Marketing & conso

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dimanche 4 janvier 2009

L'autoréduction, nouvelle forme de militantisme anti-conso ?

On en parlait au début des années 2000 de la décroissance, ou encore du No logo à la sauce Naomi Klein, les "bobo" faisaient leur apparition dans les nouvelles segmentations sociologiques...

En ce début de 2009, le contexte a bien évolué : début de récession, chômage qui grimpe, perspectives économiques préoccupantes... Parallèlement, de nouvelles formes de contestation sociales apparaissent : après les "décroissants" et les anti-pub, on a vu émerger de nouveaux collectifs : de chômeurs, de mal-logés, de jeunes ménages ne pouvant plus accéder à la propriété immobilière (avec le Collectif du "Jeudi noir", qui réquisitionnait des logements laissés vacants par des entreprises et institutions), de jeunes diplômés lassés des stages sans perspectives (Génération Précaire)...

Surtout, la baisse du pouvoir d'achat est devenu un sujet de contestations en soi. Au point qu'une nouvelle notion est apparue : celle d'autoréduction, "qui consiste pour un groupe d’usagers à imposer par la force une baisse du prix d’un produit ou d’un service. Elle peut aller jusqu’à la gratuité et prendre la forme de véritables pillages de supermarchés. Les autonomes, comme les anarchistes, parlent alors de 'communisme immédiat', c'est à dire sans phase de transition" , comme la définit Wikipedia.

Justement, j'ai assisté à scène surréaliste qui relevait de ce phénomène. J'avais hésité à bloguer dessus auparavant, faute d'informations sur le sujet. Mercredi 31 décembre, 17 heures, je me rends au Monoprix de mon quartier, au carrefour Ledru-Rolin. Là, scène surréaliste : une vingtaine de militants déploie dans l'escalier une pancarte dénonçant la perte de pouvoir d'achat pour les chômeurs. Bon. quelques clients s'excitent, je vois le directeur du Monop' passer, furieux (et je remarque sa cravate à fleurs de lys ;).

Quinze minutes après, je redescends, le ton monte : les caisses sont bloquées, les caissières ne sont plus en place. Des militants déploient des affiches avec des phrases-chocs, comme "C'est une autoréquisition qui est juste en ces temps de crise et qui permet aux précaires de fêter aussi le Nouvel An dignement." Je comprends au bout d'un moment qu'ils ont rempli leurs caddies, de saumon, foie gras, pâtes.. et veulent partir sans payer. Les militants ? Des jeunes précaires, des chômeurs notamment. Ils refusent de se rattacher à tout mouvement ou tout collectif, leur tract évoque juste "Les empêcheurs d'encaisser en rond". Résultat : une bousculade incroyable, une trentaine de flics débarquent, les clients patientent, plusieurs sortent en disant "ils ont raison, ces jeunes".

Ils ont ciblé sciemment l'hyper assez haut de gamme Monop', situé dans le très branché quartier de Ledru-Rolin, près de la place de la Bastille. Ce qui est intéressant est que ce mouvement est en train d'essaimer en rétgion, comme l'évoque cet article d'Eco89.

Et de fait, depuis, ils ont publié ce communiqué sur le Net, où ils précisent :

Treize chariots pleins sont sortis du magasin après des négociations tendues avec une direction qui a logiquement choisi de ne pas prolonger le blocage des caisses (perte de chiffre d’affaires) ou prendre le risque d’une intervention policière dans les rayons."

C'est une nouvelle forme de manifestation contre la perte du pouvoir d'achat, la précarisation grandissante chez les jeunes, leurs perspectives mornes... que l'on ne peut ignorer. En tous cas, plus prosaïquement, cela soulève de nouvelles questions juridiques : est-ce que cela relève du "vol", de l' "extorsion", alors que le directeur du Monoprix a laissé partir les militants avec leurs caddies pleins, comme le relate cet autre article ? A suivre...

foto militt Monop Photo C. C.

samedi 3 janvier 2009

La fin des dosettes à Senseo ?

Vous connaissez tous la pépite sur la laquelle repose la Senseo : cette version cheap de la machine à expresso permet de faire du café plus facilement qu'avec votre cafetière et avec de la "mousse". Une trouvaille co-brandée de Philips et la Maison du Café, qui s'écoule à plusieurs milliers d'exemplaires à chaque occasion (fêtes des mères, Noël)... Elle repose sur un système de dosettes souples à café Senseo. Des dosettes relativement bon marché, mais qui au final, font font grimper le prix du café au kilo, qu'elles soient vendues par Senseo (qui, pour surfer sur la vague, a sorti une vingtaine de déclinaisons, allant de Senseo "Petit déjeuner" au Senseo "Classique"), par des marques de café telles que Carte d'Or, ou encore par des marques distributeurs.

J'ai fait le calcul : pour ce café de qualité moyenne (c'est un système "basse pression" qui ne permet pas de faire de véritables expressos), on compte 7 grammes de café torréfié dans une dosette souple pour faire une ou deux tasses de café "filtre". Sachant qu'il vous en coûte en moyenne 2,30 € pour un sachet de 16 dosettes de café, ce qui mène le prix au kilo du café à... 18.56 €. Bien plus que le prix du paquet de café moulu lambda - par exemple de 12,40 € pour 1 kg de Carte Noire. Bref, la véritable trouvaille de la Senseo est qu'elle permet de vendre des doses individuelles de café à un prix bien supérieur à celui des cafés moulus.

Senseo filtres

Or, dans ma livraison de cadeaux de Noël 2009, j'ai eu droit à une jolie découverte de ma soeur (merci Estelle !), jamais en manque d'idées pratiques ;) : il existe désormais des dosettes permanentes. Ce sont des dosettes en plastique avec une grille tamisée, qui s’utilisent dans le support pour double-dosette, et où l'on peut mettre du café moulu ordinaire.Là, c'est une petite PME du Nord qui en est à l'origine (Passat), mais plusieurs se sont lancées sur ce créneau. Résultat, cela donne du café ordinaire certes ;) mais la trouvaille est intéressante...

Autre solution alternative aux dosettes souples, les dosettes jetables en papier filtre. Melitta, déjà spécialisée dans les filtres à café classiques, s'est engouffrée dans la brèche, avec ses Filterpads, disponibles en grandes surfaces. Le principe est simple : il y a une ouverture sur le dessus par laquelle on ajoute quelques cuillerées de café moulu, puis on ferme cette ouverture par un rabat. Le tout pour un prix faible : 1,87 € les 50 dosettes, soit moins de 0,04 € la dosette. Le surcoût n’est donc pas énorme et permet d’utiliser sa machine Senseo à moindre frais (prix du café moulu + dosette inférieur au prix des dosettes de café classiques).

Deux bonnes idées donc donc, alternatives à la stratégie marketing sur laquelle repose la Senseo. Mais jepense que leur usage restera mineur, car on achète précisément la Senseo pour la rapidité du geste, qui consiste à ne pas devoir remplir puis changer le filtre à café pour chaque utilisation... Ce qui corespond bien à notre mode de vie : de manière individualiste, on préfère se faire un café individuel assez serré, plutôt qu'un café plus délayé - dans le Nord, d'où je viens, on avait pour habitude de "faire une cafetière" (entière) pour tout le monde, pour le petit dej ou la matinée...

Je me demande se ces systèmes alternatifs de dosettes café permanentes ou de dosettes jetables en papier filtre verront le jour pour les machines à Nespresso de Nestlé, où ce concept de café vendu (presque) à prix d'or dans des dosettes est poussé à l'extrême. Les capsules Nespresso (5,5g de café, 6g pour les "longos" de café torréfié dans des capsules Nespresso colorées en métal, utilisables uniquement dans les machines Nespresso) étant disponibles uniquement par correspondance et dans les boutiques Nespresso, et uniquement sous marque propre. Mais là, c'est un petit luxe que s'achète le consommateur, donc pas sûr que ces systèmes alternatifs l'intéressent...

mercredi 17 décembre 2008

Quant les entreprises réecrivent leur page Wikipedia

Le sujet était déjà connu, mais il méritait qu'un journaliste se penche (de très près) dessus pour passer quelques exemples au crible... On le sait, une des caractéristiques de l'encyclopédie collaborative Wikipedia est que c'est un wiki, donc dont le contenu est librement modifiable par tout internaute. Ce qui fait, depuis ses débuts, la force - et la fragilité - de cette encyclopédie, devenue en quelques années une références pour tous, internautes, étudiants... A tel point que les entreprises la guettent elles aussi de très près, puisque c'est un indicateur en soi de leur web-réputation.

Or, Benjamin Ferran a publié cette excellente petite enquête sur Lexpansion.com, où à partir de l'exemple de TF1, qui réécrit régulièrement sa page Wikipedia, il s'est intéressé à quelques autres grosses boîtes qui réécrivent ainsi leur propre historique en ligne... En faisant un savoureux comparatif "avant - après" dans un tableau, où il monte certaines informations qui ont été modifiées, ajoutées, ou carrément zappées par les intéressées.

"Depuis ses débuts, et dans un souci de transparence, Wikipedia permet théoriquement de repérer de tels comportements : l'adresse IP à l'origine de chaque action est en effet conservée en mémoire. Mais les recherches pour identifier les auteurs des corrections ont longtemps été fastidieuses", rappelle l'article. Mais un pas supplémentaire a été franchi l'année dernière avec le lancement du WikiScanner, dont je parle dans mon livre, Tout sur le Web 2.0.

Cette application créée par Virgil Griffith, étudiant en informatique de l'Université d'Indiana, permet de découvrir toutes les modifications faites à des articles de Wikipedia à partir d'ordinateurs liés à n'importe quelle entreprise ou organisme publics. Aux US, il a entre autres permis de révéler que des dirigeants de la CIA, aux États-Unis, ont contribué à modifier plus de 2000 définitions depuis 2002. Et que certaines entreprises, comme Wal-Mart, Diebold et Exxon Mobile, ont modifié avantageusement les définitions les concernant.

J'avais déjà eu connaissance de particuliers (par exmeple, un auteur et blogueur ayant une petite notoriété) qui avaient écrit eux-mêmes leur (auto)biographie sur Wikipedia ;)

dimanche 14 décembre 2008

La Poste et les produits dérivés de Bievenue chez les ch'tis

Alors que je faisais la queue dans le bureau de poste de mon quartier avant-hier (le jour même, le facteur n'avait pas eu le courage d'aller porter un courrier recommandé jusque chez moi... :), à ma grande surprise, voilà ce que j'ai découvert :

- un nombre de guichets fortement réduit, le bureau de Poste étant désormais occupé en partie par des divers produits vendus par la Poste : ses propres produits dérivés, forcément (enveloppes pré-timbrées et autres cartes de voeux), mais aussi une pléiade de produits sans rapport avec la marque La Poste : je me demande quels types de partenariats elle a pu nouer pour l'occasion ?

- on y trouve ainsi des coffrets-cadeaux Smartbox (de la marque Weekendesk). Il s'agit de ces packages en vogue, par lesquels on peut offrir des tout-en-un, allant du weekend de luxe à l'après-midi aventures, en passant par l'après-midi en spa.

La Poste 2

- ou encore, en bonne place, des DVD de Bienvenue chez les ch'tis. Alors certes, Bienvenue chez les ch'tis met en scène un gentil facteur... Mais cette sorte de partenariat de distribution entre la société qui gère les produits dérivés du film et La Poste me laisse un peu perplexe. Opération maligne, certes, mais est-ce vraiment le rôle de La Poste de vendre des produits sans rapport avec don domaine d'activité (et au passage, réduire le nombre de guichets) ? Clairement, La Poste se prépare à sa privatisation annoncée en diversifiant ses activités.

La Poste

màj le 15 décembre : justement, j'ai discuté hier soir avec une responsable de Smartbox : elle m'expliquait que ce partenariat avec La Poste est tout récent, et permet à Smartbox de profiter d'un réseau de distribution complémentaire de cette manière. Ils étaient jusqu'à présent distribués dans les Virgin et autres grands magasins implantés dans les grandes villes, La Poste leur permet d'être distribués partout en France, jusque dans les petites villes. Enfin, à la veille des fêtes, ces coffrets-cadeaux proposés à la vente aux clients faisant la queue à La Poste est bien sûr destiné à favoriser les achats d'impulsion...

dimanche 7 décembre 2008

Les Français vont-ils continuer à consommer high tech en cette fin d'année ?

couv Fig high tech

La question mérite d'être posée, alors qu'avec la crise économique et financière, les Français rognent leurs dépenses depuis septembre. Cela va très probablement se répercuter sur leurs achats en vue des fêtes de fin d'année. Je me posais la question pour les produits high tech, qui est devenu ces dernières années un des postes principaux de dépenses pour les Français pour leurs cadeaux de fin d'année. J'ai collaboré au supplément high tech du Figaro, Désirs numériques, paru le 27 novembre - un hors-série qui passe en revue les dernières nouveautés, tant en produits qu'en usages. J'y ai fait un focus sur le nomadisme urbain (article accessible ). Un supplément que les quotidiens et hebdos publient traditionnellement en fin d'année, un peu avant les fêtes. Bref, un supplément qui incite les lecteurs à consommer ;).

Les consommateurs vont-ils aussi se serrer la ceinture pour offrir des cadeaux à leurs proches en cette fin d'année ? Pas si sûr... Un de mes frères me disait dernièrement que le "sentiment de crise" présent chez les Français (y compris ceux qui n'ont pas été dramatiquement affectés, pour leur emploi par exemple) est aussi psychologique, et que les médias en sont probablement responsables... Il n'a probablement pas totalement en la matière. Peut-être que dans ce contexte morose, les consommateurs vont être repris, au moins temporairement, par une frénésie d'achats - un exutoire, une manière de dire F**k la crise. Peut-être même que l'on achète davantage de produits high-tech, comme les PC, les baladeurs numériques ou les consoles de jeux : de fait, dans une étude récente, l'Association américaine des produits électroniques de grande consommation (CEA) affirmait que la crise économique pousse les consommateurs à rester chez eux pour faire joujou avec leurs nouvelles acquisitions. Les ventes de télévisions à écran plat ont progressé de 40% en un an, et les fabricants de jeux vidéos prévoient des ventes supérieures à celles de l'an dernier pour les fêtes de fin d'année.

A voir si cela est vrai en France, où selon une étude de Médiamétrie, les Français dépensent en moyenne 2 270 euros par an dans les nouvelles technologies et les médias (presse, cinéma, musique), hors redevance audiovisuelle. Retour sur cela début 2009...

lundi 1 décembre 2008

Les syndicats sur la Toile à l'occasion des prud'hommales

Un petit billet à l'occasion des élections des prud'hommales, qui ont lieu ce 3 décembre (et quxquelles il est indispensable de participer ! Avis à tous les salariés-citoyens...), pour la première fois, plusieurs syndicats ont utilisé le marketing viral et Internet pour mener campagne, et sensibiliser les salariés à ces élections, qui ont encore trop peu de participants.

Dès cet été, le CFTC (syndicat en perte de vitesse, il est vrai ;) avait lancé une campagne de marketing viral, avec une mini série (10 épisodes) de lipdubs diffusée sur Internet. Dark Elevator est en effet une Web-série décapante qui prend au pied de la lettre l'expression "l'ascenseur social est bloqué". En huis clos - sept collègues de travail dans une cabine d'ascenseur -, ces sketches, dans l'esprit de "Caméra Café", dépeignent avec un humour au vitriol l'univers impitoyable de l'entreprise : des cours de chinois en vue des "JO du précaire" au pot de départ à la retraite improvisé...

Juste une, pour le plaisir...

Et Force Ouvrière a pris à son tour la parole sur le Net : le site Pour éviter ça veut traiter des sujets délicats au sein des entreprises par l'intermédiaire de vidéos décalées : exploitation, précarité, harcèlement, licenciement abusif, discrimination, délocalisation sauvage... Déjà, novembre, FO avait orchestré une vaste campagne de marketing viral en diffusant de fausses vidéos amateurs montrant un patron menaçant salariés et syndicat de délocaliser son usine en Chine. Le canular avait fait le tour de la Toile, avec pour relais de faux sites de la société "Critalec", et même un faux profil Viadeo pour le PDG. Habile.

jeudi 20 novembre 2008

Quand Orange labellise ses mobiles "verts"... (Les Echos)

Alors qu'une étude récente de l'institut GFK monter l'intérêt des consommateurs pour les téléviseurs basse consommation, la profession travaille à un étiquetage ad hoc comme il en existe dans l'électroménager. Les choses bougent aussi en téléphonie mobile : même si cela relève peut-être surtout de l'opération de com', Orange vient de lancer un étiquetage "vert" pour les téléphones qu'il propose dans ses boutiques, comme j'en parle dans cet article des Echos (en accès payant pour les non-abonnés à l'heure où je publie ce billet). En résumé, l'opérateur a élaboré une grille de critères avec WWF et BIO Intelligence services (le bilan CO2, soit la quantité de gaz à effet de serre émise lors des principales étapes de cycle de vie du produit ; consommation d’énergie et les dispositifs pour la réduire ; préservation des ressources induites dans sa composition, la limitation des substances dangereuses ; réduction des déchets). Reste qu'il existe déjà deux labels développés par l’Agence américaine de l’environnement : Energy Star, certification internationale qui indique si les équipements de bureau sont économes en énergie, et l'EPEAT. Des labels nullement pris en compte par Orange...

vendredi 7 novembre 2008

Quand le présentoir reconnaît et compare les produits (Les Echos)

J'en parle dans cet article publié dans Les Echos d'hier, en utilisant la RFID et l'infrarouge, la jeune PME grenobloise Supertec modernise les points de vente. Prenez un mobile en main et découvrez son image. Prenez deux mobiles en main et comparez-les en images. » Voilà la promesse qui s'affiche sur l'écran d'un présentoir un peu particulier à l'agence SFR de la rue du Commerce, à Paris... Le système de caméra infrarouge ouvre par ailleurs la voie à un marketing personnalisé...

jeudi 6 novembre 2008

Des démarches participatives chez la SNCF et Air France

sncf

La SNCF l'a annoncé hier, elle lance TGVlab.com, "laboratoire d’idées destiné aux internautes" pour "définir le TGV de demain", en s’appuyant sur la plateforme participative et de feedback talkSpirit, récemment lancée par BlogSpirit, une société française de plateformes de blogs.

Une nouvelle initiative 2.0 de la SNCF avec ce site communautaire autour du TGV du futur, dans la lignée de Debats-Sncf, plateforme Digg-like dont je parlais dans ce billet.

Sur TGVlab.com, les membres peuvent participer aux discussions, regroupées en 4 lieux d’échange : dans la foulée, il s'agit pour la SNCF de former des communautés d'utilisateurs, avec TGVlab, la communauté "laboratoire d’idées" ; "Idées de voyage" ; SNCFmobiLab, la communauté des testeurs de sncf.mobi, le portail mobile de la SNCF ; et Projets TGVlabla, communauté des entrepreneurs et des PME co-constructeurs des innovations TGV. Cette plateforme privée BtoB accueille les acteurs du marché souhaitant répondre à des appels à projets pour le TGV de demain.

Cette plateforme comporte des fonctionnalités Digg-like, puisqu'on peut y rechercher dans les contributions et les classer selon leur date ou leur influence, ou encore consulter le journal d’activités d’un membre ou d’un thème et s’abonner à leurs mises à jour.

Une initiative gonflée de la part de la Sncf en tous cas, alors que le mouvement de grève actuel ne doit par ravir tous les clients ;). Mmm, d'ailleurs le mot "grève"" n'apparait pas une seule fois sur la page d'accueil (au design assez réussi, au demeurant).

Hasard... Le même jour, Air France et KLM ont annoncé lancer un réseau social “aérien” , appelé Bluenity. Il s’affirme être le “premier site social du secteur aérien”. Il vous permet par exemple de savoir avec qui vous allez voyager sur votre prochain vol, partager des adresses sympas entre voyageurs... En effet, une fois son billet émis, le passager d’Air France et de KLM peut, s’il le souhaite, rendre visible sa présence sur un vol et connaître pareillement le profil des voyageurs sur le même avion. Disponible en 3 langues (français, anglais et néerlandais), Bluenity, site gratuit, est organisé autour de 5 rubriques principales : Voyages, Profils, Messagerie, Communautés et Bons Plans. Là encore, un des objectifs est de créer des communautés de membres autour d'affinités communes.

vendredi 10 octobre 2008

Les cadres télé en moumoute de chez Loewe

IFA Loewe Photo C. C.

Aperçu à l'IFA de Berlin fin août, que j'avais couvert pour les Echos (oui oui je sais... je viens de retomber sur des photos de mon iPhone que j'avais oubliées !), cette initiative très intéressante de Loewe, la marque allemande de TV - vidéo (presque) haut de gamme qui est en train d'empiéter furieusement sur les plate-bandes de Bang & Olufsen. Elle propose des écrans TV personnalisables, dont en partie sur le design : sur demande, vous pouvez avoir une écran plat TV doté d'un contour de votre choix : cuir, matière brillante... ou même de cette magnifique moumoute en haut de la photo ;). Epatant. Et bien vu dans la logique de produits personnalisables et marrants, et qui consacre la télé comme un meuble designé.

D'ailleurs, les autres constructeurs misent aussi sur le design, même les marques grand public : à ce titre, l'écran TV Scarlett de LG fut une première : l'arrière de l'écran y est peint en rouge... autre initiative, chez Samsung, la sorite d'un écran TV co-brandé avec Giorgio Armani - jolie initiative marketing, bien que la qualité technique ne soit pas forcément à la hauteur, d'après les spécialistes...

jeudi 2 octobre 2008

"Plus belle la vie", ses 6 M de téléspectateurs, son merchandising (Les Echos)

"Plus belle la vie", série de carton-pâte à succès, diffusée depuis 4 ans sur France 3, qui donne à voir une vie de village idéalisée dans une Marseille reconstituée... C'est aussi 6 millions de téléspectateurs chaque soir, 27 millions d'euros de budget par an, et 43 millions d'euros par an de recettes en pub pour la régie publicitaire de France Télévisions.

J'y ai consacré cette enquête, parue dans Les Echos d'aujourd'hui. Avec aussi ce focus sur les soaps TV locaux, un format à succès un peu partout dans le monde...

Et rien que pour vous, en avant-première, ces images du futur jeu vidéo "Plus belle la vie" (sic) pour Nintendo DS, qui doit sortir fin novembre, ainsi que du jeu vidéo pour téléphone portable, attendu pour fin décembre.

screen Nintendo Pblv

copyright Mindscape

PBLV C4M

copyright C4M Prod.

mardi 30 septembre 2008

Buzz the Brand : 4 questions à propos du buzz marketing

Gregory Pouy de l'agence Buzz Paradise a posé 4 questions sur le buzz marketing à plusieurs blogueurs, dans le cadre du salon Buzzthebrand (programme ), consacré au marketing viral, organisé par Stratégies et Vanksen, qui aura lieu du 20 au 24 octobre à Paris.

Dans la foulée, on notera le lancement conjoint du Festival du Film Viral le 21 octobre au soir, qui récompensera les meilleurs films viraux de l’année.

Comme les quelques autres blogueurs sollicités pour l’occasion, je me suis pliée au jeu du questions-réponses…

1/En quoi une communauté peut elle renforcer une marque ?

Une communauté en ligne constitue une base de clients bien informés, et/ou qui ont une expertise sur le sujet, la marque. Donc ils apportent une certaine crédibilité à la marque. Etant à la fois consommateurs et experts, ils rassureront le client.

Une des bases du Web 2.0 consiste en la co-création de contenus et d’idées (ou crowdsourcing): en gros, des marques ont bien compris l’intérêt de faire travailler les internautes pour elles ;). Les outils permettant ce partage de contenus sont légions : je pense aux blogs de marques bien sûr, mais aussi aux plateformes de blogs, ouvertes par une marque, sur un thème précis. Cela permet de fédérer une communauté d’internautes sur un thème précis – communauté qui deviendra idéalement une communauté d’early adopters, faisant référence. Je pense notamment à la plateforme de photoblogs MyPhotos.fr, dont je parlais  : ouverte par Samsung, les internautes y commentent eux-mêmes l’usage qu’ils font de leur matériel photo Samsung… Autre outil très en vogue, les plateformes Digg-like, ou les internautes-clients proposent carrément leurs idées pour améliorer les services de l’entreprise. Les autres internautes peuvent commenter ces idées, ou voter pour elles. Un système de plébiscite faire ainsi remonter en tête de classement les idées les plus populaires. A ce titre, la tentative de la Sncf avec Debats-Sncf.com est particulièrement réussie, tout comme celle de Starbucks, avec Starbucks Ideas. Ce dernier exemple (que j’analyse dans cet article pour Les Echos) est révélateur, alors que Starbucks connaît une chute de fréquentation depuis le début de l’année… Autres outils, les wikis, ou encore une page / un groupe / une rubrique « fan de » dans Facebook… qu’un administrateur devra veiller à entretenir régulièrement.

Attention, laisser la libre parole à une communauté entraîne plusieurs contraintes pour une marque :

- accepter de déléguer, avec les risques que cela implique : ce n’est plus le service marketing ou pub qui prend la parole, mais les consommateurs. Vous essuierez peut-être des critiques, mais gagnerez en terme d’image de marque par votre transparence affichée Bref, vous ne contrôlerez pas autant votre communication que lors que vous la blindez en interne.

- la nécessité d’assurer un suivi des propositions émises par votre communauté. Par exemple sur une plateforme Digg-like, les contributeurs attendent de savoir ce que sont devenues concrètement leurs propositions. Starbucks Idea distingue ainsi les idées under review par son équipe de recherche.

- ne pas en faire trop dans la gadgétisation : inutile de vous doter du dernier « outil social » à la mode ou de les multiplier si vous ne savez pas les utiliser. Surtout, il faut savoir clairement dès le début pourquoi on se dote de tel outil, et à quoi va nous servir une communauté : relayer un message ? Tester des idées de futurs services ?...

2/ Le marketing viral nouvel eldorado ?

Peut-être… Probablement parce que des agences de pub spécialisées cherchent à vendre cela comme un nouveau format publicitaire indispensable. Il y a eu ces précédents où l’on a vu des marques se lancer dans une campagne de buzz sans y être préparées (comme cette marque qui a lancé ses produits laitiers frais ce printemps auprès des blogueurs… mais a paniqué face aux premières questions de la presse économique ;). Probablement parce que des marques habitués à communiquer de façon classique, convaincues de se lancer par leur agence de pub, ont plongé dans le bain sans se préparer. On m’a souvent évoqué ces derniers mois, ces marques qui cèdent à cette mode de prêter des produits à quelques blogueurs, en estimant que cela constituera un bon buzz préalable à leur campagne de pub.

Or, la campagne de marketing virale (= envoi d’un buzz-kit auprès de quelques blogueurs « influents » + organisation d’un event avec ces blogueurs + diffusion d’une vidéo virale sur YouTube et Dailymotion…) commence à devenir un format publicitaire qui perd en originalité. Du fait que trop de marques ont voulu y recourir.

En cas d’école de bad buzz, je citerais celui autour du téléphone mobile Samsung M110 Solid, en février 2008, que je décrivais dans ce billet. En résumé, l’envoi de morceaux de viande ( !) a résumé la campagne à un effet de provoc’ de mauvais goût. La campagne a été de facto "détruite" par les blogueurs eux-mêmes.

3/ Pourriez-vous donner 3 conseils pour bien utiliser les nouveaux outils du marketing alternatif ?

- Réfléchir d’abord à l’objectif de cette campagne : recruter de nouveaux clients, se faire connaître auprès de certaines catégories (early adopters ou consommateurs lambda) ? Tester de nouvelles idées ? Imposer un nouveau produit ?... Et accessoirement, au budget que l’on y mettra.

- Réfléchir à quels outils « alternatifs » on recourt, et pourquoi. Car il y a une multitude de nouveaux supports marketing : street marketing, supports hors-médias (des agences spécialisées comme Tapage Media proposent même des emplacements publicitaires sur des tables de bistrots, des cartons à pizzas…), vidéo virale, blog temporaire, page Facebook ou MySpace (comme celle de Cartier)…

- Utiliser ces outils de marketing alternatif dans une campagne marketing globale. La campagne doit être cohérente, idéalement doublée d’une campagne de pub classique (affichage publicitaire, print, etc).

4/ En qualité de blogueurs qu'attendez vous d'une marque qui souhaite vous approcher ?

Qu’elle sache cibler ses blogueurs, et leur parler de façon personnalisée. Le tout consiste à effectuer un mix blogueurs « influents » + blogueurs « généralistes » (à grosse audience) + blogs spécialisés, qui ont une expertise sur un sujet donné (et sont lus pour cela). Mieux vaut sélectionner quelques blogueurs. Ensuite, elle devra leur exposer le projet de marque de manière personnalisée : rien de pire qu’envoyer un mail-type à tous les blogueurs, sans tenir compte des sujets qu’il traite et de la nature de son audience.

5/ Pourquoi les annonceurs doivent-ils participer aux conférences Buzzthebrand ?

Pour acquérir les compétences nécessaires à ce type de campagne, qui doit être tout aussi structurée et professionnelle qu’un autre type de campagne. Et pour avoir de bons contacts, connaître les spécialistes du marché, assister à des études de cas...

mercredi 24 septembre 2008

Solidaime, la 1ère marque de "produits solidaires de grande consommation"

Le concept est assez surprenant, et me laisse un peu perplexe. Solidaime vient d'annoncer son lancement: c'est à la fois le nom d’une association et d’une marque, avec à la clé la première gamme de produits solidaires de grande consommation (pâtes, œufs, conserves, produits laitiers, croquettes pour chiens…). L’objectif de Solidaime est d’organiser une coopération entre les enseignes de grande distribution, les associations caritatives et les industriels de l’agroalimentaire, pour proposer des produits à un prix de vente inférieur aux marques nationales. Le plus solidaire réside dans le fait qu'une partie du prix de vente est reversée à l’association partenaire de Solidaime (la somme versée et le nom du bénéficiaire étant indiqués sur le packaging rose des produits).

Les associations partenaires sont SOS Villages d’enfants, Handicap International, Croix Rouge Française, Action contre la faim et la Fédération Française des associations de chiens guides d’aveugles (FFAC). Côté industriels ce sont Hero, Senoble, Bonduelle, Alpina Savoie, Canissimo, Matines et Jean-Caby qui se sont joins à l’opération.

Belle initiative, forcément. Outre son aspect solidaire, louable en soi, elle tient parfaitement la route du point de vue business : Solidaime peut s'appuyer sur les distributeurs Auchan, Intermarché, E.Leclerc, Atac et Match qui mettront les produits Solidaime dans leurs rayons. Surtout, le concetp est dans l'air du temps, alors que la question du pouvoir d'achat préoccupe plus que jamais les consommateurs, qui risquent de devenir plus échaudés face à des polémiques comme celle amorcée ce matin par 60 millions de consommateurs, qui montre que certaines marques ont augmenté en douce leurs prix - une "inflation masquée" par des packagings plus réduits par exemple... Autre fait révélateur, pourtant passé quasi-inaperçu : il y a 8 jours, Danone a annoncé le lancement de son premier "yaourt low cost", avec un pack de 6 yaourts commercialisé pour moins d'un euro.

dimanche 14 septembre 2008

Mexican marketing (4) : l'église de Santo Domingo et ses SMS surtaxés

On repart sur le marketing mexicain, avec cette fois un exemple assez marrant d'une tentative très high tech de la part de l'Eglise mexicaine.

Les Mexicains ont un rapport assez complexe avec la religion catholique - pour mémoire, implantée de force par les conquistadors espagnols, qui ne se sont pas privés de construire nombre d'églises avec des pierres des temps mayas qu'ils avaient anéantis auparavant... Du coup, on observe aujourd'hui dans leurs pratiques religieuses un mélange de ferveur et de paganisme, peut-être un lointain héritage des mayas.... Sachant qu'au moins 85% des Mexicains sont catholiques, tandis que l'évangélisme gagne du terrain, tout comme aux US et au Brésil.

L'exemple de la Santa Catarina, une sorte de divinité trash (un squelette revêtu d'atours féminins), adorée des plus modestes et des voleurs paraît-il, montre ce rapport assez étrange à la religion... Bref, voilà pour le petit aperçu sociologico-religieux :)

santa Catarina Photo C. C.

Or, qu'ai-je découvert à San Cristobal de Las Casas ? Comme beaucoup de villes mexicaines, elle regorge d'églises et cathédrales magnifiques, qui attirent les touristes. Pour l'église Santo Domingo, à la place du traditionnel panneau explicatif sur l'histoire de l'église, on a découvert... une liste de numéros que l'on nous invité à composer pour obtenir un SMS pour avoir des infos sur l'histoire, l'architecture, ou encore les légendes entourant cette église ! Le SMS est surtaxé cela va sans dire. C"est bien la première fois que je découvre cette tentative de marketing direct développée par une autorité religieuse ;)

SMS église

lundi 8 septembre 2008

L'INA, c'est aussi une entreprise

J'ai déjà parlé plusieurs fois de l'Institut national de l'audiovisuel dans mes articles, je trouve que l'évolution de cette administration publique vers une entreprise qui gère très bien son trésor de guerre (ses archives audiovisuelles numérisées, et son expertise en la matière) est assez remarquable. Sa prochaine ambition : lancer sa chaine de TV début 2009, sur certaines chaînes du câble et du satellite. France Télévisions et Canal + devraient être de la partie. En début d'été, il se murmurait même que son patron, Emmanuel Hoog, serait candidat à la présidence de France TV...

J'y ai consacré un papier dans le dernier numéro, de septembre, du mensuel L'Entreprise.

Mexican marketing (3) - de la toxicité de la culture nord-américaine

Nouveau volet pour ma série de billets sur le marketing au Mexique... Bon, je la joue un peu provoc' en parlant de la toxicité de la culture US ;) En fait, il n'y a pas très longtemps, je discutais justement avec une amie, en me demandant si j'étais atteinte d'anti-américanisme primaire (comme on le reproche souvent aux Français)...

Mais de fait, un phénomène saute aux yeux dans les modes de consommation de la population mexicaine : ils évoluent de plus en plus vers un mode de consommation à l'américaine, que ce soit pour le cinéma ou pour la bouffe... Et en la matière, la situation est préoccupante : j'en parlais dans ce billet avant les vacances, un tiers de la population américaine est atteinte d'obésité...Or, le Mexique atteint le même chiffre, avec près de la moitié de la population atteinte d'obésité ou de surpoids ! Ce qui est dû à la fois à la malnutrition (la junk food étant bon marche...) et à la popularité de la bouffe américaine, surtout chez les jeunes mexicains. Tout le problème est qu'avec l'apparition d'une junk food très bon marché ces dernières années, la disponibilité accrue de nourriture à des prix inférieurs signifie que les pauvres ont accès à une alimentation plus riche. Si l'élite peut choisir d'adopter un style de vie sain, moins de choix alimentaires s'offrent aux pauvres qui ont un accès plus limité à l'éducation à la nutrition.

Autre phénomène, à Mexico, j'ai remarqué avec surprise que les mexicains qui nous hébergeaient (représentatifs des jeunes classes moyennes supérieures nous emmenaient non pas dans des brasseries typiques, mais dans des sortes de fast-foods servant à la fois des burgers et des tortillas - paradoxe. Des fast-foods très souvent filiales du géant US Wallmart.

Les pouvoirs publics mexicains ont commencé à monter des politiques de santés publiques, avec notamment des insertions de sortes de messages sanitaires dans les pubs TV pour certains aliments, l'insertion de menus "lights" dans certains fast-foods... Mais cela reste encore léger.

mardi 2 septembre 2008

Buzz marketing de luxe : Renault Laguna par Balistik* Art

chroniq plaisir

Série sympa de petits films vidéos réalisés par Balistik* Art, la toute jeune agence de buzz marketing de luxe montée par Stéphane Galienni, à l'occasion de la sortie de la Renault Laguna Coupé. Dans ces clips, on sort de l'univers de la voiture (et des spécifications techniques, classique dans toute pub de bagnole) pour cerner l'univers urbain du public-cible, le jeune cadre dynamique ;), plusieurs blogueurs définissant dans leurs clips leur vision du "pur plaisir". A vous de voir...

A voir donc, les Chroniques du plaisir, c'est que ça se passe.

Les marques se déclinent en objets nomades (Les Echos)

J'en parle dans ce papier marketing, dans Les Echos d'hier, que ce soit en placière Perrier, lampe frontale Jeep ou vélo Chanel, les noms connus du public lancent des produits dérivés liés à la mobilité pour élargir leur univers.

D'ailleurs, le concept fait le plein, via un système de licences, sur lequel quelques rares acteurs remportent la mise, comme le fabricant d'accessoires automobiles Impex, ou l'agence d'extension de marques TLC (The Licencing Company).

Forcément, l'industrie du luxe s'y intéresse aussi, avec cette incursion dans l'outdoor et le pique-nique...

Perrier Image TLC

mardi 26 août 2008

Mexican marketing (2) - la guerilla marketing pro-Marcos dans le Chiapas

Le marketing peut aussi avoir une teneur politique, fût-il révolutionnaire. Deuxième volet de ma série sur le mexican marketing donc, avec cette fois un focus sur comment est entretenue une certaine ferveur autour du Commandant Marcos. Un grand merci à Anne Daubrée, qui a sillonné le Mexique avec moi, pour donner sa patte à ce billet, et pour ses photos.

Pour mémoire, Marcos incarne le mouvement des "sans-terre", dans la lignée du zapatisme, ces nombreux paysans (souvent pauvres) de la région du Chiapas (sud-est du Mexique) qui veulent récupérer leurs terres, souvent réquisitionnées par des gros propriétaires. Le mouvement a connu son apogée en 1994, avec des affrontements entre les forces militaires et les zapatistes de l'EZLN (Ejercito Zapatista de Liberacion Nacional), mené par un homme masqué, le sous-commandant Marcos, dans la ville de San Cristobal de Las Casas. Le mouvement avait alors été relayé en Europe, par des artistes comme Noir Désir, par José Bové, ou encore le photojournaliste Sebastiao Salgado.

La "mémoire" du commandant Marcos (réfugié avec ses troupes dans les forêts du Chiapas) est toujours vive à San Cristobal, comme nous l'avons constaté. Avec de véritables outils de guerilla marketing déployés dans les rues. Comme le montrent les photos d'Anne, cartes postales, T shirts à la gloire du commandant, et même poupées de lui sur son cheval, prolifèrent sur les marchés, pour le plus grand plaisir des touristes. On trouve même en centre-ville, en face du Burger King, un café très branché, "La Revolucion" à la déco explicite... Et, dans les librairies, les biographies du commandant Marcos et les DVD sur la révolution cubaine jouxtent les livres sur la civilisation maya.

Du véritable marketing de rue donc. Est-il structuré ou artisanal ? A-t-il l'aval des troupes de Marcos ? Et de la mairie ?...

Mexiq mktg Marcos 1

Mexiq mktg Marcos 2

Mexiq mktg Marcos 3

Mexiq mktg Marcos 4

Photos Anne Daubrée - Tous droits réservés

lundi 25 août 2008

Mexican marketing (1) - le wait marketing au Mexique

De retour après la traditionnelle pause estivale, pour rester un peu en vacances, je vais vous proposer un peu d'évasion ces prochains jours avec une série dédiée à certaines pratiques marketing que j'ai remarqué cet été en sillonnant le Mexique.

L'idée m'a semblé intéressante, car j'ai relevé plusieurs formes de marketing - et donc de consommation - particulièrement innovantes lors de mon voyage. Le Mexique est frontalier des Etats-Unis, du coup, la population adopte certaines habitudes de consommation US, voire, pour les jeunes générations, assume totalement sa conversation à la consommation US - avec des effets pervers, j'y reviendrai.

Premier phénomène marquant, ici, les annonceurs peuvent s'appuyer sur de nombreux outils permettant le wait marketing - ou comment faire de la pub auprès des clients en train d'attendre, comme je l'évoquais dans ces billets.

De fait, le Mexique est un pays immense, où les gens circulent beaucoup par bus, lui-même un formidable relais publicitaire. Alors que le réseau ferroviaire y est peu développé, et que beaucoup de Mexicains ne possèdent pas de voitures pour faire de gros trajets. Toute salle d'attente dans une station de bus comporte ainsi des écrans télé, qui diffusent essentiellement des clips, et des pubs pour des annonceurs locaux ou nationaux, comme ici à Villahermosa. Ces annonceurs sont une ressource inespérée pour les quelques compagnies de bus dits "de luxe", qui se partagent la quasi-totalité du marché. wait mktg Mexiq 1

Egalement, aperçue dans la station de bus de Campeche, cette machine un peu particulière qui permet en fait de se cirer les chaussures... en regardant un écran défilant de publicités.

wait mktg Mexiq 2

Photos C. C. Reproduction interdite sans autorisation

Les bus en eux-mêmes, qui assurent les liaisons entre grandes villes, moyennant souvent plusieurs heures de trajets, sont bien sûr dotés d'écrans télé, qui diffusent télénovelas sirupeuses et films américains bas de gamme... Mais diffusent aussi, en plus des traditionnels spots publicitaires, de véritables publi-reportages. Lors de mes trajets en bus, j'ai ainsi vu plusieurs publi-reportages visiblement réalisés par la même boîte de prod (avec toujours le même présentateur) autour du concept de vacances de luxe et de design de maisons de luxe. Une profusion à laquelle seule une petite minorité de mexicains a accès - et qui n'emprunte sûrement pas ces bus...

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