vendredi 11 avril 2008

sponsoring : les marques (et les consommateurs) doivent-ils boycotter les JO de Pekin ?

JO Pekin

Longue conversation sur le sujet avec Steven hier soir, qui bosse justement, en ce moment, avec le constructeur sud-coréen Samsung, qui est précisément un des principaux sponsors des Jeux Olympiques de Pékin et de la flamme olympique. Depuis plusieurs semaines, la question, en tous cas, fait débat au sein des sponsors des JO de cette année, alors que s'amplifient les appels au boycott et les considérations sur les droits de l'homme en Chine et au Tibet. Les marques sponsorisant les JO, qui démarrent dans 4 mois, devraient-elles prendre leurs distances, voire se retirer en tant que sponsors ? Autre débat qui commence à poindre : les consommateurs eux-mêmes devraient-ils boycotter ces marques en cessant d'acheter leurs produits ? Evidemment, en tant que citoyenne-consommatrice, je suis pour le respect des droits et des libertés individuelles, et pour la liberté d'expression. Pour moi, le régime chinois n'est pas démocratique. Je milite pour l'indépendance du Tibet. Dois-je répercuter cela en arrêtant d'acheter des produits chinois, et des produits de Samsung, Lenovo et Atos Origin ?

En termes strictement marketing, il est vrai que cela pose des questions assez inédites pour les sponsors : "Le gouvernement chinois est le gardien de 1,3 milliard de consommateurs potentiels, donc ces entreprises pèsent leurs mots", déclarait récemment Damien Ryan, consultant média à Hong Kong chez Ryan Financial Communications, dans ce papier de La Tribune. Mais, fait inédit, alors que la Chine a donné, ces dernières semaines, un inquiétant coup de vis à la liberté d'expression, les entreprises sponsors se sont soudain retrouvées en position de devoir s'expliquer... Beaucoup de consommateurs faisant l'amalgame entreprise sponsors = entreprise qui soutiennent le régime chinois.

Le tout est un peu... absurde, mêlé de politiquement correct. Il faut rappeler que les entreprises ayant décidé de sponsoriser ces derniers JO, soit, sponsorisent chaque JO depuis des années, comme McDonald's, sponsor du CIO depuis 1976 ; soit, ont signé leur contrat de sponsoring bien avant la décision du CIO de retenir la candidature de la Chine, tel Samsung, qui est partenaire de JO depuis dix ans, soit bien avant le choix de Pékin par le CIO, comme le rappelle Laurence Thurion, bien placée pour parler du sujet, dans son très intéressant billet.

Boycott. Le mot est brandi telle une torche olympique, plus encore depuis quelques jours, alors que le parcours de la flamme olympique à Paris ce 7 avril s'est transformé en sinistre farce, où les forces de police françaises (les CRS) ont été à l'origine de nombreux débordements, dont à l'encontre des journalistes, comme le montre cette vidéo diffusée au JT de France 2 et sur Dailymotion. Bref, les autorités françaises ne se sont pas illustrées, retirant les drapeaux et fanions pro-tibétains des mains des manifestants (mais pas les fanions chinois). Du coup, l'appel au boycott des douze sponsors privilégiés (de A comme Atos Origin à V comme Visa), paru dans Libération du 24 mars, est peut-être un peu facile... sur un sujet sur lequel il est difficile de prendre position.

dimanche 6 avril 2008

François Navarre, le paparazzo normalien, X 17, Britney Spears...

J'évoquais il y a quelques semaines la fascination impitoyable des paparazzis, de la gutter press (et des lecteurs...) pour le processus d'autodestruction de Britney Spears. Il y a quelques jours, Ariel Wizman évoquait rapidement sur Canal + le fait que l'ex-starlette fait la couv' du très intello mensuel The Atlantic, qui titre son numéro d'avril sur "The Britney show".

Et on apprend au passage, dans cet article passionnant, que c'est un Français qui la haute main sur le business (assez glauque) des nombreuses photos de Britney Spears prises à la sauvette. Il s'agit de François Navarre, en Une du Los Angeles Times il y a près d'un an : diplômé de Normale Sup (la Rue D'Ulm mène à tout...), cet ancien photographe freelance pour Le Monde a créé l'agence de paparazzi très controversée (et la plus lucrative de LA) X17, qui s'est justement spécialisée dans "l'actu" autour de Britney Spears.

A voir aussi à ce sujet, ce billet très documenté d'Emmanuelle Richard, journaliste correspondante à Los Angeles.

Et ce docu vidéo de The Atlantic sur les relations complexes entre Britney et les paparazzis.

vendredi 4 avril 2008

La souris en 3D de Lexip

Lexip Image Lexip - Tous droits réservés

J'en parle dans cet article des Echos Innov d'hier, la start-up vient de commercialiser sa souris en 3D, qui permet d'exploiter toutes les ressources des logiciels en 3 dimensions...M ais aussi de Google Earth. Le résultat est assez bluffant.

Pour l'instant, elle est en vite sur le site de Lexip (pour 399 euros tout de même...). Vivement une version (éventuelle ?) grand public !

mercredi 2 avril 2008

Le ch'timisator: mon blog en ch'ti

Je suis nordiste (et le revendique :) et le ch'ti est tendance paraît-il.. Alors zou, c'est le moteur dont tout le monde parle en ce moment : le Ch'timisator permet de convertir son blog en ch'ti. Et voilà ce que ça donne pour le mien (forcément, le jargon marketing en ch'ti, ça dépote pas mal ;).

Màj le 11 avril : point intéressant, c'est la SSII Logeek qui est à l'origine de cet outil. Elle s'était déjà créée un bon buzz l'année dernière avec les fausses couvertures de Martine.

mardi 1 avril 2008

La SNCF se met à son tour au greenwashing

Vous connaissez le greenwashing, cette tendance qu'ont nombre de grosses boîtes à repeindre leur surface (leur plan com', en clair ;) en vert, pour se mettre à l'apparence la tendance écolo, pour être dans l'air du temps...

C’est au tour de la SNCF de repeindre en partie sa vitrine, avec le lancement de cette opération organisée conjointement avec WWF : destinée aux clients du programme Fidélité Loisir, elle a vise inciter ses clients à demander à recevoir les offres spécifiques de la SNCF par SMS ou e-mail, des moyens écologiquement corrects. En contrepartie, la Société s’engage à verser au WWF 100 S’Miles par inscrit. Le mini site dédié à l’opération s’appelle « Un petit geste écocitoyen ». Assez habile, il comporte des mini-dessins animés sur les "gestes éco-citoyens" qui vont bien... Mmm, le usagers-clients SNCF vont-ils accrocher à ce plan marketing ?

Un blog sur Pedro Almodovar

J'adore le cinéma, la photo, j'aime beaucoup ce que fait Pedro Almodovar... Ça tombe bien, un blog y est dédié avec visiblement un focus sur son prochain film), avec une mise en page sous forme de bande de film, assez hallucinante. Allez y jeter un oeil, par là (version française).

Petite sélection spéciale 1er avril

Youplà, 1er avril oblige, une petite sélection des meilleurs articles - poissons articles dans la presse en ligne du jour...

Avec d'abord Vnunet.fr, qui a imaginé que Sarkozy voudrait nationaliser les réseaux de fibre optique, "pour favoriser la mutualisation des réseaux très haut débit".

A noter aussi, ce poisson (assez sage) de Rue89 sur le lancement d'une mission par l'Elysée... pour sauver le point-virgule ;)

En tant que nordiste (ou ch'ti si vous préférez), ce poisson d'Avril de CBNews sur la volonté du conseil régional du nord Pas-de-Calais de créer un "ch'ti Land", une sorte de parc d'attractions ch'ti, en surfant sur la vogue de "Bienvenue chez les ch'tis",m'a laissée un peu perplexe... A vous de juger.

"L’incroyable succès populaire du film "Bienvenue chez les Ch’tis" (plus de 16 millions de spectateurs) semble avoir donné des idées aux élus de la Région Nord Pas-de-Calais. Le président du Conseil régional, Daniel Percheron, aurait annoncé qu’un parc d’attraction baptisé Ch’ti Land devrait voir le jour d’ici à fin 2009. Les élus locaux souhaitent réactiver un projet qui avait été enterré voici quelques années à cause d’un plan de financement insuffisant. "Le phénomène de société qu’est devenu le film de Dany Boon et le coup de projecteur qu’il a apporté à la région et à ses habitants nous laissent penser que les conditions sont désormais réunies pour boucler le projet" nous a confié une source proche du dossier"...

Bien aimé la Une du jour du JDNet (retrouvée spécialement pour vous en fouillant un peu, accessible ), avec l'ensemble des articles et brèves du jour qui étaient tous poissons d'avril. Have fun...

jeudi 27 mars 2008

Connexions improbables # 3

Connex improb Crédit photo Albin Porcherel - licence CC

De passage hier à la troisième édition des Connexions improbables chez Eat Me dans le quartier de Montorgueil, rencontres parisiennes destinées à "catalyser les talents", qui mélangent des personnes d'horizons différents...

Et de fait, j'y ai croisé des journalistes (obviously ;), dont le cofondateur du blog politique TheBenitoReport ; mais aussi Jean-Baptiste Rudelle, patron de Criteo, Anne-Laurence Constanza, fondatrice d'Enviedefraises.fr (une start-up à suivre de près, qui vend en ligne des vêtements pour femmes enceintes), Michel Grunberg, DG de la très intéressante boîte Hyperobjets...

Merci Laurence pour l'organisation de cette soirée très sympa !

mercredi 26 mars 2008

Des robots (dotés d'émotion ?), le sexe en 2050...

AlligatorHorse

Francis Pisani consacre cet excellent billet aux dialogues virtuels via les dating services ( les sites de rencontres), qui aboutissent souvent (heureusement ?) à des rdv sexuels dans la vraie vie.

Le sujet me semble fascinant : est-ce que les robots seront entrés dans notre vie, d'ici 50 ans, à un point tel que l'on pourra en faire des objets sexuels, voire plus ? Dans ce long papier, assez intéressant, Le Monde aborde ce sujet. D'ici 2050, on aura atteint un niveau de perfection technologie et de réalisme pour les robots tel qu'ils seront bien plus que de simples poupées gonflables : les fabricants de love dolls rivalisent déjà d'ingéniosité pour donner à ces poupées de silicone grandeur nature, qui n'ont plus rien de "gonflables", l'apparence la plus réaliste.

C'est l'objet de la thèse de David Levy, chercheur britannique en intelligence artificielle. Consacrée à la "Relation intime avec un partenaire artificiel". De même, dans son livre, Love and Sex with Robots, il affirme qu'en 2050, les robots nous ressembleront tant, sur le plan physique et comportemental, que certains en tomberont amoureux et auront avec eux des relations sexuelles.

Pure science-fiction ? Déjà l'excellent film Blade Runner esquissait cette image de robots intelligents et dotés d'émotions. Et même, pour David Levy, les progrès rapides des recherches visant à doter ces machines de sentiments tels que l'empathie. L'expert en intelligence artificielle en est convaincu, la prochaine étape de leur développement sera de "répondre aux émotions d'une personne en émettant d'autres émotions, pour mieux interagir avec les humains".

D'ailleurs, le projet de recherche européen Feelix Growing vise à à élaborer des robots capables d'interagir avec les êtres humains et de ressentir des émotions. J'y avais consacré cette longue enquête dans les Echos Innov l'année dernière.

Existe-t-il une libido des robots ? L'année dernière, Michael Sullivan y a consacré un film au titre explicite, "Sex life of robots", pas encore sorti à ma connaissance. On y voit des androïdes de toutes sortes s’adonner de façon débridée aux plaisirs de la machine, dont une partie à trois en compagnie d’un cheval à tête d’alligator (sic). Trop choquant ? La bande-annonce, publiée dans un premier temps sur YouTube, a été retirée du site de partage de vidéos. On peut néanmoins encore voir sur le site de Wired cette galerie de photos extraites du film, que même le réalisateur juge "très déconcertantes". Et une sorte de mini-docu, . A vous de juger...

Prisma presse va lancer un "féminin de luxe"

C'est l'info que l'on retient au détour de cette interview dans Le Monde de Fabrice Boé, président du groupe Prisma presse. Le groupe, déjà éditeur de Voici, Gala, Femme actuelle, Geo, Capital... va lancer cet été Femmes, un mensuel féminin "de luxe". Il sera "sera dirigé par Marie-Claire Pauwels. Ce sera un magazine original, très haut de gamme, sur le thème de la mode et de la culture, sans équivalent sur le marché français", précise Fabrice Boé.

Il s'agit bien sûr pour le groupe de presse d'investir davantage le créneau de la presse féminine, mais aussi de se lancer dans un domaine qui continue d'avoir les faveurs des annonceurs : la presse haut de gamme, "de luxe", comme le montre par exemple la publication régulière de suppléments "spécial luxe" par Capital... ou la tentative de Management de publier des pages perso mordant sur le haut de gamme, dans l'espoir d'attirer les annonceurs.

Initiative à suivre, donc. On se souvient de l'échec du lancement de l'hebdomadaire féminin Jasmin l'année dernière, que le groupe avait voulu, initialement, positionner comme un féminin haut de gamme... avant d'en faire un mag cheap, comme j'en parlais dans ce billet.

vendredi 21 mars 2008

Débat Salon du livre publication scientifique "libre" : le podcast

Le débat que j'ai animé lundi, sur la publication scientifique en open access, dont je parlais dans ce billet, a été podcasté : à voir sur le site de l'Inist, c'est là que ça se passe (je vous laisse juge, je ne suis trop adepte de me regarder en vidéo !).

L'innovation au service des personnes dépendantes

... Sujet que je suis fière d'avoir traité : je me suis intéressée aux recherches du labo Handicom, émanation de l'Institut Telecom, qui tente de penser de nouveaux services en combinant plusieurs technologies, pour les mettre au service des personnes handicapées. J'ai abordé ce sujet dans cet article des Echos, avec également l'épineuse question des financements .

mercredi 19 mars 2008

Un conseiller pour surveiller l'image du président sur le Web

Je me devais d'aborder cet aspect institutionnel / communication politique : en plus de son très attendu secrétaire d'Etat à l'Economie numérique, maroquin récupéré par l'ancien socialiste Eric Besson, l'Elysée s'est aussi doté d'un... conseiller pour la stratégie de buzz du Président sur le web ;)

Plus sérieusement, lors du remaniement ministériel annoncé hier, le pôle Internet de l'Elysée vient d'être enrichi d'un nouveau conseiller qui surveillera le buzz fait autour du président sur le Web. L'heureux élu est Nicolas Princen, 24 ans, diplômé de Normale Sup et de HEC. Il avait déjà travaillé sur NSTV, la web-TV de campagne de Nicolas Sarkozy. Il aura donc pour charge suivre l'opinion publique sur le Web, la jauger, et évaluer ses conséquences sur l'image du chef de l'Etat.

Bref, il y a du boulot, au vu des précédents un peu ennuyeux de l'image de marque de Nicolas Sarkozy, entre le "casse toi pauvre con" au Salon de l'Agriculture, un stylo plaqué or glissé discrètement dans la poche, un regard appuyé dans le décolleté de la petite amie de Leonardo di Caprio… Toutes des images captées par des webcams, et rediffusées illico sur Dailymotion et autres YouTube.

Alors, Nicolas Princen, LA Nouvelle star ? ;) En tous cas, le nouveau conseiller de notre président s’est déjà vu consacrer deux groupes sur Facebook, "Nicolas Princen et sexy" et le "groupe des gens qui pensent que Nicolas Princen, l’Oeil de Paris, devrait surveiller le monde entier". Alors que se multiplient déjà les articles, les vidéos, les forums, cela ne semble pas prêt de s’arrêter.

La "mission Oeil" de Sarkozy, un aperçu là...


Surveiller le Net "Mission Oeil de Sarkozy" Nicolas Princen

60 millions de consommateurs veut rajeunir son image web

Histoire de dépoussiérer un peu son image de marque sans doute, 60 millions de consommateurs lance, petite révolution, sa première campagne de communication.

Le collectif est déjà présent sur la Toile depuis 2001 via son site vitrine, mais là, il veut en faire un média à part entière. Il y propose des articles en accès gratuit, des essais comparatifs et des dossiers en accès payant, et des services comme des calculateurs, des lettres types… Les internautes peuvent aussi acheter des numéros en versions papier et numérique.

Or, il lance aujourd’hui sa première campagne de communication, conçue par agence Junium, avec notamment deux films viraux (production : Loadings), très instructifs, qui racontent la méthodologie d'un essai comparatif. A voir sur le site éphémère Lestesteursfous| http://www.lestesteursfous.com].

publicité, messages sanitaires et prévention de l'obésité : le flou règne toujours

Entre autorégulation des annonceurs et encadrement strict de leur manière de faire de la publicité pour des aliments gras ou sucrés auprès des enfants, les pouvoirs publics ne semblent toujours pas avoir trouvé le bon curseur.

Ainsi, on apprend aujourd'hui que le collectif d'associations (AFD, ANDRM, CCC, FCPE, PEEP, UFC-Que Choisir) "Obésité : protégeons nos enfants" a adressé une lettre ouverte aux 4 premiers annonceurs au sein des programmes pour enfants (Nestlé, Kellogg's, Danone, Yoplait), et à 4 enseignes de la grande distribution (Auchan, Carrefour, Casino, Cora).

Le collectif dénonce ainsi l'absence de représentants de ces marques aux réunions de concertation organisées par Roselyne Bachelot, ministre de la Santé. Une absence organisée, selon le collectif, en réaction aux demandes de rendez-vous à huis clos qui n'auraient pas abouti. La lettre invite fermement ces représentants à participer aux réunions afin de marquer leur capacité à s'autoréguler, faute de quoi s'imposerait "la nécessité de recourir sans plus attendre à la deuxième phase de mesures de protection réglementaire".

Ces réunions portent sur la suppression de la publicité pour certains produits, puisque notre ministre, sollicitée par les associations de consommateurs, a eu cette "bonne idée" - à l'américaine ? - d'annoncer en grande pompe la suppression rapide (d'ici avril espère-t-elle) de certaines publicités pour des aliments "incorrects" à la télévision pendant le goûter du petit. Fini la pub de Nutella ou de Chocapic. Fini les sodas ou les barres spécial enfants... Le collectif "Obésité" s'était d'ailleurs félicité de cette décision. Mmm, ça a du bon, l'autocongratulation... Petit souci, : si l'enfant voit autre part ou à un autre moment des publicités pour ses saloperies préférées, il ne sera pas plus avancé... La "bonne idée" serait peut-être d'enseigner à l'enfant comment "lire" ces publicités - bref, instruire plutôt qu'interdire.

Il faut dire que les initiatives sur le thème délicat pub TV versus obésité infantile des pouvoirs publics sont un peu... dispersées. Roselyne Bachelot, le 4 février, lors d'une conférence de presse sur « Nutrition et obésité », a ainsi appelé les enseignes de la grande distribution à ...ne plus proposer de sucreries près des caisses. La ministre étayait ainsi sa demande : "la capacité des jeunes et des enfants à mémoriser les publicités pour les produits sucrés, en particulier les confiseries, les amènent à solliciter leurs parents avec insistance lorsque leur sont présentés ces produits, tout particulièrement lors de l'attente en caisse ". Une mesure volontiers démago, où la forme, l'effet d'annonce, l'emporte sur le fond - tout le monde sait que ce ne sont ces sucreries qui sont le plus à l'origine de l'obésité infantile.

Est-ce que notre ministre ne chercherait pas un peu à... se faire valoir politiquement ?

jeudi 13 mars 2008

Yaourt + shampoing = ...?

Essensis

L'association peut sembler absurde, c'est pourtant la dernière trouvaille marketingue de deux marques qui s'essaient au phénomène - éprouvé et très en vogue - du co-branding, dont j'ai déjà parlé plusieurs fois, comme ici.

Pour mémoire, il s'agit d'un mariage aussi opportuniste qu'éphémère entre deux marques qui n'ont à priori pas grand-chose à voir ensemble, mais essaient de recouper leurs univers respectifs.

Là, il s'agit donc d'une chaîne de salons de coiffure, Jean-Claude Biguine, qui a décidé de s'associer au groupe Danone. Objectif, tenter pour chacune des deux de s'imposer sur des secteurs où elles peinent, justement.

Nous avons donc 1/ Jean-Claude Biguine, qui relance une gamme de soins bio pour le visage, et tente ainsi d'effacer son image de salons et de shampoings un peu sheap que l'on trouve en hypermarchés 2/ Danone, qui a bien du mal à s'imposer avec son yaourt Essensis . Vous savez, ce yaourt à l'emballage rose vif, censé "nourrir la peau de l'intérieur"... Et dont, en un an, les ventes n'ont pas décollé d'après mes infos, ne renouvelant ainsi pas les précédents de Lactalis et Actimel. Le yaourt best-seller, ça ne marche pas à tous les coups. Too bad, Danone espérait ainsi s'imposer sur le créneau de la dermonutrition, dont je parlais dans ce billet (avec Vichy) et dans celui-ci (avec Danone, et Clarins et son boîteux "Expertise 3") .

Or, là, les clientes du coiffeur Jean-Claude Biguine ont eu droit à 7 300 pots de yaourts Essensis à déguster en décembre. Bon, why not. Petit souci, il aurait fallu que le salon dispose d'un frigo, chaîne du froid oblige. On imagine de coup la galère des coiffeurs pour "inciter", le plus vite possible, un maximum de clientes à manger leur petit yaourt ! En plus, elles ont eu droit à la lecture d'une brochure commune (tirée à 150 000 exemplaires, quand même) et la vision de spots Essensis sur les téléviseurs du coiffeur.

Bref, c'était une petite tentative pour relancer les ventes - ou du moins la notoriété - du yaourt à emballage rose fuschia. Tout en ciblant davantage le public visé : la femme qui prend soin d'elle, évidemment... en allant chez le coiffeur, au hasard ;). Plus précisément, la citadine de 25-50 ans.

Jean-Claude Biguine, de son côté, en a profité pour relancer sa gamme de soins "bio" pour le visage, qui souffre d'un cruel manque de notoriété, bien qu'elle soit proposée en institut depuis un an.

Ce type de partenariat n'est pas une première pour Biguine. Il s'était déjà associé à Coca-Cola Light Lemon, et aussi avec la boisson Bailey's.

Le camembert AOC au lait cru sauvé (pour l'instant...)

Je m'en émeuvais il y a quelques semaines dans ce billet : face au lobbying forcené de Lactalis et Isigny-Sainte-Mère, le "vrai" camembert au lait cru risquait de disparaître, les industriels militant pour que le camembert pasteurisé obtienne lui aussi le statut très prisé d'AOC (appellation d'origine contrôlée) "camembert de Normandie". En 2007, les deux industriels, qui représentaient plus de 80 % des volumes de l'AOC (ceux au lait cru ne représentant plus que 15 % de la production totale en France), avaient demandé de faire modifier son cahier des charges pour y autoriser le lait thermisé (chauffé) ou microfiltré, avançant des raisons sanitaires contestées par leurs opposants. En attendant, ils avaient quitté l'AOC.

Or les producteurs artisanaux de camembert semblent avoir décroché une victoire - pour l'instant en tous cas : L'organisme de défense et de gestion du camembert, l'ancien syndicat de défense de l'AOC, vient de renouveler l'obligation d'utiliser du lait cru pour bénéficier de l'appellation. Un vote dont devra tenir compte l'Institut national de l'origine et de la qualité (Inao), qui doit trancher le différend dans les prochains mois.

lundi 10 mars 2008

Bonne Maman, son lancement produits laitiers, son buzz marketing... et sa stratégie de com' contradictoire (Les Echos)

BMaman

C'est en parcourant quelques blogs de pros du marketing, comme ceux de Cyril Chaudoit ou de Damien de Blignières, que j'ai découvert totalement par hasard, mi-février, que la marque Bonne Maman s'apprêtait à lancer des yaourts et desserts en rayon produits laitiers frais. Avec près d'une trentaine de références - un gros lancement produit donc.

J'ai été d'autant plus surprise par la stratégie de communication adoptée par leur maison-mère, le groupe Andros : un mois et demi avant la commercialisation de cette ligne, le groupe a en effet opté pour une pré-campagne de buzz marketing, l'agence de RP Kingcom ayant envoyé, en avant-première, des yaourts et desserts, dans des frigos ou glacières, à une vingtaine de blogueurs triés sur le volet, tenant des blogs marketing/ tendance ou blogs culinaires. Or, jusqu'à présent, le groupe Andros, florissante PME familiale, s'est surtout distingué par sa grande discrétion, notamment vis-à-vis des médias (son patron n'a jamais accordé d'interview), et par des campagnes de pub jusqu'alors assez classiques (campagnes en presse écrite et affichage, parfois spots TV).

J'ai donc consacré un papier dans la rubrique marketing des Echos, paru aujourd'hui (à lire ), à la saga de la marque Bonne Maman, et son parcours - presque - sans faut depuis sa création dans les années 70. A un détail près (mentionné dans mon article... mais ce "détail" a été retiré au bouclage, histoire de ne pas mettre d'huile sur le feu sans doute) qu'il m'a semblé utile de mentionner ici : le groupe Andros a refusé de m'accorder toute interview sur le lancement de cette gamme de produits (et même toute interview tout court). La raison ? Aucune... Il a même demandé à son agence de RP de ne pas nous communiquer d'images de ses produits à venir (images pourtant largement présentes sur les blogs ;), aussi bien que de ses produits déjà sortis, et de ne pas nous envoyer quelques-uns de supports de communication (CD, livre publié pour l'occasion...) communiqués aux blogueurs.

Résumons : le groupe monte (peut-être convaincu par son agence de RP) une campagne de buzz marketing avant le lancement d'une nouvelle gamme de produits... Donc évidemment, plusieurs blogs marketing connus en rendent compte. Mais ce même groupe refuse de communiquer à un titre de presse économique classique. Contradictoire, non ?

1/ soit le groupe a décidé sciemment de communiquer auprès des blogueurs pour se créer une image plus tendance, plus jeune etc etc... tout en évitant le risque (?) de communiquer auprès des médias classiques.

2/ soit, plus probable, le groupe a totalement été dépassé par les événements, et tente de faire marche arrière en refusant toute com' auprès des médias d'ici le 1er avril. Ce qui me surprend est que le magazine spécialisé LSA (lu par tous les pros de la distribution et de l'agro-alimentaire - dont les concurrents d'Andros ;) a, pour sa part, eu des infos du groupe pour publier son papier.

J'en suis encore perplexe...

M6 négocie le rachat du groupe Cyréalis (et confirme se lancer dans la production de contenus)

Fuite longuement développée par ce papier du JDNet vendredi dernier, et que confirme ce matin l'agence Reuters : M6 négocie le rachat du groupe Cyréalis, qui possède les sites d'infos high tech Neteco.com, Clubic.com, et Jeuxvideos.fr. Qui représente tout de même 5,5 millions de pages vues par mois.

Ce qui confirme ce que j'évoquais l'autre jour : M6 se lance dans une stratégie de production et diffusion contenus audiovisuels, mais aussi sur d'autres supports : en TV bien sûr, mais aussi en téléphonie mobile avec des contenus vidéos (via son offre de TV en accès illimité), et donc désormais sur Internet. L'info essentielle : alors qu'M6 était jusque là peu présente sur le média Internet, "avec ce rachat, M6 doublera sa présence sur Internet", souligne le JDNet.

vendredi 7 mars 2008

Débat Inist-CNRS au Salon du Livre le 17 mars / publication scientifique en open access

Depuis quelques années, des articles scientifiques sont proposés sur la Toile via des portails en open access ou via des archives libres. Une saine émulation qui repose sur le concept de libre diffusion du savoir, initiée en 2001 par les fondateurs du projet PLoS (Public library of science), qui a fait l'effet d'une petite bombe dans le milieu de l'édition scientifique, où les chercheurs doivent payer - cher - pour publier leurs travaux de recherches dans des revues telles que "Nature", aux tarifs d'abonnement prohibitifs.

J'aurai le plaisir d'animer, en partenariat avec l'Inist et le CNRS, très actifs en la matière (voir ce portail), un débat, lundi 17 mars, sur ce sujet, dans le cadre du Salon du Livre. Ça se passera Porte de Versailles, hall 1, au Bar des Sciences, avec pour invités : Frans Lettenström , Licensing Manager - Springer Salvatore Mele, open access section project manager - CERN Herbert Grüttemeier, responsable des relations extérieures - Inist-Cnrs Donc faites-moi signe si vous passez ! Page FaceBook accessible .

En fait, dans la lignée de PLoS, et plus récemment du consortium SCOAP 3, les initiatives sur la Toile pour proposer des articles scientifiques en accès libre se multiplient. Même Google s'y essaie, avec le lancement en 2004 de Google Scholar, moteur de recherche spécialisé pour l’information scientifique,spécialisé sur la recherche répertorie des documents scientifiques et universitaires (articles, mémoires, thèses, livres…), issus de laboratoires de recherches, d’écoles et universités. Google Scholar permet notamment d'accéder à plusieurs portails développés par l'Inist, comme BiblioVie, destiné aux chercheurs en sciences du vivant, au portail dédié aux sciences de l’information et de la communication BiblioSTIC, à BiblioSciences, portail d’information scientifique et technique multidisciplinaire, ainsi qu'au portail dédié aux sciences humaines Biblio-SHS. L'Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale)s'y est ajouté, avec son portail BiblioInserm.

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