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lundi 1 octobre 2012

Y a-t-il de la place pour un Wired en France ?

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"Wired" US, octobre 2012

Le projet d'un Wired en version française a bien été dans la balance chez le groupe Conde Nast, face au projet Vanity Fair français jusque juin 2011... Mais le groupe y a renoncé, pour cause de lectorat potentiel insuffisant (20 à 25 000 lecteurs par numéro), selon des études de marché qu'il a réalisées. Voilà ce que nous a confirmé Xavier Romatet, patron de Conde Nast France, croisé samedi à la soirée Glamour. Dommage pour les geeks, même si un Vanity Fair en VF, qui sera chapeauté par Michel Denisot, et Anne Boulay rédactrice en chef, est évidemment un des projets de presse les plus excitants pour l'année 2013.

On savait que le groupe avait hésité entre les deux, avant de trancher, mais pas que cela avait duré aussi longtemps... En tous cas, c'est l'éternel fantasme des geeks, de voir le mythique magazine techno-utopiste débarquer en France, tout comme il a déjà été lancé en Grande-Bretagne en 2009 en Italie en Europe. Cela pose encore une fois la question: y a-t-il (encore) un marché, un lectorat potentiel en France pour un tel magazine ? Car 25 000 lecteurs, c'est peu... J'en avais déjà parlé dans ce billet, plusieurs mooks et magazines ont pris la relève pour couvrir les technologies et l'innovation, de Tank à Usbek & Rica, en passant par WE Demain.

On se souvient des tentatives au début des années 2000, de magazines techno-prospectifs, avec une dose d'utopie, comme Transfert et Futur(e)s, et avec une dose d'éco chez Newbiz. Tous ont finalement mis la clé sous la porte (il y a 10 ans, déjà !), après l'explosion de la bulle de la Net-économie, qui impliquait qu'il y avait moins d'annonceurs pour ce type de journaux... Et moins de lectorat, parce que les technologies avaient perdu l'attrait de la nouveauté. Pourtant, ces journaux ont innové, y compris avec des maquettes bluffantes - souvenez-vous de Newbiz et ses mots-clés surlignés.. Rien que pour le fun, je vous ai remis des extraits de Futur(e)s et Newbiz (avec un article alors signé par ma pomme ;).

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Un peu de presse vintage de 2002...

Des techs et de l’innovation sous forme d'un magazine en France : c'est risqué en effet, alors que les blogs, sites spécialisés et newsletters prolifèrent sur le sujet, et que les mooks et magazines haut de gamme permettent aux éditeurs de s'offrir des maquettes bluffantes sur le sujet... D'autant que ce thème a conquis, au fil des années, les pages éco des news grand public.

Tout juste Conde Nast France avait-il lancé un ballon d'essai l'an dernier en lançant un supplément Wired ajouté au GQ daté de décembre 2011, en print et sur son site Web, comme j'en parlais dans ce billet. Et d'après mes informations, ce serait de nouveau le cas cette année (du moins sur le site Web de GQ)...

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Mais c'est surtout au niveau de la presse quotidienne que la mue est la plus intéressante. Lointains successeurs aux cahiers tech du début des années 2000 (rappelez-vous Le Monde Interactif, Les Echos.net, devenu Echos Innovation, pour lequel j'ai longtemps pigé, etc), des pages spécialisées sont réapparues depuis ces derniers mois dans quelques quotidiens: notamment Le Monde, avec son cahier "Sciences et techno" dans son édition du samedi, et dans une certaine mesure, son cahier "Eco & entreprise" du mardi, qui aborde les thèmse de l'innovation. Libération vient aussi lui aussi de remettre le sujet au goût du jour, en publiant le lundi un cahier de 8 pages, intitulé "EcoFutur", qui aborde l'économie de l'innovation : testé en mensuel ce printemps, il est hebdo depuis la rentrée.

lundi 13 juin 2011

L'"écriture" Twitter, nouvelle source d'inspiration pour la presse écrite

Tweets-chroniques, tweets du jour (ou de la semaine / du mois, au choix), et même tweet-interview.. C'est incroyable à quel point Twitter est devenu une source d'inspiration pour la presse écrite depuis quelques semaines. Bon bien sûr il y a eu une floraison d'articles pratiques ("On vous donne les clés" sur Europe1.fr, "Mode d'emploi - Le tweet c'est chic" dans Elle il y a 15 jours...) sur ce formidaaable outil qu'est Twitter, plateforme de micro-blogging qu'ont découvert nombre de journalistes lors de l'affaire DSK, qui a consacré Twitter comme canal d'information immédiate. Ou à propos de son impact sur les pratiques journalistiques.

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Mais aussi, des formats de rubriques commencent à fleurir dans la presse écrite, qui s'imprègne inévitablement des pratiques issues du Web. Gadgets éditoriaux (ou de maquette) ou simple tendance de la presse écrite à s'approprier un des phénomènes de mode web du moment ?

Il y a quelques semaines, j'ai tilté en découvrant le "tweet du jour" en der des Echos, où sont aussi présentés quelques papiers et billets à lire sur son site Web. Ou comment résumer en un tweet une actu qui a fait du bruit sur la Twittosphère. La démarche a du sens: c'est à l'occasion du reliftage de la maquette du quotidien qu'a été créée cette mini-rubrique. Sur cette dernière page, très lue (avec notamment un Crible éco et un portrait brossé chaque jour), "je me suis dit qu'on ne pouvait pas seulement mettre en avant l'actu du site, comme c'était déjà le cas avant, mais aussi ce qui se passait sur Internet. Après tout on fait bien une revue de presse étrangère, pourquoi pas le web, les blogs, etc?). Bref j'y ai mis une info par jour sur un bon sujet repéré ailleurs et j'ai cherché un autre type d'info, + originale, d'où cette idée d'un tweet sélectionné chaque jour", m'explique François Bourboulon, rédacteur en chef des Echos.fr.

Des reprises de tweets qui alternent annonces, infos factuelles et petites phrases très Lol, émis alternativement par des twittos pas ou peu connus et des "people" de la Twittosphère ou du Web (bon, j'aurais tendance à voir une certaine surreprésentation de ces derniers ;). Avec pour principe de retenir "des tweets se suffisant à eux-mêmes, c'est à dire ne nécessitant pas de cliquer sur un lien pour les comprendre (sur le print, ce serait un peu compliqué)", explique François Bourboulon. Extraits: "La mort de Ben Laden a généré 1.694.000 réactions en ligne contre 1.203000 pour le #RoyalWedding" (@Kriisiis, 6 mai 2011), "#frenchrevolution à la Bastille : 60 manifestants selon la police, 1.000 tweets selon les organisateurs" (@pascalriche, 26 mai), "The British Goverment want us to move LeWeb to London next year for the Olympics should we do it ?" (@loic, 8 juin), "Plus fort que le tweetclash : pour gagner 250 followers en 24h, change de travail" (@ronez, 9 juin - on apprenait alors sur Twitter son passage de Arte.tv à Radio France)...

De fil en aiguille, via un hashtag dédié, #tweetdujour, la rubrique a pris vie sur Internet, étant relayée par la community manager des Echos sur Twitter, et même, depuis début mai, sur le site des Echos via un blog dédié, qui les répertorie. " Le + sympa, c'est quand le twitto scanne la rubrique du print et rebalance l'image dans Twitter", pour François Bourboulon. La boucle est bouclée...

Un peu dans le même genre, à l'occasion de sa nouvelle formule, L'Express s'est aussi offert un "Tweet express" (avec heure et date précises) en bas de sa page d'indiscrets médias gérée par Renaud Revel. Donc là, on publie sur papier un tweet maison chaque semaine.

Tweet-chronique chez "Be", tweet-interview chez "CB News"

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Repéré via @vincentglad

Twitter, c'est branché. Pour tenter d'"en être" à sa manière, l'hebdo féminin Be (que l'on apprécie ou pas - vous connaissez mon point de vue depuis ce billet ;) a lancé récemment une nouvelle rubrique sur une demi-page, sobrement intitulée "Les 10 tweets de la semaine - Le best-of de notre chroniqueur 2.0 en 140 caractères". De fait, chaque semaine, le féminin publie une sélection de tweets (et le "twitpic hebdo" - photo prise chaque semaine avec un people) de Mouloud Achour @mouloudachour), chroniqueur comique qui officie par ailleurs chaque soir dans "Le Grand Journal" de Canal + (interviews résolument Lol, parfois drôles). Pratique: on connaissait les chroniques tenues dans la presse mag par des journalistes ou people de la télé... Ledit titre s'offrant ainsi une signature connue. Là, on voit apparaître le concept de chronique-express qui ne nécessite même pas un travail éditorial : Mouloud Achour a juste à reprendre certains de ses tweets pour en faire une "chronique" papier. CQFD.

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Et comme Twitter c'est décidément très in, on a même vu apparaître la première... Tweet-interview, dans la nouvelle formule de CB News (désormais publié sous forme de mensuel), avec pour invité - original et inattendu sur ces sujets ;) - Loïc Le Meur."Les meilleures réponses sont les plus courtes", résume le chapô de cette interveiw un peu particulière. Le concept: 15 questions et des réponses qui tiennent en 140 signes. Résultat: une interview un peu zapping qui balaie tour à tour Seesmic, le Web '11, Hadopi, l'antienne des "blogueurs influents", la vie à LA...

dimanche 21 juin 2009

Orange annonce une série de nouveaux services communautaires... et ferme sa plateforme de blogs

Les deux annonces s'entrechoquent d'une manière qui n'est pas forcément très bienvenue pour Orange.

Emmanuel Paquette révélait dans ''Les Echos'' du 18 juin que Orange Vallée (une émanation plus ou moins R & D d'Orange, dirigée par Jean-Louis Constanza, ex-créateur du MVNO Ten, racheté par Orange... mais qui a fermé ses portes très discrètement) va lancer un site de diffusion de vidéos à la demande, du nom de code Welles.

Mise à jour 15h00 : le 'scoop' d'Emmanuel Paquette sur le lancement de ce service de VoD, avait en fait été divulgué par Capital trois semaines avant donc dans le n° daté de juin), dans le cadre d'une enquête sur Dailymotion, me précise un collaborateur du mensuel. Dont acte...

Inspiré du site américain Hulu, ce projet se veut une alternative à YouTube. Les vidéos seront accessibles gratuitement avec un financement publicitaire a confirmé aux Echos Jean-Louis Constanza. Il espère pouvoir proposer plus 500.000 émissions, films ou épisodes de séries télé... Sur la question-clé des droits de diffusion sur Internet, d'après Les Echos, Orange "mène apparemment des discussions avec tous les studios" en vue d'acheter ces droits, et a déjà acquis près de 1.000 films et séries auprès de la Warner et de HBO pour ses chaînes de télé.

Comme le rappelle dans cet autre papier Les Echos, Jean-Louis Constanza "fait feu de tout bois" et lance diverses initiatives à vocation communautaire - et le fait bien savoir auprès des médias. Quand bien même tous ces projets n'ont pas été développés au sein d'Orange Valley ;), avec ceux-ci, censés se concrétiser cette année (WorMee, RadioMe, Kadégo, Friendize...), Orange tente de se doter de services communautaires, voire d'ébauches de réseaux sociaux... Rejoignant ainsi l'annonce faite par son patron, Didier Lombard, il y a quelques semaines, sur les ondes de BFM.

A la fin, il faudra qu'on ait quelque part un réseau social, car c'est là qu'il y a de la valeur", a-t-il déclaré, précisant que le choix n'avait pas été fait entre "investir dans un réseau qui existe" et "en créer un à partir de chez nous", déclarait-il le 27 mai.

A ce sujet, je vous renvoie aussi aux 5 suggestions de mon confrère Benjamin Ferran en la matière ;).

Bref, le PDG d'Orange Valley a beaucoup d'ambitions en nouveaux services pour l'opérateur. Bien que son service soit une entité parmi d'autres, chargées de travailler sur des projets innovants. J'y ajouterais aussi, pour reprendre ce listing très complet de Fred Cavazza, Orange Labs, en charge de la R & D, L’Explocentre, l’incubateur du groupe (comme le projet de site de rencontres Come In My world, dont je parlais dans ce billet), et le Technocentre qui intervient dans la phase de finalisation des projets.

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Pourtant, étonnamment, cette autre annonce a été beaucoup plus discrète : mon confrère Gilles Klein précisait ainsi sur son blog qu'Orange fermera, le 20 juillet, sa plateforme de blogs Orange Blog. Au grand dam des blogueurs - Orange va proposer à ses utilisateurs de récupérer une sauvegarde de leur blog, mais sans préciser quelle forme prendra cette sauvegarde...

jeudi 5 mars 2009

Les Echos abandonne l'aventure de l'ePaper

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Dommage, c'est la fin d'une belle tentative. Lu sur un forum de journalistes très bien informé, l'hebdo Challenges a révélé aujourd'hui dans ses confidentiels média que les Échos (longtemps un de mes ex-employeurs) ont finalement arrêté leur journal électronique sur eBook, lancé à titre expérimental il y a exactement un an par Nicolas Beytout.

Pari risqué

Mais le pari était risqué. Comme j'en parlais dans VSD il y a quelques semaines, après des coûts de développement probablement non négligeables, l'appareil en lui-même était déjà cher : le quotidien proposait le Stareread (600 € HT avec l'abonnement), conçu par Ganaxa, ou l'Iliad d'i-Rex (700 € HT, abonnement compris). Le tout avec un abonnement ePaper (donc des contenus au bon format) à 365 € par an (le prix de l'abonnement Web)... Sans même de tarif préférentiel pour par exemple coupler abonnements ePaper et papier. C'est déjà embêtant.

Pourtant, le tout était prometteur. Le lecteur lambda avait un lecteur portable, doté d’un écran plat, de la taille d’un livre, permet de charger et lire des livres et journaux numérisés. Il bénéficie d’une innovation, l’encre électronique, bien moins fatigante pour les yeux qu’un écran à cristaux liquides. Avec l'iLiad, plus besoin d’aller au kiosque à journaux le matin. En quelques secondes, il télécharge la dernière édition des Echos par wifi, disponible dès 4 heures du matin. Et consulte au fil de la journée ses rubriques préférées, en médias, high tech et politique française, ainsi qu’une sélection de dépêches AFP, remises à jour toutes les deux heures. Le tout étant d’une simplicité enfantine, la navigation sur l’écran tactile étant quasi intuitive.

Cocréation, trop précurseurs ?

Les Echos (l'équipe des éditions électroniques étaient alors dirigées par Philippe Jannet, président du GESTE) misaient d'ailleurs sur une stratégie très innovante de développement collaboratif, voire de co-création, en consultant leur beta-testeurs au printemps 2008. Tout le monde s'accorde à dire que les équipes techniques ont fait un très beau boulot. J'avais notamment interviewé Hervé Bienvault, passionné, qui a longtemps raconté son expérience sur son blog dédié, toujours en ligne. Seulement, fin 2008, il n'y avait que 1 000 abonnés à cette nouvelle déclinaison. En fait, les abonnés comme Hervé Bienvault s'attendaient à ce que d'autres médias (comme Le Monde) lancent à leur tour une version ePaper... pour avoir plus de choix de contenus.

Peut-être Les Echos se sont-ils lancés trop tôt ? Il a été le premier journal français à sauter le pas de la version dématérialisée. Alors que SFR et Orange ont testé eux aussi, en 2008, des offres d’abonnement à plusieurs titres de presse sur e-books, attendues en 2009. D’autres s’y prêteraient, comme le eReader RS-505 de Sony, ou le Kindle d’Amazon, qui cartonne outre-Atlantique. A l’étranger, les tests se multiplient : le journal flamand De Tijd a pérennisé son expérience sur l’iLiad de 2006, que j'évoquais dans ce billet. Le Yantai Daily, quotidien chinois, s’y est essayé en avril 2006, suivi par en avril 2008 par NRC Handelsblad, 4ème quotidien néerlandais.

Le point de vue d'Emmanuel Parody

Emmanuel Parody, qui y a participé en tant que Responsable Business Developpement à LesEchos.fr, et est maintenant (son blog), maintenant publisher du pôle Tech et News du groupe CBS Interactive, a eu la gentillesse de m'autoriser à reproduire son point de vue. Extraits :

"Au moment où il a été lancé, les quelques appareils disponibles sur le marché étaient grosso modo en phase expérimentale avec une production confidentielle (ce qui veut dire produit à la demande avec paiement d'avance et livraison 3 semaines après...) Le Sony reader n'était pas dispo en France et le "futur" Kindle n'était qu'un produit de laboratoire que nous avons eu entre les mains tout de même. Bref pas beaucoup de choix et tout à faire (on a quand même du se taper la traduction de l'interface et de l'OS pour accélérer la prod)

Sur le fond la question était surtout que rien n'avancerait tant qu'un éditeur ne se lançait pas dans l'aventure. L'avantage c'est que le premier à bouger gagne surtout en retombées médiatiques, notoriété etc... Ce qui valorise finalement l'ensemble de l'activité, et on peut finalement même parvenir à couvrir son investissement de départ (songez qu'à 700 euros l'unité ça va vite... ).

Je dois dire que l'intelligence des Echos à ce moment est d'avoir immédiatement pensé l'édition epaper comme un mix de contenu web/papier pouvant être mise à jour en temps réel. (...) Pour le reste il fallait gérer aussi l'abonnement et la synchronisation des données alors que la première génération d'appareil n'était pas aussi autonome que le Kindle ou la V2 de l'Iliad d'Orange pourvue d'une clé 3G.

Bref comme toutes les premières séries on s'en lasse vite et on subit les défauts. On préfère donc un appareil plus léger, plus autonome, et un écran en couleur ce qui est justement totalement contradictoire avec le principe du epaper. Quand on obtient l'appareil de nos rêves plus compact, en couleur et ergonomique on réalise alors que ce n'est plus du epaper et que plus grand chose nous sépare de l'Iphone".

Dont acte... Et ce alors que plusieurs médias lancent leurs déclinaisons pour téléphones mobiles (à l'ergonomie plus légère donc), voire pour iPhone ou pour Blackberry.

dimanche 22 février 2009

De nouveaux formats publicitaires en presse écrite sous la contrainte des annonceurs ?

Par ce morose vendredi 13 février, la une des Echos avait de quoi provoquer un choc : une couv' tout en noir, qui titrait, en blanc, en gros caractères, "La France s'installe a son tour dans une récession sévère". Il ne s'agissait nullement, pour le quotidien auquel j'ai longtemps collaboré, de refléter la morosité économique, aveu ne mise en page faisant penser à un faire-part de deuil. Non, le quotidien économique répondait ainsi à la demande de l'un de ses annonceurs, pour une opération spéciale de com': en tournant la page, on trouvait 3 pages consacrées à la Citroën C5. Le tout doublé d'une campagne de bannières imposantes sur le site web du quotidien. Citroën voulait ainsi vanter le "système antipatinage intelligent de la C5", avec une photo de route noire s'enfonçant dans un ciel bas et sombre...

C'est à ma connaissance la première fois que Les Echos affiche une telle campagne de pub. Certes, ce format publicitaire n'est pas tout à fait inédit : Libé a déjà mis sa une aux couleurs d'un annonceur. Sans compter les journaux (notamment en presse gratuite) qui précèdent parfois leur couv' d'une page de pub...

Mais cela est symptomatique du contexte particulier pour les médias. Le recul de 5,3% du chiffre d'affaires de TF1, la chute de 19% de ses recettes brutes de publicité en janvier - et à la clé la chute de son action en Bourse - révélées ce jeudi 19 février, ont montré que les médias commencent à souffrir sérieusement des mauvaises rentrées publicitaires, conséquence de la crise .

Comme le souligne Le Monde dans ce papier, crise oblige, "les entreprises sont soucieuses de réduire leur budget publicitaire et d'ajuster leurs investissements sur leurs résultats commerciaux". Et la presse écrite n'y échappe pas. Du coup, les services pub des journaux sont à la recherche de toute campagne de pub.. Et il y a fort à parier qu'ils vont accepter des formats publicitaires parfois "exotiques". Ou des publi-reportages parfois à la limite de la caricature - comme celui pour Land Rover dans la page green business de La Tribune, qu'a relevé mon jeune confrère dans ce billet sur mon second blog, "La marque dans tous ses états"...

dimanche 25 janvier 2009

Les suppléments de luxe ont la cote dans les médias

Même en temps de crise, le luxe est un secteur porteur ;). Depuis quelques années déjà, plusieurs quotidiens ont leurs suppléments "luxe", souvent une sorte de hors-série en papier glacé, destiné à attirer un maximum d'annonceurs, qui passe en revue les tendances éco, mode, création et conso dans ce secteur très particulier... Les Echos a ainsi son supp' trimestriel Série Limitée ; tout comme les hebdos professionnels CB News et Stratégies, et depuis quelques temps, la Tribune a aussi son supplément luxe.

Egalement, d'après mes infos, Les Echos va bientôt sortir un nouveau supplément série Limitée dédié au design.

L'exercice du supplément luxe commence même à séduire les journaux gratuits : la semaine dernière, ce sont les éditions A Nous (groupe Roularta) qui annonçaient le lancement en mars de A Nous Limited, un hors série haut de gamme, gratuit, consacré à tous ces produits "chics et trendy" commercialisés en série limitée. Le magazine aura lui-aussi un tirage (très relativement) restreint, avec 40 000 exemplaires seront distribués à Paris et 25 000 dans chaque autre ville où est présent l'hebdomadaire (Lyon, Lille, Marseille et Bordeaux). A Nous Limited ne sera pas diffusé dans ses endroits traditionnels mais uniquement dans des hôtels et des restaurants.

mercredi 12 novembre 2008

Meetic fermerait son portail féminin Vioo

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La rumeur circulait depuis la semaine dernière, notamment parmi les blogueuses, dont plusieurs s'étaient vues promettre un poste de rédactrice, avant que leur recruteur potentiel ne fasse marche arrière... Or cela semble se confirmait : Meetic fermerait son portail d'information féminin Vioo, inauguré en grande pompe lors d'une soirée il y a à peine 2 mois, que présentait Techcrunch de manière très flatteuse, et qui se voulait le pendant d'AuFéminin.com - racheté pour quelques millions d'euros l'année dernière par le groupe de presse Springer, pour mémoire. Preuve que ce créneau des webzines féminins est (était ?) prometteur.

Peut-être est-ce à cause de la conjoncture économique et publicitaire, très mauvaise pour les médias en ligne, Meetic semble être en passe de fermer Vioo, à peine avoir été lancé. Seul fait concret pour l'instant, Sarah Herz qui dirigeait l’équipe éditoriale vient d’annoncer son départ, et des blogueuses n'auraient pas vu leur poste confirmé, comme Babillages, d'après un des commentaires du billet de Mry, plus affirmatif que moi sur cette (éventuelle ?) fermeture.

Pourtant, il y a encore un mois, Marc Simoncini me présentait, lors d'une interview pour Les Echos, ce projet comme en cohérence avec les autres marques du groupe, et ses projets, comme Peexme (dont je parle dans ce papier).

Il faut dire que, depuis un an, Meetic connaît une situation mitigée en Bourse : d'après un rapport d'actualité boursière dont j'ai eu connaissance dernièrement par une source bien informée ;) les milieux boursiers observaient avec méfiance les prochains projets de Meetic, qui ne connaît plus la même aura qu'au début des années 2000... Alors que de nouveaux - et futurs - concurrents commencent à se bousculer au portillon.

dimanche 21 septembre 2008

Eco89.com et e24.fr, deux nouveaux sites d'information économique

L'information circulait depuis un certain temps, cette fois, c'est officiel : le géant des journaux gratuits et le site alternatif Reu89 s'apprêtent à lancer chacun leur site d'information économique, courant octobre. Ainsi, le norvégien Schibsted, éditeur du quotidien gratuit 20 Minutes, va lancer e24, "la déclinaison d'une marque lancée en Suède en octobre 2005, et, depuis, aux Pays-Bas et en Norvège", d'après Le Monde d'aujourd'hui. L'équipe comptera une quinzaine de journalistes, présidée par Stéphane Marchand, ex-Le Figaro, et Catherine Vincent, issue de La Correspondance de la presse. Ce site grand public sera gratuit - donc financé par la pub je suppose.

De son côté, le média alternatif Rue89 annonce la lancement de Eco89 d'ici la fin du mois, à vocation participative.

Je me demande si le lancement de ces deux sites, qui auront donc des contenus économiques totalement gratuits, vont faire de l'ombre à la presse économique ? Notamment aux Echos et à La Tribune, mais aussi aux mensuels économiques, qui se cherchent encore une stratégie bi-média. L'avantage de ces derniers résidant néanmoins dans la force de leur marque. Leur prochain enjeu, et beaucoup planchent déjà sur cela, sera donc de proposer des contenus spécifiques aux internautes, complémentaires de ce qu'ils offrent déjà sur le papier. A suivre...

mardi 22 avril 2008

Nouveaux remous aux Echos

Les tensions sont encore vives au sein du groupe Les Echos (un de mes principaux employeurs), comme le montre cette dépêche AFP d'hier (merci Benoît pour l'info) : François Lenglet et Marie-Paule Virard, directeur de la rédaction et RC du mensuel Enjeux-Les Echos, ont annoncé hier qu'ils faire jouer leur clause de session et quitter le mensuel. Alors qu'ils étaient chargés d'élaborer une nouvelle formule pour Enjeux, attendue cet automne, quelques semaines après Erik Izraelewicz, parti rejoindre La Tribune, ils quittent donc à leur tour le navire, "après quatre mois d'un dialogue extrêmement difficile à établir" avec la nouvelle direction du groupe, précisait François Lenglet.

Une info plutôt préoccupante, alors que j'avais déjà entendu, l'été dernier, des rumeurs pas forcément très bonnes à propos de l'avenir du mensuel Enjeux - Les Echos, confronté à la concurrence de L'Expansion, Challenges, et d'autres...

Dans un communiqué émis hier, les syndicats et la société des journalistes (SDJ) du groupe Les Echos, "comptent bien que dans les deux cas la procédure de désignation des futurs directeurs de rédaction respecte strictement les accords d'indépendance signés". Ces accords prévoient notamment l'accord d'administrateurs indépendants au conseil de surveillance, qui n'ont pas encore été nommés et un droit de veto des rédactions. Et soulignent le "profond malaise" qui règne actuellement en interne. Enfin, Ils s'inquiètent en outre du flou entourant l?avenir d?"Enjeux", mais aussi du site web, de Série Limitée, et prennent acte de la fermeture des chaînes Premium sur le site. A suivre...

mercredi 13 février 2008

L'audiovisuel public et Les Echos en grève aujourd'hui

Journée un peu particulière pour les médias français, puisque les journalistes de l'audiovisuel public (soit du groupe Radio France et de France Télévisions) soit en grève aujourd'hui, en réaction aux annonces de Nicolas Sarkozy devant la presse le 8 janvier dernier, sur la fin de la publicité sur France Télévisions, bouleversant ainsi tout le monde économique sur lequel reposait la télévision publique française jusqu'à présent... Alors que le même jour, fait assez cocasse, la Direction des médias négociait avec les radios du groupe Radio France... l'introduction de publicités sur leurs antennes - sic.

Pour avoir une vue globale sur ce vaste sujet, qui concerne rien de moins que l'avenir du paysage audiovisuel français, je vous renvoie à cette analyse dans Les Echos, et à cette enquête parue dans Le Monde d'aujourd'hui, qui retrace comment Nicolas Sarkozy a brutalement décidé d'annoncer cela le 8 janvier. Une phrase, révélatrice, aide à mettre en lumière toute la "logique" un peu folle de cette annonce: "Nicolas Sarkozy va s'envoler pour l'Egypte, en compagnie de sa future femme, Carla Bruni. Il a promis de tenir, le 8 janvier, sa première conférence de presse. Faire face aux journalistes, c'est sa façon de réaffirmer sa "rupture" avec un Jacques Chirac souvent retranché dans son palais élyséen. Autour de lui, pourtant, les plus proches ont compris son problème : il n'a aucune annonce choc - aucun "fumigène", comme disent ses amis - à livrer à l'opinion qui commence à douter"...

Parallèlement, la rédaction des Echos (journal auquel je collabore) s'est aussi mise en grève aujourd'hui, en réaction au départ de son directeur de la rédaction, Erik Izraelewicz, pour La Tribune, dont il deviendra dans les prochains jours directeur des rédactions et directeur général adjoint. Visiblement, le passage des Echos aux mains du groupe LVMH, déjà très mouvementé l'année dernière (cf mes billets précédents à ce sujet), ne se passe pas très bien. Erik Izraelewicz a dénoncé hier les "interventions" du nouveau président du groupe Nicolas Beytout, selon des participants. Il a notamment dépeint "une situation difficile liée à des vexations, humiliations, interventions de Nicolas Beytout et du nouvel actionnaire", LVMH. Le directeur de la rédaction a estimé que M. Beytout n'aurait "jamais accepté de tels agissements de la part de son directeur général", quand il était lui-même directeur de la rédaction des Echos puis du Figaro, a indiqué un autre participant. M. Beytout s'est ensuite exprimé devant les salariés, sans parvenir à les convaincre", d'après le communiqué émis par les délégués syndicaux et la société des journalistes que j'ai reçu. Réunis en assemblée générale hier, les salariés ont décidé de ne pas faire paraître le journal ce mercredi afin de manifester leur "défiance" envers la direction, à la suite de cette annonce. A voir donc, les évolutions éventuelles aujourd'hui.

lundi 19 novembre 2007

Nicolas Beytout quitte le Figaro pour revenir auprès des Echos

Les dépêches sont tombées ce matin, l'ancien directeur de la rédaction des Echos, Nicolas Beytout, quitte celles du Figaro pour revenir auprès du quotidien économique...pour prendre la tête de DI Group, le pôle médias du groupe de luxe LVMH qui vient de racheter Les Echos. "Son rôle sera, au-delà de la gestion des magazines "Investir" ou "Connaissance des Arts", de Radio Classique et donc des Echos, d'accélérer le développement de LVMH dans les médias", indique les Echos en Une.

Visiblement, cela va donner lieu à un joli jeu de chaises musicales : Etienne Mougeotte, l'ancien numéro un de TF1 arrivé en septembre à la tête du Figaro Magazine, prendrait la direction des rédactions du Figaro et Yves Thréard la direction de la rédaction du quotidien. Parallèlement, Alexis Brézet, numéro deux du Figaro Magazine, en prendrait les commandes.

Ironie suprême, c'est par Nicolas Sarkozy que des journalistes des Echos venus l'interviewer (sur des questions d'ordre éco et politique) ont appris vendredi soir le nom de leur futur PDG. A lire, cet article de Libération qui raconte cela, et celui, beaucoup plus documenté, de Rue89, qui a sorti l'info dès hier après-midi. En tous cas, la nouvelle fait déjà du bruit au sein de la rédaction des Echos, où un CE se rassemblait ce midi...

mardi 6 novembre 2007

Les Echos dans le giron du groupe LVMH

voilà, c'est fait... Le groupe Pearson a rendu officielle la vente des Echos au groupe LVMH, je l'ai appris hier soir, mais trop sonnée, je n'avais ni le temps, ni le coeur d'en rendre compte...

La vente est donc effective pour un montant de 240 millions d'euros. Comme beaucoup le craignaient, Pearson a finalement préféré l'offre de Bernard Arnault à celle de Marc Ladreit de Lacharrière notamment parce que le patron de LVMH s'engageait aussi à reprendre la dette des Echos. Elle a été rendue publique quelques heures après que le tribunal de grande instance de Paris ait débouté les élus du comité d'entreprise qui demandaient la poursuite de la procédure de consultation sur le projet de vente à LVMH, estimant que la direction n'avait remis aux élus que des réponses partielles à leurs questions et ne leur avait pas donné un délai suffisant pour les examiner.

Aujourd'hui, visiblement, la patron de Pearson a été accueilli sous les huées des journalistes du quotidien lors du comité d'entreprise qui se déroulait ce matin.

J'ai évoqué cet été la bataille de la rédaction dans ce billet , , et

Parmi les nombreux articles qui y sont consacrés depuis hier, cette dépêche AFP donne une idée de l'ambiance actuelle, et celle-ci résume les principaux enjeux de cette bataille avortée.

dimanche 15 juillet 2007

Un chevalier blanc/gris pour Les Echos

Le sujet a déjà beaucoup été évoqué dans les médias ces derniers jours, l'annonce-surprise d'un chevalier blanc candidat au rachat des "Echos", le groupe Fimalac, qui appartient au financier Marc Ladret de Lacharrière, 26ème fortune de france, industriel éclectique qui fut entre autres vice-président de L'Oréal, propriétaire de Valmonde ("Valeurs Actuelles", "Le journal des finances"...) jusqu'en 1998, et qui souhaiterait dévreopper ses activités dans l'information financière...

Une annonce-surprise, tombée ce jeudi 12 juillet : le financier a annoncé une offre de rachat du quotidien à 245 millions d'euros, contre 240 millions pour LVMH. Evidemment, la rédaction des Echos soutient ce nouveau repreneur. Sans entrer dans les détails, abondamment abordés ces derniers jours, il faut cependant souligner que le soutien de la rédaction des Echos est davantage contre Bernard Arnault que pour Marc Ladret de Lacharrière... Même s'il s'est engagé à respecter les toris points principaux fixés par Pearson (un bon prix, le maintien de l'emploi, la garantie de l'indépendance éditoriale). De toute façon, les choses ne se dénoueront pas avant cet automne, puisque Pearson est en "négociations exclusives" avec le groupe LVMH jusque fin octobre - l'offre de Fimalac courant jusque fin décembre. AZ noter cependant que fimalac présente son offre conjointement avec un puissant groupe de médias US.

Remarque au passage, la situation du quotidien La Tribune reste en suspens : le concurrent des Echos trouvera-t-il un repreneur ? Si l'affaire entre Pearson et LVMH ne se conclut pas, Bernard Arnault acceptera-t-il de reprendre un quotidien qu'il a méprisé ? Bolloré est-il vraiment un candidat sérieux pour reprendre La Tribune ?

En tous cas, de manière générale, cela montre les chamboulements en cours dans le domaine de l'information financière, et de l'information en ligne : avec le rachat de Reuters par Thomson (évoqué dans ce billet), ou encore le rachat de AuFeminin.com fin juin par le groupe de presse allemand Springer pour la somme astronomique de 284 millions d'euros - soit plus que Les Echos.

dimanche 24 juin 2007

La m-pub, un nouveau modèle économique pour les contenus en téléphonie mobile

On commence à en parler comme de la m-publicité, le possesseur d'un téléphone portable se connectant à Internet (ou "mobinaute" dans le jargon ad hoc ;-) commence à pouvoir recevoir gratuitement des contenus... à condition d'accepter de visionner au préalable un peu de pub. Le modèle économique est encore à peine naissant en France, mais émergeant aux US, où des séries télé peuvent être téléchargées gratuitement si on accepte de visionner de la pub.

Bouygues Telecom avait tenté, il y a qques années, de lancer une offre de minutes de communication gratuites... où l'interlocuteur de l'abonné acceptait d'écouter un message publicitaire ! Ce modèle avait été un échec. Logique.

Là, la start-up Miyowa a développé une offre de m-publicité pour proposer des jeux vidéos téléchargeables sur son mobile, comme j'en parle dans cet article de la rubrique Innovation des Echos (en accès libre, mais le site Internet des Echos risque d'être perturbé ce lundi 25 juin, grève oblige). Un modèle qui émerge aussi pour la musique, avec Airtist, comme je l'évoque là.

Les choses s'accélèrent pour "Les Echos", petit virage professionnel

Je l'évoquais la semaine dernière dans ce billet, les choses semblent s'accélérer pour la revente éventuelle des "Echos" : le groupe Pearson serait en négociations "exclusives" avec le groupe LVMH pour la revente du quotidien. Parallèlement, et cela est nouveau, Bernard Arnault aurait mandaté la banque Lazard pour revendre "La Tribune", journal déficitaire - et concurrent des Echos. On imagine déjà les conséquences, d'où les inquiétudes des salariés des deux quotidiens économiques, d'après cette dépêche AFP.

Ce contexte m'a d'autant plus décidée à tenter une nouvelle aventure professionnelle - toujours dans le domaine du journalisme - qui commence demain...

samedi 16 juin 2007

"Les Echos" à vendre, Bernard Arnault en lice

J'avais entendu parler de cela pour la première fois il y a un an et demi, la rumeur avait fortement enflé en décembre dernier, jusqu'à une pause de quelques mois, campagne électorale oblige... Cette fois, les présidentielles étant passées, les choses s'accélèrent : "Les Echos", un des rares titres de la presse française qui se porte bien, dans lequel je signe depuis un peu plus de 6 ans, sont à vendre, et c'est pour très bientôt - très probablement d'ici fin juillet, me confiait hier une de mes rédactrices en chef.

Même si le groupe Pearson, propriétaire britannique des "Echos" (et du Financial Times notamment) se refuse à le commenter, il y a bien un mandat de vente en cours. Parmi les racheteurs en lice, on a surtout cité ces derniers jours Ouest France, Bolloré (propriétaire de la chaîne Direct Huit et du quotidien gratuit "Direct soir", et qui a des parts dans le quotidien gratuit "Matin plus" notamment), mais aussi Bernard Arnault, propriétaire du groupe LVMH et du quotidien (concurrent direct des Echos) La Tribune, mais aussi proche de Nicolas Sarkozy... Ce papier assez bien documenté de "Challenges" détaille le plan de Bernard Arnault pour acquérir "Les Echos".

Les journalistes des "Echos", très réservés sur la perspective d'acquisition par B Arnault, "pour défendre l'indépendance" du journal, ont annoncé la semaine dernière la création d'une Société des journalistes (SDJ). Parmi les nombreux articles parus ces derniers jours, cet article du "Monde" daté d'aujourd'hui revient notamment sur les inquiétudes de la rédaction des "Echos". Une des raisons les plus fréquemment évoquées pour la revente de ce journal tient dans la pression des actionnaires et des analystes financiers, qui veulent inciter Pearson à s'orienter davantage sur ses activités de publication en éducation.