçaient un équilibre attendu au mieux fin 2009+, alors que leur site a connu une nouvelle levée de fonds en juin, et qu'il tire en moyenne 40 000 euros par mois de ses recettes publicitaires. Mais clairement, la presse économique classique, qui capitalise sur sa marque pour son site web, a intérêt à miser elle aussi sur des partenariats de contenus et des modèles plus participatif, pour développer son audience web. Ce que commence à faire par exemple L'Expansion.com : une dose de participatif avec ses blogs et son forum Café de l'économie, et une dose de partenariats, avec ZDNet Et Neteco.com.

Pour sa part, E24.fr, nouvelle émanation du groupe ed presse à l'origine de 20 Minutes, mise sur l'efficacité : elle a plus de moyens, avec 4 à 6 millions d'euros d'investissement initial, une équipe d'une quinzaine de journalistes, un site qui se veut plus rationnel et grand public, avec un rubricage plus classique : high-tech, finance, entreprises, bourse... Une marque qui a déjà été lancée en Suède en octobre 2005, et, depuis, aux Pays-Bas et en Norvège. Dans cet entretien avec Electronlibre, les concepteurs du site se places en concurrence "avec tous les sites qui traitent d’économie, notamment les déclinaisons en ligne des journaux économiques comme Les Echos, La Tribune, Challenges... ainsi que les autres pure players de l’économie, ceux qui n’ont pas de support papier, comme boursorama.com".

mercredi 12 novembre 2008

Meetic fermerait son portail féminin Vioo

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La rumeur circulait depuis la semaine dernière, notamment parmi les blogueuses, dont plusieurs s'étaient vues promettre un poste de rédactrice, avant que leur recruteur potentiel ne fasse marche arrière... Or cela semble se confirmait : Meetic fermerait son portail d'information féminin Vioo, inauguré en grande pompe lors d'une soirée il y a à peine 2 mois, que présentait Techcrunch de manière très flatteuse, et qui se voulait le pendant d'AuFéminin.com - racheté pour quelques millions d'euros l'année dernière par le groupe de presse Springer, pour mémoire. Preuve que ce créneau des webzines féminins est (était ?) prometteur.

Peut-être est-ce à cause de la conjoncture économique et publicitaire, très mauvaise pour les médias en ligne, Meetic semble être en passe de fermer Vioo, à peine avoir été lancé. Seul fait concret pour l'instant, Sarah Herz qui dirigeait l’équipe éditoriale vient d’annoncer son départ, et des blogueuses n'auraient pas vu leur poste confirmé, comme Babillages, d'après un des commentaires du billet de Mry, plus affirmatif que moi sur cette (éventuelle ?) fermeture.

Pourtant, il y a encore un mois, Marc Simoncini me présentait, lors d'une interview pour Les Echos, ce projet comme en cohérence avec les autres marques du groupe, et ses projets, comme Peexme (dont je parle dans ce papier).

Il faut dire que, depuis un an, Meetic connaît une situation mitigée en Bourse : d'après un rapport d'actualité boursière dont j'ai eu connaissance dernièrement par une source bien informée ;) les milieux boursiers observaient avec méfiance les prochains projets de Meetic, qui ne connaît plus la même aura qu'au début des années 2000... Alors que de nouveaux - et futurs - concurrents commencent à se bousculer au portillon.

vendredi 10 octobre 2008

Presse sportive : L'Equipe remis en cause, la bataille est lancée

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On le sait, le secteur des médias est en plein bouleversement, au terme d'une année qui fut loin d'être brillante en rentrées publicitaires, et alors que plusieurs rachats de journaux se sont déroulés dans un climat mouvementé.

Voilà que le secteur jusque là plutôt calme de la presse sportive risque fort de connaître de nouveaux bouleversements prochainement. Secteur calme jusqu'à présent, avec le quasi-monopole du quotidien sportif l'Equipe, à peine menacé à la marge par le journal gratuit Sports, il jouit d'une bonne réputation dans le milieu sportif... et journalistique (bosser à l'Equipe est perçu comme un must pour les jeunes journalistes).

Or, un bouquin explosif est sorti hier en librairies : couverture rouge vif, chez le très remuant éditeur indépendant Danger Public, La face cachée de l'Equipe dézingue à tout-va le fameux quotidien sportif. Et y passe en revue ses dérives, son monopole... Pas encore lu, mais j'ai plutôt confiance dans la qualité de l'enquête de mon ami et confrère David Garcia, qui m'avait pudiquement confié, il y a un an, écrire un livre sur le groupe Amaury... Journaliste indépendant, il avait déjà publié il y a environ 2 ans Le pays où bouygues est roi, un décoiffant reportage au Turkménistan, dictature d'Europe de l'Est où le groupe Bouygues a, entre autres magouilles, obtenu des marchés publics avec une certaine complaisance...

Or, ce livre arrive dans un contexte déjà particulier pour l'Equipe. Michel Moulin va lancer ce 3 novembre un quotidien sportif à bas prix, 10 Sport, avec Alain Weill (patron de NextRadio TV, éditeur de La Tribune, propriétaire de BFM, BFM TV, l'ex-groupe de presse informatique Tests...)

En riposte, Jean Hornain, directeur général du Parisien-Aujourd'hui en France, a annoncé le 7 octobre qu'il préparait sa riposten après en avoir discuté le week-end dernier par Marie-Odile Amaury. Une première trame du projet a été esquissée en quelques jours. Le communiqué du groupe indique ainsi que ce quotidien sera principalement dédié au football, aux courses hippiques et à quelques grands sports. Il devrait voir le jour d'ici trois semaines et être vendu 50 centimes 7 jours sur 7, comme son futur concurrent.

A suivre, donc...

Vers une dislocation de la presse cinéma ?

Rien ou plus grand chose ne va plus dans le secteur de la presse cinéma, pourtant très longtemps porteur - et un des rares secteurs de la presse écrite à être peu affecté par la concurrence du Net, et de sites tels que Allociné.fr.

Premier coup de semonce : selon une rumeur grandissante, le groupe belge Roularta, propriétaire notamment du groupe Express - Expansion, s'apprêterait à fusionner (eh oui) les 2 titres de presse ciné qu'il détient dans son portefeuille, Ciné Live et Studio. Des titres pourtant assez rentables, d'autant que le groupe se porte bien... Mais voilà, il veut réduire ses marges au maximum. Et cela tombe sous le sens, les deux titres sont trop différents (et pas complémentaires pour autant), et attiraient deux catégories de lectorats aux antipodes l'un de l'autre. Studio Magazine (racheté par le groupe en Roularta xx) est un magazine mensuel haut de gamme, avec images léchées et papier glacé. J'y ai été abonnée de nombreuses années, et je me souviens de dossiers de folies publiés dans les années 90, comme sur le renouveau du cinéma indépendant US. Il a baissé en niveau ces dernières années, avec une pagination réduite. Tout le problème, me confiait dernièrement quelqu'un du groupe, est qu'il coûte trop cher : pour les photos, et pour les pigistes de luxe rémunérés à des sommes indécentes... Autre problème, Roularta a été trop gourmand en rachetant ces 2 titres : leur rachat (de Ciné Live en 2006, et Studio en 2004) lui a coûté trop cher. Quant au second, Ciné Live, c'était un titre plus cheap, destiné à un lectorat plus jeune. Il fut d'ailleurs un temps dirigé par Laurent Weil (le Mr Cinéma de Canal + actuellement, auparavant passé par M6).

Et ce n'est pas fini. Même le très prestigieux Cahiers du cinéma (Editions de l'Etoile) est en danger, puisque Le Monde cherche à le revendre. Plus précisément, cinq candidats sont en lice pour racheter la part majoritaire du Monde dans le capital des Cahiers, dont Les Inrockuptibles, la société de production Why Not, associée à Jean-Martial Lefranc (Financière de Loisirs), AKN Productions d'Alain Kruger, ancien directeur de Première, la société Talma associée à Albertine Productions, et l'éditeur britannique Phaidon. Le Monde communiquera à la Société des amis des Cahiers (actionnaire minoritaire) son choix dans les prochains jours...

dimanche 21 septembre 2008

Eco89.com et e24.fr, deux nouveaux sites d'information économique

L'information circulait depuis un certain temps, cette fois, c'est officiel : le géant des journaux gratuits et le site alternatif Reu89 s'apprêtent à lancer chacun leur site d'information économique, courant octobre. Ainsi, le norvégien Schibsted, éditeur du quotidien gratuit 20 Minutes, va lancer e24, "la déclinaison d'une marque lancée en Suède en octobre 2005, et, depuis, aux Pays-Bas et en Norvège", d'après Le Monde d'aujourd'hui. L'équipe comptera une quinzaine de journalistes, présidée par Stéphane Marchand, ex-Le Figaro, et Catherine Vincent, issue de La Correspondance de la presse. Ce site grand public sera gratuit - donc financé par la pub je suppose.

De son côté, le média alternatif Rue89 annonce la lancement de Eco89 d'ici la fin du mois, à vocation participative.

Je me demande si le lancement de ces deux sites, qui auront donc des contenus économiques totalement gratuits, vont faire de l'ombre à la presse économique ? Notamment aux Echos et à La Tribune, mais aussi aux mensuels économiques, qui se cherchent encore une stratégie bi-média. L'avantage de ces derniers résidant néanmoins dans la force de leur marque. Leur prochain enjeu, et beaucoup planchent déjà sur cela, sera donc de proposer des contenus spécifiques aux internautes, complémentaires de ce qu'ils offrent déjà sur le papier. A suivre...

jeudi 18 septembre 2008

Les médias d'info en ligne alternatifs en recherche de nouvelles formes de publicité

Plusieurs ont rêvé d'exister et de croître sans publicité, ils ont dû se rendre à l'évidence... Et cherchent de nouvelles manières d'implanter de la pub dans leurs pages, tout en respectant leur ligne éditoriale.

De fait, Bakchich.info a fusionné la semaine dernière avec Desourcesure.com afin de pouvoir afficher une audience de 600 000 visiteurs uniques mensuels, d'après Stratégies. Parallèlement, les sites se sont associés à Agoravox et à La Télé libre (un des premiers médias "alternatifs" en ligne, développé par John-Paul Lepers) pour mettre en place une offre publicitaire commune, Stop Intox, commercialisée par Manchette Publicité...

Autre tentative de recherche d'une forme alternative de publicité, depuis quelques mois, le mensuel Terra Economica, qui a longtemps refusé toute insertion publicitaire, insère maintenant des pubs selon des critères "éthiques" avec Influence (la régie publicitaire "durable" développée par Heaven) dans son journal papier et son site Planete Terra...

En revanche, Arretsurimages.net et Mediapart continuent à miser sur des formules sans pub. Je ne pense pas que ce soit trop risqué pour eux, étant donné qu'ils ont fidélisé leurs abonnés à leur formule payante

lundi 19 mai 2008

CNET Networks dans le giron de CBS Corporation

La nouvelle a fait grand bruit la semaine dernière, dans un paysage de titres de presse informatique et de presse en ligne, déjà sévèrement bouleversé ces derniers mois - cf NextRadio TV, le nouveau propriétaire du groupe Tests, qui a décidé de se délester de plusieurs titres de presse "actifs non stratégiques", selon le vocabulaire financier en vigueur. Et laissant une cinquantaine de journalistes sur le carreau.

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Or, le géant américain CBS a annoncé avoir racheté pour 1,8 milliard de dollars CNET Networks, la maison-mère de ZDNet (disclaimer - un site d'informations high tech auquel je collabore de temps à autre)., Gamespot, CNET, Business Mobile, MP3.com... ZDNet France précise, dans une dépêche laconique, que le groupe CNET Networks "se trouvait depuis plusieurs semaines sous la pression du fonds d'investissement Jana Partners, actionnaire à hauteur de 10 %, qui réclamait des changements dans la stratégie et son entrée au sein du conseil d'administration".

Est-ce une bonne nouvelle ? Pas sûr. Et peut-être que le groupe CNET a loupé le coche avant ce rachat... C'est en tous cas ce qu'affirme Michael Arrington dans ce billet publié sur Techcrunch. Une analyse contestée (voir les commentaires, comme celui d'Emmanuel Parody). Mais le groupe a clairement commis des erreurs, comme le lancement du site d'infos sur l'innovation News.fr... prestement fermé un an après une ouverture beaucoup trop discrète.

Nouvelle preuve, en tous cas, que la télévision s'intéresse de plus en plus près au monde de l'Internet, qu'elle veut pénétrer, quitte à y racheter des groupes de médias en ligne... Comme l'a montré l'acquisition par le groupe M6 du groupe Cyréalis (que j'évoquais ), éditeur de Clubic, Neteco.com, et de Jeuxvideo.fr . L'année dernière, c'est NextRadioTV (BFM TV, RMC) qui s'est illustré en rachetant le Groupe Tests, qui comptait des pépites comme 01Net, Cadres Online, et certains grands magazines informatiques.

vendredi 16 mai 2008

Vers une interdiction des chaînes pour bébés ?

J'en parlais il y a quelques mois dans ce billet, les chaînes pour bébés Baby First et Baby TV , ont été lancées en France. Avec toutes les questions éthiques (et d bon sens !) que cela soulève...

Or, ces chaînes destinées aux enfants de 6 mois à 3 ans (sic) ont été clouées au pilori par un groupe de chercheurs, dans un rapport remis au ministère de la Santé, estimant que ces chaînes ne sont pas bonnes pour les enfants de moins de trois ans. Un rapport qui vient d'être transmis au CSA. Et selon la newsletter spécialisée Satellifax, le CSA, de son côté, vient de contacter son homologue anglais, car ces deux chaînes diffusées en France émettent depuis la Grande Bretagne.

A suivre... Je reviendrai sur cela ces prochains jours, d'autant que je m'intéresse de près au plan que concocte actuellement les ministères de la Santé et de la Culture pour encadrer la pub télévisée diffusée pendant les programmes pour enfants.

L'agence Capa lance son blog

Pas beaucoup le temps de bloguer ces derniers jours, entre la promo pour mon livre, la reprise (assez intensive !) des piges, la préparation de nouveaux projets pro, et une vie perso pas de tout de repos... Mais c'est promis, je me remets à mon clavier plus régulièrement !

Avec cette initiative intéressante, repérée ce matin en parcourant le Journal de la télé dans les dépêches AFP : l'agence Capa vient de lancer son blog, où seront diffusés des compléments d'émissions (interviews des réalisateurs, images bonus, coulisses de production...). Le site assurera aussi la promotion des magazines et reportages de l'agence en diffusant des extraits trois semaines avant leur programmation à la télévision. Le blog mettra également à disposition des internautes les productions de Capa Presse, de Capa Drama, Capa Entreprise et Capa Production. Bref, il s'agit donc de proposer des sortes de bonus, sur le modèle de ce qui se fait déjà depuis un certain temps pour les DVD...

mardi 22 avril 2008

Nouveaux remous aux Echos

Les tensions sont encore vives au sein du groupe Les Echos (un de mes principaux employeurs), comme le montre cette dépêche AFP d'hier (merci Benoît pour l'info) : François Lenglet et Marie-Paule Virard, directeur de la rédaction et RC du mensuel Enjeux-Les Echos, ont annoncé hier qu'ils faire jouer leur clause de session et quitter le mensuel. Alors qu'ils étaient chargés d'élaborer une nouvelle formule pour Enjeux, attendue cet automne, quelques semaines après Erik Izraelewicz, parti rejoindre La Tribune, ils quittent donc à leur tour le navire, "après quatre mois d'un dialogue extrêmement difficile à établir" avec la nouvelle direction du groupe, précisait François Lenglet.

Une info plutôt préoccupante, alors que j'avais déjà entendu, l'été dernier, des rumeurs pas forcément très bonnes à propos de l'avenir du mensuel Enjeux - Les Echos, confronté à la concurrence de L'Expansion, Challenges, et d'autres...

Dans un communiqué émis hier, les syndicats et la société des journalistes (SDJ) du groupe Les Echos, "comptent bien que dans les deux cas la procédure de désignation des futurs directeurs de rédaction respecte strictement les accords d'indépendance signés". Ces accords prévoient notamment l'accord d'administrateurs indépendants au conseil de surveillance, qui n'ont pas encore été nommés et un droit de veto des rédactions. Et soulignent le "profond malaise" qui règne actuellement en interne. Enfin, Ils s'inquiètent en outre du flou entourant l?avenir d?"Enjeux", mais aussi du site web, de Série Limitée, et prennent acte de la fermeture des chaînes Premium sur le site. A suivre...

mercredi 26 mars 2008

Prisma presse va lancer un "féminin de luxe"

C'est l'info que l'on retient au détour de cette interview dans Le Monde de Fabrice Boé, président du groupe Prisma presse. Le groupe, déjà éditeur de Voici, Gala, Femme actuelle, Geo, Capital... va lancer cet été Femmes, un mensuel féminin "de luxe". Il sera "sera dirigé par Marie-Claire Pauwels. Ce sera un magazine original, très haut de gamme, sur le thème de la mode et de la culture, sans équivalent sur le marché français", précise Fabrice Boé.

Il s'agit bien sûr pour le groupe de presse d'investir davantage le créneau de la presse féminine, mais aussi de se lancer dans un domaine qui continue d'avoir les faveurs des annonceurs : la presse haut de gamme, "de luxe", comme le montre par exemple la publication régulière de suppléments "spécial luxe" par Capital... ou la tentative de Management de publier des pages perso mordant sur le haut de gamme, dans l'espoir d'attirer les annonceurs.

Initiative à suivre, donc. On se souvient de l'échec du lancement de l'hebdomadaire féminin Jasmin l'année dernière, que le groupe avait voulu, initialement, positionner comme un féminin haut de gamme... avant d'en faire un mag cheap, comme j'en parlais dans ce billet.

lundi 10 mars 2008

M6 négocie le rachat du groupe Cyréalis (et confirme se lancer dans la production de contenus)

Fuite longuement développée par ce papier du JDNet vendredi dernier, et que confirme ce matin l'agence Reuters : M6 négocie le rachat du groupe Cyréalis, qui possède les sites d'infos high tech Neteco.com, Clubic.com, et Jeuxvideos.fr. Qui représente tout de même 5,5 millions de pages vues par mois.

Ce qui confirme ce que j'évoquais l'autre jour : M6 se lance dans une stratégie de production et diffusion contenus audiovisuels, mais aussi sur d'autres supports : en TV bien sûr, mais aussi en téléphonie mobile avec des contenus vidéos (via son offre de TV en accès illimité), et donc désormais sur Internet. L'info essentielle : alors qu'M6 était jusque là peu présente sur le média Internet, "avec ce rachat, M6 doublera sa présence sur Internet", souligne le JDNet.

mercredi 13 février 2008

L'audiovisuel public et Les Echos en grève aujourd'hui

Journée un peu particulière pour les médias français, puisque les journalistes de l'audiovisuel public (soit du groupe Radio France et de France Télévisions) soit en grève aujourd'hui, en réaction aux annonces de Nicolas Sarkozy devant la presse le 8 janvier dernier, sur la fin de la publicité sur France Télévisions, bouleversant ainsi tout le monde économique sur lequel reposait la télévision publique française jusqu'à présent... Alors que le même jour, fait assez cocasse, la Direction des médias négociait avec les radios du groupe Radio France... l'introduction de publicités sur leurs antennes - sic.

Pour avoir une vue globale sur ce vaste sujet, qui concerne rien de moins que l'avenir du paysage audiovisuel français, je vous renvoie à cette analyse dans Les Echos, et à cette enquête parue dans Le Monde d'aujourd'hui, qui retrace comment Nicolas Sarkozy a brutalement décidé d'annoncer cela le 8 janvier. Une phrase, révélatrice, aide à mettre en lumière toute la "logique" un peu folle de cette annonce: "Nicolas Sarkozy va s'envoler pour l'Egypte, en compagnie de sa future femme, Carla Bruni. Il a promis de tenir, le 8 janvier, sa première conférence de presse. Faire face aux journalistes, c'est sa façon de réaffirmer sa "rupture" avec un Jacques Chirac souvent retranché dans son palais élyséen. Autour de lui, pourtant, les plus proches ont compris son problème : il n'a aucune annonce choc - aucun "fumigène", comme disent ses amis - à livrer à l'opinion qui commence à douter"...

Parallèlement, la rédaction des Echos (journal auquel je collabore) s'est aussi mise en grève aujourd'hui, en réaction au départ de son directeur de la rédaction, Erik Izraelewicz, pour La Tribune, dont il deviendra dans les prochains jours directeur des rédactions et directeur général adjoint. Visiblement, le passage des Echos aux mains du groupe LVMH, déjà très mouvementé l'année dernière (cf mes billets précédents à ce sujet), ne se passe pas très bien. Erik Izraelewicz a dénoncé hier les "interventions" du nouveau président du groupe Nicolas Beytout, selon des participants. Il a notamment dépeint "une situation difficile liée à des vexations, humiliations, interventions de Nicolas Beytout et du nouvel actionnaire", LVMH. Le directeur de la rédaction a estimé que M. Beytout n'aurait "jamais accepté de tels agissements de la part de son directeur général", quand il était lui-même directeur de la rédaction des Echos puis du Figaro, a indiqué un autre participant. M. Beytout s'est ensuite exprimé devant les salariés, sans parvenir à les convaincre", d'après le communiqué émis par les délégués syndicaux et la société des journalistes que j'ai reçu. Réunis en assemblée générale hier, les salariés ont décidé de ne pas faire paraître le journal ce mercredi afin de manifester leur "défiance" envers la direction, à la suite de cette annonce. A voir donc, les évolutions éventuelles aujourd'hui.

mercredi 12 décembre 2007

Vers une reprise d'Associated Press France avec la participation de Bolloré ?

L'ancien patron de l'AFP, Bertrand Eveno, a déclaré hier s'être associé avec Vincent Bolloré pour présenter une offre de reprise du service français de l'agence de presse américaine Associated Press (AP). Il doit encore consulter le personnel de l'entreprise lors d'un comité d'entreprise ce vendredi 14 décembre. Il confirme ainsi des informations du "Canard Enchaîné" de ce mercredi. Selon ce projet, AP France serait repris par une société créée ex nihilo, détenue à 60% par Bertrand Eveno et à 40% par Vincent Bolloré. Je suis curieuse de voire cela... Pour mémoire, Vincent Bolloré, un "nouveau" magnat des médias assez inattendu, réputé pour ses méthodes pour le moins autoritaires en rédaction, détient la chaîne Direct8 ainsi que les quotidiens gratuits «Direct Soir» et «Matin Plus».

dimanche 9 décembre 2007

Le call-TV a-t-il de l'avenir ?

Dans les programmes parfois étranges de la télé-poubelle, les programmes et les chaînes de call TV sont assez représentatifs. Vous savez, ce sont ces programmes de télé-tirelire, sur lesquels on tombe parfois en zappant tard le soir sur des chaînes secondaires de la TNT, comme RTL 9, avec les "Appels gagnants" et autres monstruosités, tenus pas une animatrice au décolleté plongeant, qui attire le chaland en lui faisant miroiter une (modeste) somme d'argent s'il résout une énigme simpliste, par téléphone ou SMS - surtaxé évidemment.

Ils commençaient à envahir nos écrans, or il semblerait que le Conseil supérieur de l'audiovisuel se soit réveillé ait décidé de mettre le holà. Désormais, tous ces programmes devront indiquer au téléspectateur comment se faire rembourser les frais engagés — cette information devant être diffusée dans des caractères identiques à ceux du numéro du service lorsque celui-ci est présent à l'écran, soit tout le temps. Ca permettra de ne plus voir la tronche de la présentatrice en somme, tant l'écran est déjà saturé d'infos (voir image) Autre bonne nouvelle, JET (site encore en ligne ), la chaîne de call TV lancée par TF1 il y a quelques mois, a cessé d'émettre la semaine dernière, après avoir cumulé une perte de 20 millions d'euros (sic). D'autres émissions pourraient suivre, comme "L'appel gagnant" de RTL 9. Preuve que la connerie n'est pas toujours payante ;).

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vendredi 30 novembre 2007

"Suck my geek" sur Canal + ce soir

A voir ce soir à 23h sur Canal, "Suck my geek" (j'aime bcp le titre ;), un docu sur les geeks, auquel Eric Briones (alias Darkplanneur, qui travaille à l'agence Publicis EtNous) y a consacré une semaine sur son blog. Avec pour point final l'interview des 2 réalisateurs de "Suck my geek", Tristan Schulmann et Xavier Sayanoff, à voir sur son blog, (cette fois, c'est le bon lien - màj du 7 décembre, merci pour ta remarque Laurent...).

jeudi 29 novembre 2007

Corbis lance une banque de photos gratuites pour les blogs

Les blogueurs à haut potentiel de notoriété ;-) séduisent désormais même les agences photo. Pour preuve, l'agence photo US Corbis (rachetée en 2002 par Bill Gates, qui rêvait d'en faire une agence de photo numérique...) vient de lancer une banque de photos gratuites destinées à illustrer les blogs. Pour rentabiliser ce service, baptisé PicApp (accessible ), les images proposées contiendront des publicités. Ces illustrations pourront soit être en partie recouvertes de pub, soit déclencher l'ouverture d'une pop-up lors du passage de la souris. Une partie des revenus générés par ces publicités seront reversés aux blogueurs. Preuve que Bill Gates a des ambitions en la matière, début novembre, Corbis avait déjà annoncé le rachat de Veer, une start-up canadienne spécialisée dans la diffusion de contenus pour webmasters (images, éléments graphiques, polices, etc.).

mardi 20 novembre 2007

« Libération » lance LibéLabo, son site de programmes audio et vidéo (Les Echos)

Grâce à cette §/.?! de grèce des ouvriers du Livre, pas de quotidiens en kiosques aujourd'hui... Donc autant que je diffuse l'intégralité de la version web de mes publications du jour sur ce blog...

« Libération » lance LibéLabo, son site de programmes audio et vidéo Les Echos, 20/11 LibéLabo propose des contenus qui ont vocation à pouvoir être écoutés sur différents supports nomades.

Cela faisait quatre ans que le quotidien « Libération » avait ce projet dans ses cartons. Il s'est enfin concrétisé le 24 octobre avec le lancement de LibéLabo, à la fois radio sur Internet et site Web de programmes en sons, en images et en diaporamas sonores. Pour cela, moyennant un budget initial de 90.000 euros, « Libération » s'est doté d'un studio radio flambant neuf, avec un plateau pour y enregistrer des émissions et du matériel qui permet à l'équipe d'assurer toute la chaîne technique et monter et diffuser les programmes au format numérique. Trois salariés y travaillent à temps plein, mais la radio compte aussi sur les contributions des plumes de la rédaction. D'ailleurs, une partie des journalistes ont déjà été formés au tournage et au montage.

L'objectif ? « Donner à écouter et à voir sur le site et à emporter. Et enrichir « Libération » avec des contenus audio et vidéo, en travaillant une écriture multimédia », précise Florent Latrive, journaliste de « Libération », désormais responsable à plein- temps de ce projet.

Au jour le jour, la grille de programmes s'affine. Avec de 3 à 6 émissions par jour, certaines s'imposent déjà, comme « Polémix et la Voix off », un programme de caricatures sonores lancé lors de la campagne électorale de la présidentielle, « Le Bar des sports », « Silence on joue », émission consacrée aux jeux vidéo, une « playlist » musicale concoctée par des critiques musicaux du quotidien, ainsi que des émissions de plateaux, dont une de débats économiques, montée en partenariat avec le mensuel « Alternatives économiques ». Les auditeurs commencent à être au rendez-vous, avec des premiers chiffres de 600.000 à 800.000 pages vues mensuelles et 10.000 consultations par épisode de certains programmes, comme « La Playlist » ou « Polémix et la Voix off ».

Audience et publicité

A venir aussi, un rendez-vous politique hebdomadaire, ainsi que des panoramas sonores, pour faire jouer la complémentarité entre images et sons. « Un diaporama proposera des analyses filmiques de scènes cultes du cinéma et un autre des critiques de bandes-annonces de films », dévoile Florent Latrive.

Comme pour le site de « Libération », le modèle de financement de LibéLabo repose sur l'audience et la publicité, avec des bandeaux publicitaires classiques, ce à quoi pourrait s'ajouter le sponsoring d'émissions.

Surtout, les concepteurs de LibéLabo espèrent trouver des débouchés vers plusieurs supports nomades, tels que les lecteurs MP3 ou les téléphones mobiles. Actuellement, avec la fonction de podcast, les internautes peuvent s'abonner pour recevoir les différents programmes automatiquement, dans un logiciel dédié (comme l'iTunes d'Apple, Winamp ou Juice) et au rythme où ils apparaissent. Mais « nous pouvons diffuser dans tous les formats possibles, sur les différents appareils », précise Florent Latrive. Ce qui intéresse déjà les opérateurs mobiles, à la recherche de contenus éditoriaux à proposer à leurs abonnés.

CAPUCINE COUSIN / Les Echos - Tous droits réservés

lundi 19 novembre 2007

Nicolas Beytout quitte le Figaro pour revenir auprès des Echos

Les dépêches sont tombées ce matin, l'ancien directeur de la rédaction des Echos, Nicolas Beytout, quitte celles du Figaro pour revenir auprès du quotidien économique...pour prendre la tête de DI Group, le pôle médias du groupe de luxe LVMH qui vient de racheter Les Echos. "Son rôle sera, au-delà de la gestion des magazines "Investir" ou "Connaissance des Arts", de Radio Classique et donc des Echos, d'accélérer le développement de LVMH dans les médias", indique les Echos en Une.

Visiblement, cela va donner lieu à un joli jeu de chaises musicales : Etienne Mougeotte, l'ancien numéro un de TF1 arrivé en septembre à la tête du Figaro Magazine, prendrait la direction des rédactions du Figaro et Yves Thréard la direction de la rédaction du quotidien. Parallèlement, Alexis Brézet, numéro deux du Figaro Magazine, en prendrait les commandes.

Ironie suprême, c'est par Nicolas Sarkozy que des journalistes des Echos venus l'interviewer (sur des questions d'ordre éco et politique) ont appris vendredi soir le nom de leur futur PDG. A lire, cet article de Libération qui raconte cela, et celui, beaucoup plus documenté, de Rue89, qui a sorti l'info dès hier après-midi. En tous cas, la nouvelle fait déjà du bruit au sein de la rédaction des Echos, où un CE se rassemblait ce midi...

mardi 13 novembre 2007

journalisme participatif : Edwy Plenel prépare à son tour son site d'information

Dans la lignée de Rue89 et De source sûre, deux ans après son départ du Monde, dont il avait quitté avec fracas le poste de directeur de la rédaction, Edwy Plenel veut tenter à son tour l'aventure du journalisme participatif. Il va lancer un site d'information début 2008, pour lequel il espère même lever 4 millions d'euros, et dont il serait en train de boucler le tour de table, d'après une dépêche AFP. D'après cet article en ligne de Challenges, les fondateurs de la société baptisée MediaPart apporteront 1,5 million d'euros, et trois investisseurs-partenaires mettront au pot 500 000 euros chacun.

Pour cette aventure, il est rejoint par François Bonnet, qui quitte son poste de RCA de chez Marianne. A première vue, le modèle éco sera hybride (mi-gratuit mi-payant), avec une adhésion de base de 9 euros par mois.

En tous cas, Edwy Plenel a de l'ambition ;) Avec une "demi-douzaine" de journalistes dont Laurent Mauduit, il "entend créer un site d'information "indépendant", qui pratique un "journalisme d'enquête". "Nous voulons produire de l'info inédite autour de la grosse actualité", a ajouté M. Bonnet", rapporte l'AFP.

Je me demande si ce nouveau magazine d'investigation en ligne trouvera sa place, dans un domaine déjà largement investi par d'autres comme Rue89 - à suivre...

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