mercredi 26 septembre 2007

Séries en accès VOD gratuit (ou pubs avec morceaux de séries à l'intérieur...)

Un modèle économique émergeant pour la vidéo à la demande ? Comme le signale le newsletter de Télérama d'hier matin, "alors que nous, Français, devrons payer pour télécharger le dernier épisode de la nouvelle saison de Heroes en VOD", aux US, les producteurs testent le business model de séries accessibles gratuitement en VOD... à condition d'accepter de regarder la pub qui les accompagne.

La chaîne NBC, qui produit la série, va s'y essayer, dans le cadre de son nouveau service, NBC Direct, par lequel elle proposera sur la Toile une semaine après diffusion avec The Office ou les facéties de l’animateur star Jay Leno . Mais cette gratuité a un prix : des écrans de pub seront insérés dans ces vidéos. Et sept jours après le téléchargement, le fichier s’autodétruira. Même stratégie chez ABC qui proposera Lost : les disparus et Grey’s Anatomy gracieusement dès novembre sur le portail AOL Video.

Un modèle éco susceptible de décoller en France ? Pas sûr : cet été, M6 a proposé la série Sex and the city en VOD gratuite, avec de la pub. L'échec a été total. TF1 annonce pourtant qu’il va diffuser la saison 2 de Heroes moins de 24h après sa diffusion à la TV américaine sur le site Tf1vision.fr au tarif de 2,99€/épisode (il existe aussi des packs). Même si les fichiers seront disponibles toujours sur le web de manière gratuite (illégale certes mais gratuite) .

dimanche 23 septembre 2007

Un nouveau format publicitaire dans le métro ?

Alors voilà un nouveau format publicitaire, c'est la première fois que je vois cela. Pour s'assurer de nouveaux revenus auprès des annonceurs, en plus des traditionnels panneaux publicitaires sur les murs, la RATP a ouvert un nouvel espace publicitaire... les murs dans le métro. Le seul précédent que j'aie vu comme support de pub hors affichage traditionnel à la RATP était les rames de métro entièrement customisées à l'effigie d'un annonceur.

On voit de plus en plus émerger des nouveaux formats de pub, sur des supports dits hors-média, ou media tactiques (avec des pubs par exemple dans les cabines d'essayages en grands magasins, sur des gobelets de café en entreprises...), que défend un lobby, l'Association des supports et médias tactiques.

C'est par hasard que j'ai vu ça, avec pour premiers annonceurs Camper et Fanta. c'est assez particulier : les pubs sont presque des peintures, que l'on pourrait assimiler à des grafs, qui couvrent donc des murs entiers... Je ne sais pas trop quoi en penser : format publicitaire innovant, avec une réelle recherche artistique, qui décore les stations de métro, ou nouveau format qui rend la pub toujours plus omniprésente, et même envahissante, intrusive, dans le quotidien des gens ?

En tous cas, cela va mériter une petite enquête ces prochains jours... :)

19092007214.jpg 19092007213.jpg 21092007218.jpg

Photos Capucine Cousin

dimanche 9 septembre 2007

Noor, une nouvelle agence photo

C'est au festival Visa pour l'image de Perpignan, l'évènement annuel pour les photojournalistes, qu'a été annoncée la création d'une nouvelle agence photo, Noor ("lumière" en arabe).

L'agence, basée à Amsterdam, est née de neuf pointures du photojournalisme, avec pour initiateur le photographe américain Stanley Greene, qui a couvert tous les grands conflits récents ou actuels (Tchétchénie, Soudan, Bosnie) et lauréat de trois World Press Photo. L'agence Noor (site officiel ) compte aussi l'Italien Francesco Zizola, un autre habitué des prix, l'Anglais Philip Blenkinsop, le Néerlandais Kadir van Lohuizen, l'Espagnol Pep Bonet, le Russe Yuri Kozyrev, le Danois Jan Grarup, la Sud-Africaine Jodi Bieber et l'Américaine Samantha Appleton.

"Selon ses membres, Noor veut reprendre la grande tradition des agences comme Magnum pour que ses photographes puissent aller "jusqu'au bout de leur projets, revenir aux véritables essais photographiques", d'après cette dépêche AFP.

Une bonne surprise ? Le paysage des agences photo est assez bouleversé depuis quelques années, entre le difficile passage au numérique, et la concurrence entre les agences photo traditionnelles (comme Rapho, Magnum, ou Corbis-Sygma, rachetée par Bill Gates, très motivé par le fond d'archives qu'elle détenait), et les agences photo "filaires" telles que Reuters et l'AFP (soit les départements photo des agences de presse). Les premières tentent de faire survivre les reportages photo, quand les secondes travaillent davantage dans une optique de couvrir l'actualité immédiate.

Déjà lors du festival de Perpignan en 2001, des photojournalistes ,dont James Nachtwey (ex-Magnum) et Alexandra Boulat (ex-Sipa), avaient annoncé la création de leur agence, l'agence photo Seven (VII, dont le site est ). J'y avais alors consacré un article pour "Les Echos". Leur business model ? Disséminés dans différentes villes du monde, les photographes numérisent les sélections de leurs photos, pour réduire les frais de gestion et d'archivage. Les clients font leur choix via un moteur de recherche (géré initialement par Metro Imaging. L'agence VII avait réalisé son premier "coup" lors des évènements du 11 septembre, qui avaient fait l'objet d'un numéro spécial de Paris-Match.

Reste à voir si Noor suivra le même modèle économique... et parviendra à le rentabiliser.

Comment Dior fait de la pub dans "Le Monde" pour.. la pub TV de son nouveau parfum

"Le nouveau conte de Cendrillon imaginé par Dior et réalisé par Wong Kar-Wai. Rendez-vous sur TF1, France 2, Canal +, M6, dimanche 9 septembre à 20h45".

couv Monde

Cette pub assez particulière était publiée en dernière page du "Monde" daté de ce dimanche. Une publicité donc, pour... une publicité TV diffusée par Christian Dior sur les principales chaînes hertziennes en prime time, avant le film du dimanche soir - soit l'heure à laquelle l'emplacement publicitaire est le plus cher pour les annonceurs.

Durant une minute, elle met en scène la nouvelle égérie de Dior, l'actrice Eva Green, dans le rôle de Cendrillon, avec pour cadre l'Opéra Garnier. Images magnifiques, féériques, dans des tons bleus foncés, avec Muse en musique de fond... Pour promouvoir le nouveau blockbuster parfum de Dior, Midnight Poison.

Mise en abime (faire de la pub pour une pub...) ou manière de créer du buzz autour d'une pub - et donc autour du produit promu par cette pub ? A mon avis, en tous cas, le procédé est diablement efficace. Bref, Dior crée l'événement autour d'une publicité... pour mieux attirer le regard sur son nouveau jus.

Et il confirme une tendance assez récente dans la pub, plus encore dans le secteur du luxe : concevoir la pub comme un court-métrage en faisant appel à des réalisateurs de cinéma, avec ici aux manettes Wong Kar-Wai, réalisateur de la très sexy love-story "In the mood for love" notamment. Le prestige du réalisateur de la pub, de la star (une star de cinéma plutôt qu'un "simple" mannequin), le budget de la publicité... permettent à eux seuls d'attirer l'oeil des médias spécialisés sur la publicité - et par ricochet sur le prestige du produit. Un cas d'école : la campagne de pub de 2004 pour le N°5 de Chanel qui durait plus de 2 minutes, dans un univers très "Moulin Rouge" mis en scène par Baz Luhrmann (réalisateur du film éponyme), et avec pour star Nicole Kidman, qui avait d'ailleurs décroché un contrat béton (3,6 millions de dollars juste pour le tournage), dont on avait beaucoup parlé, comme le rappelait "Stratégies" dans cet article.

vendredi 7 septembre 2007

Boycott par les agences de presse de la Coupe du monde de rugby ?

Avec le coup d'envoi du Mondial de rugby ce soir, qui opposera le Quinze de France à l'Argentine pour le match d'ouverture, la rumeur enfle, relayée depuis quelques semaines déjà par les médias, car tous - médias, annonceurs, industriels, politiques - espèrent un remake de 1998, et la ferveur populaire qui va avec.

Mais, grosse surprise hier, les principales agences de presse, Reuters, l'Agence France-Presse, Associated Press et Getty Images, ont suspendu leur couverture de la Coupe du monde de rugby en raison de leur différend avec les organisateurs de l'évènement. Et pour cause : l'International Rugby Board (IRB), organisme de tutelle du rugby mondial et organisateur de la Coupe du monde, a voulu poser ses conditions notamment sur les droits d'exploitation des photos sur internet, sur l'accès des caméras de télévision sur les différents sites de la Coupe du monde et sur les conditions d'accréditation. Un des points du confilt porte notamment sur la limitation du nombre d'images que l'IRB veut imposer : les agences n'auraient le droit de diffuser que 50 photos par heure via Internet. Or l'évènement est vital pour le budget de cette année des agences de presse, comme l'agence de presse économique Reuters, qui a déjà prévu de fournir aux médias du monde entier - qui ne pourront tous couvrir l'évènement eux-mêmes - une couverture en temps réel en texte, photographie et télévision.

Est-ce que les choses vont se dénouer d'ici ce soir ? Des titres de presse écrite manifestent déjà leur solidarité vis-à-vis dse agences de presse... alors qu'ils pa^tissent déjà des conséquences de ce boycott. L'Equipe a publié un supplément spécial rugby aujourd'hui... Sans photos : il explique pourquoi dans un encadré. Mais un quotidien sportif sans photos, c'est un peu embêtant. A suivre, donc.

mercredi 5 septembre 2007

Consommateur - supporter de rugby

Vous n'y échapperez pas, l'ouverture du Mondial de rugby dans 48 heures... Les marques récupèrent déjà le phénomène, avec pléthores de produits dérivés : "Le Figaro" consacrait même une pleine page dans sa rubrique Styles hier au sponsoring de vêtements : on apprend que la marque de sportswear pour quadras bourgeois Eden Park (créée par d'anciens joueurs de rugby...) a décroché la timbale : elle a pour "privilège" d'habiller les joueurs du Quinze de France.

Or Danone s'y met aussi : il s'est associé à la marque de prêt à porter Quinze de l'ancien international de rugby Serge Blanco pour lancer une gamme de boissons "Quinze de Volvic" - sic. Elle se veut "la première gamme de boissons entièrement dédiée aux hommes" sera disponible dès le mois prochain, Coupe du monde de rugby oblige. Elle comprend une eau minérale naturelle et deux boissons aromatisées. Après Coca Zéro, le Coca réservé aux hommes, voici donc maintenant les eaux minérales animées du très actuel engouement pour le marketing sexué, dont je parlais dans ce billet.

Mais comme le souligne le cabinet B&G dans sa dernière newsletter, "la véritable innovation est ailleurs. Du rapprochement de l'univers des clubs sportifs et de la grande consommation. Pas sous la forme, attendue, d'une "boutique" de club réservée à ses supporters, mais bien d'une véritable gamme destinée à tous. Outre une rupture visible en linéaire, la stratégie présente aussi l'avantage de renouveler les discours de marques".

dimanche 2 septembre 2007

"Arrêt sur images" de retour... sur le Net

Depuis l'annonce, par la direction de France Télévisions en juin, de la suppression de ce programme de décryptage des médias, tenue depuis 12 ans par Daniel Schneidermann (perçu comme incontournable, agaçant... mais indispensable), beaucoup de rumeurs de plans B pour que l'émission ne disparaisse pas avaient circulé cet été. Notamment qu'elle serait diffusée sur la Chaîne parlementaire, ou encore une chaine de télé suisse. Finalement, l'équipe d'Arrêt sur images concocte une version web de son émission, annonce Daniel Schneidermann sur son blog. Une bonne nouvelle, puisque l'essentiel est que "ASI" continue à exister.

Le business plan reste pour l'instant sommaire : une version de l'émission sera libre d’accès, et une autre, plus riche, accessible sur abonnement. Il laisse donc le choix entre gratuit et payant, mais les abonnés "auront la satisfaction morale de permettre au projet de vivre », précise Schneidermann. Question : son émission bénéficiera-t-elle de l'appui d'annonceurs via des bannières publicitaires insérées sur le site ?

Les Lascars sur le Net, de retour sur Canal +... et bientôt sur grand écran

lascars_film01.jpg

Le buzz est en train de monter furieusement autour de cet anti- Beverly Hills: Lascars, ce dessin animé hip-hop (une série de 30 dessins animés d'une minute), diffusé en 2000 sur Canal +, devenu culte chez les ados depuis. La série, crée par d'anciens graffeurs (Laurent et David Nicolas, et Christophe Cholleton), donne une vision assez décapante du quotidien des 15-25 ans en banlieue, en mettant en scène des anti-héros attachants.

Lascars est devenu un phénomène viral, qui circule sur Dailymotion et YouTube. Forcément, les opérateurs se sont emparés du phénomène : Orange le propose à ses abonnés haut débit en téléchargement,tout comme iTunes France...

Et ce n'est pas fini : une deuxième série de 30 épisodes sera diffusée dès demain (le 3 septembre) sur Canal +... Et un long-métrage sortira au cinéma en 2008 (avec parmi les coproducteurs... Studio 37, la nouvelle filiale cinéma d'Orange, ce qui confirme la stratégie de l'opérateur de vouloir se lancer dans la production de contenus). Beaucoup de très bons échos autour de ce futur long, qui a nécessité trois ans de travail aux auteurs - ils semblent avoir réussi e passage de la série télé au long-métrage, souvent un exercice assez casse-gueule délicat. Notamment grâce aux décors, qui intègrent des photos de tags ou des matières réelles pour reconstituer l'univers urbain de leur dessin animé, et le rendre plus réaliste. A suivre aussi, une BD.

Bref, Lascars, doté de son site officiel, devient en soi une marque, avec ses produits dérivés. Forcément, les labels de disques, annonceurs et marques de vêtements salivent d'avance aux juteuses perspectives de cobranding sur le phénomène Lascars... Pas sûr cependant que les auteurs succombent à la tentation du marketing à outrance...

Stagecritics.com, site de rating des stages en entreprises

Bonne initiative, à signaler en cette rentrée, où les étudiants achèvent leurs stages d'été en entreprises... Il fallait y penser après la vague de critiques contre les stages - photocopies : le site Stagecritics propose une notation, réalisé par les internautes, sur la qualité de stages proposés par les entreprises. Le tout classé par secteurs d'activités. Bon malheureusement, dans un certains nombre de secteurs (par exemple celui des médias), peu de notations des internautes... En revanche, beaucoup portent sur de grosses boîtes (L'Oréal, BNP Paribas, PSA Peugeot Citroën notamment).

Comment l'IGN se convertit à la culture d'entreprise

Boulot prenant et beaucoup d'imprévus ces derniers jours, j'ai un peu délaissé le blogging.. Mais me revoilà :) En cette rentrée, je vais vous épargner les sujets déjà éculés sur la politique-people (encore que... je suis en train de lire le bouquin de Yasmina Reza sur Nicolas Sarkozy, très orienté sur ce thème des politiques - people/stars, j'y reviendrrai dans quelques jours...). En revanche, un sujet qui me semble intéressant : comment plusieurs entreprises publiques, les Epic (ces fameux Etablissements publics à caractère industriel et commercial, une de ces curieuses exceptions françaises - voir cette définition chez Wikipedia) se convertissent à la culture d'entreprise, en dégageant des bénéfices... parfois au prix d'un changement de mentalité en interne, et de méthodes de management importées du secteur privé.

J'ai abordé ce sujet à propos de l'IGN dans cet article pour la rubrique marketing des Echos. Ce qui est passionnant est comment l'Institut géographique national, longtemps perçu comme poussiéreux (connu pour se classiques cartes routières) a mis une dose d'innovation et de marketing dans ses méthodes... D'où des petits succès comme le Geoportail, ou encore le GPS par lequel l'IGN rentabilise ses fonds de cartes numérisés.

Mieux encore, on peut transposer ce schéma à d'autres établissements publics : je pense notamment à l'INA, ou encore à Météo France.

samedi 18 août 2007

Sexe et Bling-bling Sarko-style en couv de Marianne cette semaine

Une Marianne

Petit coup de g... aujourd'hui (peut-être parce que je suis un peu amère, suite à quelques déboires ?), avec cette Une de l'hebdo Marianne, qui fait dans l'opportunisme pseudo-trash et people pour être sûr de vendre en kiosques en cette saison estivale...

Une couv' qui, comme vous le remarquerez, accumule les effets de manches tape-à-l'oeil catastrophiques, avec:

1/ "Sexe" (incontournable sur une couv' d'été), en gros et en rouge, avec pour prétexte un énième article sur le sexe sur Internet (la présence même de ce terme dans ce billet dopera-t-elle l'audience sur ce blog ? ;-) )

2/ le "Sarko style", Marianne s'évertuant à tenter de faire dans la branchitude en parlant de "droite bling bling" - CQFD. Une manière de désigner une droite ostentatoire aux accessoires très voyants, style nouveau riche en somme ;-) (on pense à la robe Prada de Cécilia lors de l'investiture de son Président de mari, vantée dans Elle et Paris-Match, à la montre Rolex de Nicolas Sarkozy, et bien sûr aux vacances présidentielles à Wolfeboro...) . Expression, au passage, que l'on ne trouve que dans la presse musicale (puisque le terme vient du rap), et dans la presse féminine. Bref une expression parisianiste, "que l'on ne connaît pas au-delà du 6ème arrondissement", comme ironisait mon confrère Cyril l'autre jour. Dans le rap, le bling-bling style désigne un style voyant, extravagant, criard, le strass, avec le bling-bling bruit de cette accumulation de quincaillerie lorsqu’on la secoue... A voir, cette définition assez complète.

rap bling bling

jeudi 16 août 2007

Un Big Brother high-tech en Chine

D'après cet article dans l'International Herald Tribune, la police chinoise va déployer 20 000 caméras "intelligentes" afin d'identifier personnes et comportements "suspects" à Shenzhen, qui compte déjà environ 180 000 caméras privées. Autre fait préoccupant, les habitants des grandes villes devront porter des cartes électroniques de résidents incluant leurs données scolaires, professionnelles, policières, ethniques, religieuses, etc. A l'origine du projet, une société US, China Public Security Technology dont le créateur, inspiré par Bush, a été impressionné par l'utilisation des nouvelles technologies en Irak.

Un projet qui aurait ss doute été décrié dans le monde entier s'il avait été lancé dans la foulée de Tian'anmen. Mais la peur du terrorisme a affaibli l'hostilité du public, comme le souligne l'IHT

mercredi 15 août 2007

"It's an Ad, Ad Ad world" (NY Times)

Dans ma revue de presse, cet intéressant article publié début août dans le NY Time (article en accès libre après avoir rempli un formulaire d'abonnement), qui fait un focus sur la stratégie du groupe de pub Publicis, qui a racheté plusieurs agences ces derniers mois.

un des points intéresants de l'article : Maurice Lévy, le patron de Publicis, "a un penchant pour de grandes ambitions, déclarant ainsi ne pas vouloir être en compétition avec Google - néanmoins, il veut que Google aie besoin de Publicis".

lundi 13 août 2007

Google lance ses services payants sur Gmail

Il fallait s'y attendre, le service de webmail gratuit Gmail de Google, outre ses nombreux services gratuits (création d'adresses mail, stockage de 2,8 GO...), commence à lancer des services payants. Il propose un abonnement annuel, pour bénéficier de capacités de stockage supplémentaires dépassant les 2,8 Go autorisés pour tout abonné. Avec des prix de 20, 75, 250 et 500 $/an pour 6, 25, 100 ou 250 Go.

dimanche 12 août 2007

Google News "autorise" le droit de réponse

Google agrège l'info (pêle-mêle des articles, des dépêches, voire des billets de blogs...) sur son portail d'actu Google News, d'ailleurs au grand dam de nombre d'éditeurs de contenus ou de médias non sollicités, puisqu'il flirte avec les limites du droit d'auteur... Maintenant, il comporte une fonction « commentaires » un peu particulière, réservée aux membres d’une structure ou de personnes mentionnées dans une dépêche.

Un premier petit pas, un peu dans la lignée du journalisme participatif, et du succès de sites comme Digg, ce portail d'info basé sur l'envoi, les commentaires et les votes des internautes. . Et ce pour "enrichir l'expérience informative des lecteurs", assure le mastodonte de l'Internet. Mais ce sera plus compliqué que pour poster un simple un commentaire sur Internet. Il faut envoyer à une adresse dédiée (news-comment@google.com) un mail comprenant le commentaire, et un moyen concret de vérification d’identité : par coups de téléphone aux contacts fournis dans le mail, confrontation des données d’identification fournies avec des informations disponibles sur internet… Le commentaire est ensuite publié tel que reçu par Google.

La nouvelle fonctionnalité, actuellement en période de test, reste pour le moment circonscrite au seul portail américain de Google News, mais pourrait à l’avenir s’élargir à d’autres régions et à d’autres langues.

Comme le souligne cet article de Libé, "Le vrai changement induit par cette nouveauté réside peut-être dans l’évolution du rôle de Google News. De simple portail d’actualités, il devient éditeur, avec du contenu exclusif qu’il est interdit aux autres sites de reprendre".

Une manière pour Google de tirer des revenus, à l'avenir, de ces contenus auxquels il prétend tente d'apporter une valeur ajoutée en sollicitant les commentaires des personnes citées dans les articles (qui produisent donc elles-mêmes ce contenu à valeur ajoutée !). D'ailleurs, les éditeurs de contenus s'inquiètent des dangers de cette nouvelle expérience : risques d'usurpation d'identité et de fausses informations,et surtout quelle légitimité à Google à arbitrer l'information qu'ils ont produite ? Et dans la lignée, Google enrichira toujours plus sa base de données sur des données personnelles des internautes...

lundi 6 août 2007

Oenobiol et Havaianas parmi les marques de l'été dans "Les Echos"

Petit coup d'autopromo : j'ai collaboré à la série d'été des Echos, qui publie des chroniques marketing sur des sagas de marques s'étant imposées comme marques d'été. J'ai donc abordé la saga de la marque de gélules "de beauté" Oenobiol (qui a contribué à créer le créneau des compléments nutritionnels, aux vertus plus ou moins avérées...), en accès libre , et retour sur la marque brésilienne de tongs Havaianas, qu'un autodidacte français mondain a su lancer au bon moment (à lire ).

Havaianas

mardi 31 juillet 2007

Jasmin cesse sa parution

Fin de route pour, probablement, la dernière aventure d'Axel Ganz. Le fondateur de Femme actuelle et VSD ne sera pas parvenu à faire décoller Jasmin, son hebdomadaire féminin, dont le dernier numéro paraît lundi prochain. Il revient longuement sur cet échec - le premier en sa carrière - dans cette interview au Figaro.

Cela dit, le parcours de cet hebdomadaire féminin d'actualités, qui avait initialement vocation à couper l'herbe sous le pied de l'insubmersible Elle, fut chaotique dès son lancement en octobre dernier.

  • Par sa ligne éditoriale d'abord. Axel Ganz l'avait présenté aux annonceurs, et aux investisseurs allemands (qui avaient mis la main au pot pour 70% du capital du journal, Axel Ganz apportant les 30% restants) comme un hebdo féminin haut de gamme sur papier glacé, avec photos chics, un peu dans la lignée de Vogue ou d'Esquire.

Pourtant, une amie qui a travaillé chez Jasmin dès le début me confiait l'autre jour qu'Axel Ganz avait très probablement en tête dès le début de son projet l'idée de lancer un hebdo populaire - soit Femme actuelle pour un lectorat de 25-35 ans.

  • Par l'incapacité d'Axel Ganz à déléguer : perversion classique que l'on retrouve dans les gros groupes de presse dirigées par un patron quasi-omnipotent, visiblement, Axel Ganz faisait peu confiance à l'intuition de ses équipes, et avait l'art de casser la maquette du journal au dernier moment... Alors qu'il n'avait lui-même pas forcément les bonnes intuitions.
  • Par les changements successifs de ligne éditoriale : d'un hebdo féminin centré sur 'l'actualité, dont il avait une approche assez exigeante, début 2007, lorsque les ventes n'ont plus décollé, Jasmin est devenu un hebdo féminin people.

Même l'âge du lectorat ciblé était difficilement perceptible dans la ligne éditoriale du journal. Dommage, car Jasmin comptait nombre de grandes signatures, dont quelques anciens de Télérama en culture, et des anciens de Libé.

Mon constat peu paraître sévère, mais je trouve cette cession de parution vraiment dommage, car l'idée d'un hebdo féminin d'actualités était vraiment prometteuse, sans compter l'équipe de journalistes qui était derrière.

Jasmin_n_1_.jpg

dimanche 29 juillet 2007

Lunaticmag, un magazine virtuel publié par un collectif de photograhpes

Le collectif de photographes Lunaphotos vient de sortir la première édition de son magazine virtuel bi-annuel consacré au photojournalisme. Il présente les travaux de photographes du monde entier encore peu ou pas connus. Lunaticmag bénéficie d'un design et d'une navigation très sympas : possibilité d'afficher en plein écran, on peut tourner virtuellement les pages, comme pour un vrai magazine , design sonore très travaillé (avec même le bruissement des page que l'on tourne).. .Seul manque pour l'instant, les contenus écrits...

les cils trop longs de Pénélope Cruz

cils

La pub serait-elle aussi envahie par la judiciarisation ?

Il y a quelques jours, L'Oréal a été tancé par L'Advertising Standards Authority, l'autorité britannique de régulation de la publicité (soit l'équivalent de notre Bureau de vérification de la publicité - même si notre BVP national semble n'avoir qu'un rôle purement consultatif, ces temps-ci ;-) ). En cause, une publicité limite mensongère, épinglée par des consommatrices déçues... qui a donc été interdite de diffusion en print et audiovisuel.

En cause, une publicité pour un mascara avec à l'affiche Penelope Cruz. Dans cette pub, on voit l'actrice espagnole s'oindre les cils de mascara "Telescopic" (une des nouveautés de L'Oréal), puis sur sur une terrasse, près d'un télescope, elle déclare : "Imaginez, des cils qui peuvent atteindre les étoiles". Déjà, on admirera le sens de la formule des pubeux à l'origine de cette tirade recherchée ce slogan.

Seulement voilà, des consommatrices ont été déçues de ne pas avoir des cils aussi "volumineux" que ceux de la star, en appliquant le même mascara. Et, oh surprise, elles ont compris que, pour les besoins de la publicité, Pénélope Cruz portait des faux-cils. Elles l'ont fait savoir auprès de l'autorité de régulation britannique. Qui a embrayé, en déclarant que le groupe L'Oréal avait exagéré les propriétés du produit, et induit en erreur les consommateurs en n'indiquant pas clairement que la star espagnole porte des faux cils dans cette publicité Plus précisément, elle estime que le spot publicitaire "a exagéré l'effet qui peut être obtenu en utilisant le mascara sur des cils naturels". Elle a demandé à L'Oréal de préciser clairement, à l'avenir, si des mannequins portent des faux cils dans ses publicités.

Autre grief de l'autorité de régulation envers l'Oréal, le caractère excessif - voire mensonger - de la pub, qui prétend que le mascara télescopique "allonge de 60% la longueur des cils". Certaines personnes pourraient penser que les cils s'allongent véritablement alors qu'en réalité le mascara a seulement pour propriété de les faire paraître plus longs, souligne l'ASA.

Le groupe L'Oréal a fait savoir qu'il se conformerait aux décisions de l'autorité de régulation.

Bref, tout se passe pour le mieux dans le meilleur des mondes. Clairement, cette décision va dans le sens de la défense des droits du consommateur, contre une publicité limite mensongère. Très bien.

Mais plusieurs choses me surprennent dans cette décision très politiquement correcte.

  • La consommatrice lambda n'a-t-elle jamais eu le moindre doute, en voyant les publicités précédentes pour des mascaras, que les mannequins portaient la plupart du temps des faux-cils ? En voyant la longueur hallucinante de leurs cils, on pouvait s'en douter.
  • Il est monnaie courante que les slogans pour des produits cosmétiques se distinguent par leur style emphatique, dont les msacaras, leurs seuls noms résumant la part de rêve, de recherche de perfection chez les consommatrices qu'ils incarnent ("Volumissime", "3D"...).

L'Oréal a promis de se conformer à cette décision de l'ASA. A l'avenir, la plupart des publicités pour mascaras devraient comporter une discrète mention "xx porte des faux-cils". Reste à savoir si L'Oréal devra appliquer cette règle dans tous les pays où il diffusera des publicités de cet acabit.

Dans cette vogue politiquement correcte, les annonceurs qui retouchent plus ou moins outrancièrement à la palette graphique (merci Photoshop) les photos de leurs mannequins, doté d'un teint parfait ou de jambes interminables, devront-ils spécifier systématiquement "photo réalisée avec trucage" ? En tous cas, cette décision de l'ASA ouvre une brèche.

samedi 28 juillet 2007

"Affaire" Pfizer - suite - les choses se corsent

J'en parlais début juin dans ce billet, le géa&nt de l'industrie pharma Pfizer est accusé par le gouvernement nigérian d'avoir testé un de ses médicaments, avant sa commercialisation, sur des enfants nigérians. 200 en seraient morts, selon un schéma qui rappelle étrangement celui de "The constant gardener".

"Le Monde" revient longuement sur cette affaire dans cet article, où l'on apprend plusieurs éléments :

  • Lorsque l'équipe de Pfizer arrive au Nigéria en 1996, c'est dans un climat d'urgence, où le pays est ravagé par une terrible épidémie de méningite, maladie rapidement mortelle. Avec un médicament à tester, le Trovan. Et l'équipe est accompagnée d'un professeur nigérian mandaté par le gouvernement. "il utilisait de aiguilles ordinaires pour faire des ponctions lombaires à des enfants", souligne dans ce papier Evariste Lodi, un médecin belge de l'ONG Médecins sans frontières.
  • décembre 2000: plusieurs journaux commencent er les décès d'enfants souffrant de méningite, et ayant testé le Trovan.
  • Depuis, en Europe, le Trovan n'a jamais été autorisé, son usage a été très restreint aux US en 1999, étant associé "à de sévères affections du foie et des décès".
  • Le déclencheur du procès actuel : un document officiel nigérien resté dans les tiroirs jusque 1996, jusqu'à sa publication dans le "Washington Post ". Accablant, un panel de médecins y concluait que Pfizer n'avait obtenu d'accord ni dse familles,ni du Nigeria... Et, cerise sur le gâteau, qu'un médecin nigérien avait rédigé une lettre antidatée "certifiant que l'expérimentation du Trovan avait été approuvée par un comité d'éthique".

=> Le gouvernement nigérien, à l'origine des dernières plaintes en date, semble difficilement totalement innocent dans cette affaire. Corruption, mauvaise foi... voire une collusion, à un certain moment, avec Pfizer?

La Cour Suprême du Nigeria devait examiner, le 20 juillet, cette plainte déposée par l'Etat de Keno, puis le Nigeria même, contre le n°1 mondial de l'industrie pharma, où il réclame 7 milliards de dollars de dommages-intérêts. Finalement, le 20 juillet, Le gouvernement du Nigeria a renouvelé et modulé sa plainte, réclamant 6,5 milliards de dollars de dédommagements. Il avait été débouté le 26 juin dernier, alors qu'il souhaitait amender sa plainte pour expliquer le temps écoulé - onze années - entre les faits et son recours en justice. A suivre, donc...

- page 34 de 39 -