jeudi 6 mars 2008

Moovyplay, l'alternative (tentée) de Video Futur face au téléchargement sur Internet (Les Echos)

L'enseigne Vidéo Futur va proposer dans une bonne partie de ses vidéoclubs, à partir d'avril, un disque dur externe sur lequel le client stockera les films loués, sous format numérisé. Nom du service, du produit et de la société ad hoc : Moovyplay. Il lui suffira de brancher son lecteur numérique sur son téléviseur, et pourra même y ajouter un écran, dans quelques mois, pour en faire un lecteur nomade... Pour cela, l'enseigne a fait concevoir par Archos un modèle exclusif de lecteur, que le client pourra acheter (149 euros tout de même...) ou louer. J'y ai consacré cet article dans Les Echos.

L'offre est innovante, assurément, et habile : le groupe CPFK (qui possède l'enseigne) a ainsi choisi une formule alternative à la vidéo à la demande... et susceptible de ne pas provoquer la colère des gérants de ses vidéoclubs franchisés. Mais c'est un pari risqué, alors que le téléchargement de film - légal ou illégal - est en train de s'ancrer chez les Français. A voir...

M6 mobile, alternative aux MVNO, veut convertir ses clients à la télé sur mobile

M6 Mob

J'y ai consacré un papier hier pour ZDNet, M6 Mobile by Orange (soit l'offre de téléphonie mobile issue d'une licence Orange - M6) propose à ses clients, depuis aujourd'hui, une offre d'accès illimitée aux 6 chaînes TV du groupe M6, ainsi qu'à un portail créé spécialement pour eux, Inside M6 Mobile. L'enjeu : convertir ces jeunes clients en mobinautes (si ce n'est déjà fait), et assurément les habituer à regarder la télé sur leur téléphone, quitte à les inciter à acquérir d'autres mobiles, permettant de naviguer sur Internet.. Ce qui n'est pas gagné. L'autre enjeu, pour M6, qui commence ainsi à proposer des contenus vidéos exclusifs pour mobiles (avec notamment des émissions de formats de 2 minutes, en moyenne) : avancer ses pions en tant que candidat à l'obtention d'une fréquence de TMP (télévision mobile personnelle), le CSA procédant à l'audition des candidats et à une présélection de dossiers dans un mois, en avril. Enfin, même s'il le nie, l'opérateur Orange entend se positionner comme producteur de contenus (la fameuse convergence mobiles - TV - Internet, soit entre les "tuyaux" et le contenu...), comme le montre son rachat de Cityvox hier... et sa candidature à une fréquence de TMP, tout comme M6 ;).

lundi 3 mars 2008

Premier bilan mitigé pour les messages sanitaires apposés sur les pubs

J'en ai fait l'écho à plusieurs reprises l'année dernière, notamment dans ce billet, l'entrée en application du décret instaurant les messages sanitaires, ces conseils du genre "mangez au moins 5 fruits et légumes par jour" insérés en bas des pages de publicité pour des produits gras ou sucrés, avait fait beaucoup de bruit, notamment - on s'en doute - chez les annonceurs.

Mais aussi chez les professionnels de la nutrition, qui mettaient en doute l'efficacité de ce genre de mesures. Et malheureusement, un sondage récent de BVA semble confirmer leurs dires. Cette enquête, commandée par le ministère de la Santé et de l'INPES, et publiée le 4 février (étude et dossier de presse consultables , révèle que 74 % des personnes interrogées se disent favorables à la suppression des publicités alimentaires pendant les programmes télévisés pour enfants. Bien, bonne nouvelle. En revanche, les messages de prévention de type "évitez de grignoter entre les repas" sont compris à l'envers par près de la moitié de l'échantillon (1 063 personnes). Par exemple, 44 % d'entre eux pensent qu'une pub pour un yaourt aux fruits accompagnée du message "manger cinq fruits et légumes par jour " signifie que ce yaourt fournit une portion de fruit. Cette mauvaise interprétation est encore plus forte chez les moins de 15 ans. Et le message "ne mangez pas trop gras" à la fin de la pub pour les frites est compris comme "les autres marques de frites sont très grasses, mais pas celles-ci " - CQFD.

De façon générale, l'idée de donner des conseils de bon sens sous forme de repères nutritionnels est bien perçue (87 % d'opinions favorables). " Manger cinq fruits et légumes par jour " arrive largement en tête des slogans les mieux mémorisés. Près de 43 % des personnes interrogées considèrent que ces messages incitent à la réflexion, et 21 % assurent même avoir changé leurs habitudes alimentaires après cette campagne.

Ils disent manger plus de fruits et légumes et boire moins de sodas. En outre, 17 % des sondés déclarent avoir modifié leurs habitudes d'achat suite à la diffusion de ces messages. Certains disent acheter moins de produits gras et sucrés qu'avant. C'est déjà un premier pas, peut-être... Mais cela prouve que c'est l'éducation nutritionnelle qui aurait un réel impact.

Visible Body, le Google Earth du corps humain

Repéré ce matin dans la newsletter du Monde, Visible Body, que certains blogueurs surnomment le Google Earth du corps humain, permet d'explorer l'anatomie grâce à une application en 3D. Destiné aux collégiens et lycéens aussi bien qu'aux étudiants en médecine et biologie, l'outil existait déjà en CD-ROM.

Mais là - c'est une première - l'accès est gratuit, moyennant une fiche de renseignements assez détaillée à remplir (que vont-ils faire de ces bases de données ?). Visible Body permet de rechercher et localiser un organe, visualiser les différents systèmes (circulatoire, lymphatique, digestif, musculaire....), soit au total plus de 1 700 parties du corps. Des fonctions interactives sont proposées, offrant notamment la possibilité de zoomer et de "disséquer". Je l'ai testé en ligne, c'est assez impressionnant ! A l'origine de cela, Argosy Publishing, visiblement un éditeur de contenus éducatifs, qu s'assure ainsi un joli coup de pub. Reste que l'appli n'est absolument pas Mozilla friendly, n'étant compatible qu'avec Explorer, et le temps de chargement est assez long...

A voir, cette vidéo explicative sur YouTube.


Visible Body: 3D Human Anatomy

jeudi 28 février 2008

(TV) Damages, ou the hell of work

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C'est la série-trash du moment sur le monde du travail, qui a fait un tabac aux US, elle débarque à partir de ce soir sur Canal +. Donc ruez-vous sur vos écrans. Dans Damages, nouvelle et cruelle série judiciaire réalisée par Todd A. Kessler, Glenn Close incarne une pasionaria (botoxée) du barreau, à la tête de son cabinet d'avocats, qui mène la vie dure aux hommes d'affaires véreux... et met à genoux tous les membres de son cabinet. Son personnage s'inscrit dans la lignée de son registre des années 80, époque de Liaison fatale et des Liaisons dangereuses, et incarne une nouvelle icône d'executive woman, comme Demi Moore dans Harcèlement...

Il s'agit donc d'une série d'avocats, genre en vogue aux US, avec notamment Ally Mac Beal (beaucoup plus gentillette, sur une avocate sentimentale), Boston Justice, Shark, ou encore Dirty Sexy Money (2007, encore inédite ne France). Mais ici, il s'agit de dépeindre l'enfer du monde du travail, autre genre en vogue, aussi dans le cinéma - avec notamment Ressources humaines de Laurent Cantet. Et Damages sonde la mauvaise conscience d'une Amérique tourmentée par son modèle de réussite hyperindividualiste.


Damages: The Complete First Season - She Spat clip

mercredi 27 février 2008

Comment Cash Express veut jouer les intermédiaires sur eBay

Aux US, on appelle ça les drop-off stores, ces structures (souvent des start-ups) qui jouent les intermédiaires entre les particuliers vendeurs et les acheteurs sur eBay. J'en parle dans cet article dans Les Echos : Cash Express, enseigne spécialisée dans l'achat et la mise en vente de produits d'occasion de particuliers, a lancé son service Drop Express, via sa cinquantaine de boutiques franchisées. Reste que ce business est assez casse-gueule : plusieurs start-ups ont fermé en cascade ces derniers mois aux US, comme le rappelle cet article, après l'âge d'or de 2003-2005.

mardi 26 février 2008

Getty Images rachetée pour 2,1 milliards de dollars

Et voilà, c'est fait. L'agence Getty images a été revendue à un fonds d'investissement pour 2,1 milliards de dollars, soit bien au-delà des 1,5 milliards attendus initialement, comme j'en parlais déjà dans ce billet, lorsque les premières rumeurs de revente ont circulé.

Il s'agit donc du fonds d'investissement Hellman & Friedman, par ailleurs présent dans Digitas, Axel Springer, Young & Rubicam, ou encore la régie publicitaire Doubleclick Dénouement heureux ? Certes, le montant du rachat est au-delà des espérances de Getty, qui avait besoin de s'adosser à un partenaire pour assurer sa mutation vers le numérique. Mais en filigrane, cela révèle surtout combien la piètre santé de la presse écrite pèse sur l'activité traditionnelle d'agence photo...

lundi 25 février 2008

"Britney Spears à cash trash"

Britney

Papier très bien tourné dans Libé d'aujourd'hui sur le "phénomène" Britney Spears, à lire . Ou comment une starlette, qui illustra un temps la quintessence de la société US, née dans le giron des émissions pour enfants de Disney, catapultée à 16 ans - il y a dix ans - jeune icône sexy de la musique pop-mainstream FM, est retombée aussi vite... Et continue de fasciner dans sa fuite en avant., sous l'oeil avide des paparazzis et des internautes. Alors que la jeune star déchue continue pèse encore plus de 100 millions de dollars, selon le magazine Forbes, qui évalue à 737 000 dollars ses revenus mensuels. En résumé: "Autour de sa figure de star, le système médiatique contemporain - conjuguant la vitesse globalisée d’Internet et l’appétit croissant des publics mondiaux pour l’information people - s’est emballé pour atteindre une sorte de comble morbide".

Au passage, vous vous souvenez sans doute de cette image qui a fait le tour du monde, de février 2007, lorsqu'elle est allée se raser les cheveux dans un salon de coiffure, en pleine nuit, suivie par une horde de paparazzis... Coup de folie ? Dans sa chronique du dernier numéro de Technikart, Virginie Despentes rappelle que les cheveux conservent pendant des mois toute trace de stupéfiants... Or Britney est alors en pleine guerre contre son ex-mari Kevin Federline, qui veut alors la garde de ses enfants, et surtout beaucoup d'argent. Qui la menace de faire analyser ses cheveux, pour qu'ils révèlent exactement ce qu'elle prend au niveau défonce. D'où sa décision de foncer chez un coiffeur en pleine nuit.

La CNIL s'inquiète des projets européens de vidéosurveillance

De quoi se sentir plus anti-vidéosurveillance que jamais... J'en parle dans Les Echos d'aujourd'hui (article , accès libre pour les non-abonnés à partir de demain), le président de la CNIL Alex Türk s’inquiète des projets européens de vidéosurveillance, pour le moins préoccupants en termes de respect de la vie privée et de conservation des données personnelles d'individus par des sociétés privées...

Avec notamment le projet OpTag, doté d’un budget de 20 millions d'euros, carrément financé par la Commission européenne : il vise à pister les passagers aériens avant leur embarquement, par la vidéosurveillance et des puces RFID insérées dans les billets. Officiellement, il s’agirait de « repérer les 5 % de flâneurs qui retardent le départ des avions en traînant dans l'aérogare » - sic. Une justification absurde, qui montre que les initiateurs d'un tel projet cherchent à peine à masquer son caractère liberticide... C'est finalement cela qui est le plus flippant : leur certitude que ce projet verra de toute manière le jour.

En France, le thème de la vidéosurveillance est pour le moins épineux, alors que le ministère de l’Intérieur veut tripler, en deux ans, le nombre de caméras sur la voie publique, pour passer de 20 000 à 60 000. Et que la Place Beauvau vient de lancer la Commission nationale de la vidéosurveillance (voilà pour la présentation officielle) - contestée par la CNIL - participent des élus, des juristes, des représentants de la police, de la gendarmerie et des transports publics... mais pas de représentants d'associations, telles que Souriez vous êtes filmés.

dimanche 24 février 2008

MyPhotos.fr, ou comment Samsung s'essaie au site photo communautaire

Vu via ce billet de NetEco, Samsung vient tout juste de lancer un site consacré à la photo, MyPhotos.fr.

L'initiative est assez innovante à mon avis : Samsung veut par ce biais fédérer une communauté de passionnés de photo. Et a donc ouvert plusieurs rubriques : un peu sur la modèle de Flickr, La France en images est une carte qui bénéficie d'une fonction de géolocalisation des photos. Chaque internaute est donc libre d'y poster ses photos prises dans une certaine région... Pour l'instant, forcément, toutes les régions n'y ont pas encore leurs photos L'espace Photoblogs recense tous les blogs photos (ou photoblogs, enfin cela revient au même ;), c'est aussi une plateforme de blogs où on peut créer le sien gratuitement. Je n'ai pas encore testé ce service, mais je me demande s'il y a les outils spécifiques à un blog photo, et surtout assez d'espace - mais je suppose que le serveur est prévu pour... Enfin, on y trouve un blog officiel, animé par Gilles Klein, ancien photographe chez Sipa, ancien journaliste, un des fondateurs du défunt Pointblog (comme j'en parlais ), par ailleurs blogueur et . Sur ce blog, il donne des conseils pratiques sur l'utilisation des appareils, des éléments sur l'histoire de la photo....

Reste à voir si cette plateforme tiendra ses promesses, l'un des objectifs vitaux de MyPhotos.fr étant bien sûr de se constituer une communauté active, et pas uniquement des possesseurs d'un appareils Samsung. Pour en faire, éventuellement, par la suite, des clients captifs ;). En tous cas, à ma connaissance, c'est la première fois qu'une marque lance une initiative de ce genre, dont une plateforme de blogs dédiée à rassembler des blogueurs sous l'ombrelle de sa marque... Par le même coup, Samsung (marque de produits high tech généraliste, pour mémoire), cherche à se légitimer sur le créneau de la photo pour amateurs éclairés, face à Canon et autres Nikon.

Il sera dur pour MyPhotos.fr (qui n'en demeure pas moins un site de marque, propriété de Samsung) de rattraper en notoriété des sites photo communautaires tels que Flickr, Picasa (créé par Google) ou encore DeviantART.

Nesquik "apporte du magnésium, du calcium et de la vitamine D"

Vous avez peut-être vu la dernière pub pour Nesquik, une des pépites du groupe Nestlé dans le créneau des céréales pour enfants. On y voit donc "une maman, avec en voix off, un discours sur les besoins nutritionnels de son enfant : il a besoin de vitamine B9, de calcium, de vitamine E, D… alors la maman lui prépare une mixture à base de poisson, épinards, beurre et huile pour son petit déjeuner. Et là, hop, on nous explique que ce n’est pas la peine de lui donner tous ces aliments peu ragoûtants (qu’il faut bien évidemment mixer ensemble et consommer au petit déjeuner) car Nesquik est là pour les sauver !", comme le pointe la nutritionniste Béatrice de Reynal sur son très bon blog MiamMiam, dont j'ai déjà parlé ici. Dans ce billet, en détaillant la composition réelle de Nesquik, elle démontre en quoi cette pub "devrait être interdite". Bref, en quoi cette pub est parfaitement mensongère.

Ce qui est amusant est que le groupe Nestlé est un des géants de l'agro-alimentaire qui a signé l'UE Pledge, cet accord d'autorégulation destiné à éviter toute législation européenne sur la pub pour enfants, comme j'en parlais dans ce billet . Récemment, le responsable marketing d'une grande marque de confiseries me racontait que son groupe, en France, avait décidé depuis quelques années de ne plus élaborer de messages publicitaires directement à destination des enfants... mais à leurs mères, comme l'ont aussi décidé d'autres marques, dont du groupe Nestlé. Discours parfaitement démago dont on voit là le résultat...

samedi 23 février 2008

Le site d'art moderne de Serge Benoit

Dans la lignée de Picasso, et surtout Joan Miro et Fernand Léger, dont j'ai découvert les oeuvres, quand j'étais petite, au Musée d'art moderne de Villeneuve d'Ascq, Serge Benoît travaille avec du bois, du métal et ed la gouache, pour aboutir à des oeuvres inspirées du cubisme, du futurisme et de l’abstraction. Son site, véritable show-room en ligne, vaut vraiment le détour, avec notamment ces sculptures. Comme Miro au début du XXème siècle, il y aborde le monde de la machine et de la mécanique... Merci Cyril pour l'info !

mercredi 20 février 2008

"Eros au secret" à la BNF, l'interview de DarkPlanneur...

Eros

A mon avis, l'expo "Eros au secret" sur les livres interdits, qui se tient en ce moment, jusqu'au 22 mars, à la BNF, est une des meilleures surprises dans les expos parisiennes de ces derniers mois. Une expo inédite, qui a dû susciter beaucoup de débats en interne avant son ouverture - comme le montre son interdiction aux moins de 16 ans - pour laquelle la Bibliothèque nationale a sorti ses livres "interdits". Expo magnifique, qui nous donne à voir l'évolution des moeurs, de la censure, de la perception du sexe et des tabous, et bien sûr de l'érotisme et de la pornographie depuis le 15ème siècle. Bref, allez la voir, si ce n'est déjà fait :)

A ce propos (pour rattacher ce sujet aux thèmes que j'aborde dans ce blog :), allez jeter un oeil sur le blog de DarkPlanneur, qui fête ses 3 ans. Il a justement consacré son dernier Cabinet des curiosités à "Eros au secret", avec une interview de Marie Françoise Quignard et Raymond-Josué Seckel, à l'origine de cette expo à la BNF. Vidéo Dailymotion à voir .

Feedback 2.0 lève 2 millions d'euros

C'est une bonne nouvelle, Feedback 2.0 vient d'annoncer une première levée de fonds de 2 millions d'euros auprès d'Innovacom. Je parlais récemment de cette start-up prometteuse dans cet article pour les Echos, à propos du site participatif Debats Sncf.

vendredi 15 février 2008

Identité numérique - suite (ZDNet)

CardSpace, ClaimID, Thawte, MyID.is, FC²... Les projets autour de la gestion et la certification de l’identité numérique des internautes sont nombreux et explorent des voies diverses. Second volet de l'enquête que j'y ai consacrée pour ZDNet, consultable .

jeudi 14 février 2008

Identité numérique - volet 1 - OpenID (ZDNet)

Premier volet publié , avec un focus sur OpenID, pour une enquête pour ZDNet, que j'ai consacrée à l'identité numérique. Aujourd’hui, comment l’internaute utilisateur de multiples applications et services web qui demandent un login et un mot de passe, peut-il gérer ses identités, parfois multiples, sans être victime d’une usurpation d’identité ? La question de la gestion de l’identité numérique promet d’être centrale ces prochaines années. D’ailleurs, industriels et start-ups planchent sur leurs propres solutions. Même la CNIL s’apprête à se pencher sur le sujet...

Agences de pub, photos et droit à l'image (Les Echos)

Echaudées par des précédents tels que celui de Luc Besson vs SFR, ou encore John Galliano, styliste de la maison Dior, qui a écopé de 200.000 euros d'amende par le tribunal de grande instance de Paris pour des photos publicitaires qui plagiaient les oeuvres du photographe américain William Klein, les agences de pub jouent le principe de précaution pour exploiter des oeuvres dans leurs campagnes... Alors que l'on a vu de nouvelles notions apparaître, telles que le parasitisme (une nouvelle forme de contrefaçon). Le sujet, sensible, avait fait l'objet d'une table ronde à la Semaine de la pub, en janvier. J'y ai consacré un long article, consultable , dans la rubrique pub des Echos.

J'en ai profité pour faire ce focus sur la question du droit à l'image du Président de la République, qui est réapparue il y a peine 15 jours, alors que Ryanair avait mis en scène Nicolas Sarkozy et Carla Bruni dans une pub assez savoureuse. Or, le président de la République (même un Président-people, comme celui que nous avons en ce moment ;) est une personne publique, mais peut faire valoir son droit à l'image comme tout individu. Et donc s'opposer à la diffusion, sans son autorisation expresse, de son image, dont par un annonceur...

mercredi 13 février 2008

L'audiovisuel public et Les Echos en grève aujourd'hui

Journée un peu particulière pour les médias français, puisque les journalistes de l'audiovisuel public (soit du groupe Radio France et de France Télévisions) soit en grève aujourd'hui, en réaction aux annonces de Nicolas Sarkozy devant la presse le 8 janvier dernier, sur la fin de la publicité sur France Télévisions, bouleversant ainsi tout le monde économique sur lequel reposait la télévision publique française jusqu'à présent... Alors que le même jour, fait assez cocasse, la Direction des médias négociait avec les radios du groupe Radio France... l'introduction de publicités sur leurs antennes - sic.

Pour avoir une vue globale sur ce vaste sujet, qui concerne rien de moins que l'avenir du paysage audiovisuel français, je vous renvoie à cette analyse dans Les Echos, et à cette enquête parue dans Le Monde d'aujourd'hui, qui retrace comment Nicolas Sarkozy a brutalement décidé d'annoncer cela le 8 janvier. Une phrase, révélatrice, aide à mettre en lumière toute la "logique" un peu folle de cette annonce: "Nicolas Sarkozy va s'envoler pour l'Egypte, en compagnie de sa future femme, Carla Bruni. Il a promis de tenir, le 8 janvier, sa première conférence de presse. Faire face aux journalistes, c'est sa façon de réaffirmer sa "rupture" avec un Jacques Chirac souvent retranché dans son palais élyséen. Autour de lui, pourtant, les plus proches ont compris son problème : il n'a aucune annonce choc - aucun "fumigène", comme disent ses amis - à livrer à l'opinion qui commence à douter"...

Parallèlement, la rédaction des Echos (journal auquel je collabore) s'est aussi mise en grève aujourd'hui, en réaction au départ de son directeur de la rédaction, Erik Izraelewicz, pour La Tribune, dont il deviendra dans les prochains jours directeur des rédactions et directeur général adjoint. Visiblement, le passage des Echos aux mains du groupe LVMH, déjà très mouvementé l'année dernière (cf mes billets précédents à ce sujet), ne se passe pas très bien. Erik Izraelewicz a dénoncé hier les "interventions" du nouveau président du groupe Nicolas Beytout, selon des participants. Il a notamment dépeint "une situation difficile liée à des vexations, humiliations, interventions de Nicolas Beytout et du nouvel actionnaire", LVMH. Le directeur de la rédaction a estimé que M. Beytout n'aurait "jamais accepté de tels agissements de la part de son directeur général", quand il était lui-même directeur de la rédaction des Echos puis du Figaro, a indiqué un autre participant. M. Beytout s'est ensuite exprimé devant les salariés, sans parvenir à les convaincre", d'après le communiqué émis par les délégués syndicaux et la société des journalistes que j'ai reçu. Réunis en assemblée générale hier, les salariés ont décidé de ne pas faire paraître le journal ce mercredi afin de manifester leur "défiance" envers la direction, à la suite de cette annonce. A voir donc, les évolutions éventuelles aujourd'hui.

Pharell Williams + Louis Vuitton = rap bling bling

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Bon je sais, le raccourci est facile ;) A l'heure où le bling bling est très hype (encore que...), aussi bien dans le rap que dans la politique, comme j'en parlais dans ce billet il y a quelques mois, je ne suis pas sûre que cette annonce va faire changer l'image d'un rap trop... nouveau riche ;)

Louis Vuitton vient de confier au rappeur-producteur Pharrell Williams et à Camille Miceli (responsable artistique bijoux chez Vuitton), sous la direction artistique de Marc Jacobs, la nouvelle collection de bijoux intitulée “Blason”. Le lancement est prévu au printemps, et sera disponible entre... 1 500 et 450 000 euros (mais qui portera ce genre de bijoux ??). Il avait déjà posé dans une campagne de pub de la marque en 2006-2007.

En tous cas, cela confirme que, comme un certain nombre de jeunes stars, Pharell Williams devient devient un très bon homme-sandwich porte-marques : il avait déjà été embauché par Reebok (qui cherchait alors à rajeunir son image) pour participer au design d'une ligne de sneakers : ils avaient signé une entente de partenariat et de production sous licence en 2003, et les deux collections avaient été lancées en 2004.

Le renouveau du mailing postal ?

A première vue moins sexy que les campagnes par e-mailing, par buzz ou par affichage, le mailing postal continue pourtant d'avoir la cote, dont auprès des PME et TPE désireuses d'assurer leur assise locale, et de concevoir des supports publicitaires personnalisés. D'ailleurs, TNS MI et Mediapost ont créé récemment une pige publicitaire, pour mesurer l'impact de ce support. J'y consacre un petit dossier dans "L'Entreprise" daté de février. Même la Poste est en train de prendre le pli. Il faut dire que le contexte est particulier : La Poste et des prestataires privés, comme Adrexo, ferraillent déjà pour attirer les PME, avec en ligne de mire 2011, où le marché du courrier s’ouvrira à la concurrence. La Poste a développé de nouvelles prestations pour les entreprises, qui représentent 85% de son activité courrier, soit 11 milliards d’euros de chiffre d’affaires, dont 1,7 milliard d’euros pour les mailings postaux. Elle propose même des solutions de gestion des données clients via sa filiale Mediapost Data.

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