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dimanche 31 janvier 2010

Phonographe, 78 tours, 45 tours, cassette, CD, MP3... 100 ans de musique enregistrée

Cette semaine se clôturait à Cannes la 44ème édition du Midem, rencontre annuelle des professionnels de la musique et du disque. Rencontre professionnelle qui permet toujours de prendre le pouls d'un secteur économique - et de l'état de la création artistique qui en émane.Si, sur le second plan, la créativité des artistes n'a jamais donné lieu à autant de nouveaux-nés sur la scène musicale, sur le premier plan, clairement, l'industrie musicale ne se porte pas très bien. A voir, par exemple, les constats mitigés chez ElectronLibre et Slate.fr.

Le contexte est d'autant plus particulier que, on en a peu parlé, mais la musique enregistrée est centenaire ! Un siècle que se sont succédés différents supports : le phonographe de Thomas Edison en 1877, le gramophone à 78 tours par minute de l'Allemand Emile Berliner en 1887, le disque vinyle à microsillon à 331/3 tours par minute de Columbia en 1948, le vinyle à... 45 tours/minutes de RCA-Victor la me^me année (première guerre des formats !), la cassette audio dans les années 70, le premier CD (compact-disc) en 1982...

Des standards, des formats qui se succèdent, avec toujours les mêmes problématiques : comment trouver un support physique qui restitue le plus fidèlement possible le son initial, et soit le moins possible altéré par le temps ? Se succèdent aussi constamment la guerre des formats, les crises, la concentration des firmes musicales...

Mais dans les années 2000, une mutation de taille est apparue : Internet. Et l'émergence du format MP3. Pour la première fois, la musique a un support dématérialisé, abstrait. Lequel support - autre bouleversement - n'est pas un format initié et contrôlé par l'industrie phonographique. Les formats de fichiers numériques musicaux reproductibles permettent à tout un chacun de faire circuler sa musique, voire de s'autoproduire (avec les ordinateurs "multimédia" qui apparaissent alors), sans passer par le maillon traditionnel des maisons de disques.

Une problématique très bien résumée dans le livre d'Emmanuel Torregano (''Vive la crise du disque !'', ed. Les carnets de l'info, 21 € - que j'ai chroniqué pour L'Expansion.com) : les acteurs de la musique ont eu beaucoup de mal à prendre le virage du numérique. Après des années 90 florissantes, où les revenus avaient été multipliés par quatre !

Avec des indices significatifs : en 2001, l'Allemagne, les Etats-Unis et l'Angleterre étaient déjà en pleine crise du disque, les ventes plongeaient. Côté français, les ventes étaient soutenues par... les premières éditions de la Star Ac' et Pop Star, révèle Pascal Nègre, patron d'Universal France.

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D'où leurs tentatives de démultiplier les sources de revenus : plateformes de téléchargement, quitte à prendre des parts dans des sociétés de l'Internet, artistes parfois outrageusement porte-marques publicitaires, tournées aussi rentables que possible, voire concerts privés, plus-produits pour fans... Quitte à tenter de ressortir des supports vintage, comme le classique disque vinyle, que l'on vendra plus cher à un public averti (voir mon billet sur le sujet).

So, et maintenant ? La mission Zelnik a suggéré des pistes, diversement accueillies. Quelles pistes pour demain ? L'abonnement à une offre illimitée est souvent évoquée dans les discours qu’Emmanuel Torregano a retranscrits. Alors que la piste d'une "carte jeune" à 50 €, évoquée dans la mission Zelnik, fait son chemin.

Une chose set sûre : les artistes ne pourront plus penser la chronologie de leur production au rythme albums / tournées / compilations (so 80's...), mais autour de nouveaux modèles : coupler la vente sous deux formats différents (la vente de fichiers MP3 + CD; ou disques vinyles 'à haute valeur ajoutée' +MP3), la diffusion gratuite sur une plateforme payée par la publicité, des systèmes d'abonnements, les concerts (plus encore qu'avant)...

BD numériques lisibles sur iPhone (et bientôt sur iPad) à Angoulême

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Le Festival de Bande dessinée d'Angoulême se déroule cette année dans un contexte particulier : comme j'en parlais déjà l'an dernier dans ce billet et celui-ci, quelques start-ups commencent à s'associer des maisons d'édition pour lancer des "BD numériques", dont les planches sont lisibles sur ordinateur, voire sur iPhone via une application dédiée.

L'innovation étant que, bientôt, ces "BD numériques" seront lisibles sur de nouveaux supports nomades : les Readers, mais aussi... l'iPad, la tablette numérique d'Apple tant attendue, annoncée cette semaine. Elle sera compatible avec le format ePub (le standard pour les livres numériques), et acceptera les applis iPhone.

Or, les éditeurs BD, comme Aquafadas, Manolosanctis, Tekneo (avec Nomadbook)... rivalisent d'idées innovantes pour valoriser leurs récits sur ces nouveaux supports. Et prendre le virage du numérique, en mêlant différents formats. Je les ai passés en revue dans ce diapo en images, que j'ai publié cette semaine. Plusieurs misent sur l'audio, qui leur permet d'accompagner de commentaires des auteurs certaines planches de leurs BD. Les internautes peuvent parfois laisser des commentaires écrits à certaines BD.

Certains, comme Manolosanctis ou Sandawe, proposent carrément aux internautes de sélectionner leurs BD favorites, celles qui sont plébiscitées étant publiées, voire co-financées par des internautes, selon le principe du crowdraising, déjà appliqué chez Mymajorcompany ou Peopleforcinema.

Clairement, les plateformes numériques ont essaimé sur la Toile : BD Touch, Digibidi.com, Relay.com, Lekiosque.fr, Mediatoon, MobiLire... Il leur restera à trouver leur business model, et les services ++ qui leur permettront de se distinguer.

dimanche 10 janvier 2010

Applis mobiles "pour adultes" : c'est parti ?

Vu chez l'ami Guillaume Grallet, les applications mobiles, qui vont cartonner, comme l'expérimente déjà Apple (j'en ai parlé ici et entre autres), pourraient s'étendre... au domaine X.

On le sait, le X a fait les beaux jours du Minitel (Rose), et des débuts du web. Dans le domaine des applis mobiles, historiquement, Apple ne valide pas les applications "pour adultes" pour son AppStore. Mais d'autres s'y intéressent déjà, et comptent bien en lancer sur d'autres plateformes, dont Android (puisqu' il n'y a pas de filtrage des applications lancées sur l'Android Market). Reste à voir si, lorsque cela émergera réellement, il n'y aura pas un filtrage d'une manière ou d'une autre. Un industriel y va d'ailleurs déjà de son petit buzz sur la Toile :

lundi 28 décembre 2009

"Dictionnaire du look": t'as le look bimbo, emo, bobo, caillera, arty... ?

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Dans la traditionnelle moisson de bouquins offerts pour Noël, j'ai eu un petit coup de coeur pour celui-ci (le genre de bouquin dont on se dit "grmf, j'aurais bien aimé l'écrire !"). Dans ce "Dictionnaire du look - Une nouvelle science du jeune" (ed. Robert Laffont), Géraldine de Margerie, jeune journaliste chez Yagg (site d'infos gay et lesbien) avec les photos d'Olivier Marty, DA et photographe, de l'agence de communication visuelle IP-3, passent en revue 39 looks, styles, sous un angle un peu conso/tendance, mais aussi sociologique, pour parvenir à cerner de véritables sociotypes. C'est surtout là que réside l'intérêt du bouquin.

De fait, c'est l'aspect étude sociologique sous-jacente qui est le plus intéressant : comme l'indique son sous-titre, ce bouquin a vocation à aider les parents un peu paumés à mieux comprendre leurs ados d'enfants,Mais il permettra aussi à tout un chacun de mieux cerner ses amis ou relations professionnelles. Et on se doute que c'est le genre d'ouvrage qui est pain bénit pour les pros du marketing.

Contrairement à ce que le titre pourrait laisser entendre, il ne s'agit d'un 'dico encyclopédique' sur les looks du moment, mais un passage en revue avec légèreté, humour et précision dans l'écriture pour cerner plusieurs looks, qui renvoient aux cultures idoines (et CSP, bandes, influence culturelles du moment...). D'ailleurs, le ton est à la fois neutre et optimiste, avec juste ce qu'il faut de distance, par des auteurs qui maîtrisent bien leur sujet.

Le livre s'attarde plus longuement sur les tendances les plus connues, comme les bobos, la révélation des années 2000 ("le coeur à gauche et le portefeuille à droite", comme on le sait). Le chapitre qui y est consacré est d'ailleurs très drôle et riche, avec des 'sous-types' (bohemian bourgeois, biobo, aristo-bohème...), la culture, les lieux stratégiques, les prénoms d'enfants bobos (véridiques - j'ai déjà croisé des pauvres Philémon, Lou et autres Cerise), un samedi-type...

Bien aimé aussi le passage en revues d'autres catégories connues (le geek, la fashionita, le gothic, le BCBG...) ou plus émergentes (la lolita kawai issue de la culture nippone, les baby rockers des beaux quartiers fans des Strokes et de Philippe Manoeuvre, le jah-jah, dérivé contemporain des hippies...).

Les textes sont complétés par des photos alternant portraits des looks-types, accessoires... Autre point très agréable, le bouquin ne cède pas la facilité de citer des marques portées sur les photos. Les marques-fétiches pour tel ou tel style sont juste citées dans le texte.

jeudi 24 décembre 2009

Christmas songs aux US / Merry Xmas, let's rock !

Noël oblige, un petit billet de circonstance, avant que je ne déserte mon clavier pour quelques jours, au profit de contrées nordiques ;)

La coutume est peu connue en France, mais c'est un passage obligé aux US pour tout groupe ou chanteur qui se respecte : écrire un titre, ou carrément un album, entièrement dédié à Noël, qu'il soit rock, punk, pop, sirupeux... Alors certes, on peut y voir une bonne dose de marketing / bizness un peu cynique et "récupératrice", mais après tout, la musique n'est pas la première à s'emparer du business de Noël. Côté business, il y a d'ailleurs eu quelques compilations mémorables, dont celle réalisée par la talentueux et fou Phil Spector, avec sa compil' de 1963 "A Christmas gift for you", avec toutes les stars de son écurie comme Darlene love ou The Ronettes.

Et à vrai dire, il y a de jolis bijoux dans ces Xmas songs. Petit florilège. Un grand merci aux apporteurs d'idées, dont (mon frère) Benoît, des Dangerous Pets, pour la sélection. A voir aussi, cette sélection indie très complète.

Ce qui m'a donné l'idée de ce billet est en fait ce titre de l'album solo de Julian Casablancas (un des très sexy membres des Strokes), sur son très bon album solo, qui fait partie de ma sélection musicale du matin en allant au boulot... Avec donc ce titre "I wish it was Christmas today", extrait de son album solo Phrazes for the young. Très vintage. Enjoy...

On poursuit avec les classiques. A savoir :

Bien sûr Les Beatles, avec "Christmas Time (is Here Again)" (voir la compil' de 70 "The Beatles' Christmas Album" (U.S.) aka" From Then to You "(UK)) :

Les Beach Boys, avec"Little Saint Nick" en 1963 :

Dans un autre genre ;) Eazy E's "Merry Muthafuckin' Xmas (merci Driss) :

Et puis bien sûr, George Michael, avec "December song / dreamed of christmas" (si si, j'assume ;). Mmm, mielleux à souhait :

Joyeux Noël ^^

dimanche 22 novembre 2009

Des auteurs s'essaient à la nouvelle sponsorisée... sur Disneyland

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J'en suis (presque) tombée de ma chaise en ce doux dimanche matin. Dans ce billet sur le blog Rath, blog corrosif dédié à l'édition (et découvert via le Twitter de William Rejault), j'ai découvert une nouvelle forme de sponsoring... dans l'édition.

On y découvre donc qu'une dizaine d'écrivains branchés, dont des journalistes en vue (Tania de Montaigne, David Abiker) ont signé des nouvelles sur le thème Disneyland, dans l'ouvrage éponyme, publié chez Flammarion. La jaquette en couv' est d'ailleurs explicite, présentant l'ouvrage comme émanant de "neuf auteurs au pays de Mickey". Ça promet.

Certes, je n'ai pas lu l'ouvrage en question. Les auteurs invités à cette oeuvre collective sont connus pour avoir une plume alerte, et cela se lit avec plaisir, à en croire le blog de Paris Normandie. Il n'empêche, c'est le fond qui me gêne un tantinet : à en croire Rath, les auteurs ont été invités au préalable à passer un weekend à Disneyland. Invités par Flammarion, sans doute fortement inspiré sur le sujet par Disneyland Paris. Une forme de "livre sponsorisé" qui ne dit pas son nom, finalement ?

Joli coup de communication, en tous cas, pour la maison Disney. C'est la première fois, à ma connaissance, que l'on voit un ouvrage plus ou moins de commande autour d'une marque. Jusqu'à présent, tout juste avait-on vu quelques placements de produits dans des romans, ce qui est monnaie courante aux US, notamment pour les romans girly (cf cette enquête que j'avais publiée dans Les Echos en 2006).

lundi 9 novembre 2009

Le retour du disque vinyle : la musique (re)matérialisée, le culte de l'objet collector et vintage

Ça a été une redécouverte. Le son légèrement irrégulier, en même temps profond, avec parfois des grésillements. Et mettre la musique, qui s'apparente à un petit cérémonial : sortir l'objet de sa pochette, en le faisant glisser délicatement, le poser sur la platine, appuyer sur 'Play', puis déposer progressivement le bras sur sa surface, pour que le diamant du lecteur l'effleure juste... Ensuite, musica.

Peut-être un petit snobisme de mélomanes, de nostalgiques d'une autre période, une envie de retour à la musique matérielle, qui se concrétise par un objet que l'on manipule : il s'agit donc bien du disque vinyle, donné pour mort dans les années 80, lors de l'arrivée en force du CD ('compact disc', disaient alors les pubs, mais qui effectue un joli retour en force depuis quelques années. Pour ma part, trentenaire mélomane, aux goûts musicaux qui se confirment avec les années, je viens de me faire offrir une platine vinyle. Mon père était trop content de pouvoir la choisir de manière avertie. Eh oui :)

La "faute" aux DJs, dans un premier temps, qui ont ressorti de classiques vinyles 33 tours et 45 tours pour effectuer de savants mixages.. Chacun ayant sa propre collection de vinyles, qu'ils ont donc remis au goût du jour... Y compris au sein d'une tranche de mélomanes avertis, y compris les trentenaires nostalgique de cet objet représentatif de générations précédentes de mélomanes. Ou, de façon plus basique, bon nombre ont racheté une platine après avoir hérité de la collection de vinyles de leurs parents ;)

Déjà, il y a le plaisir littéralement sensuel au simple fait de mettre un vinyle (je vous renvoie au 1er § :) sur une platine microsillon, en effleurant le disque, et en pouvant apprécier les photos et textes grand format de la pochette (ça change des livrets lilliputiens des CD). Un véritable plaisir retrouvé, à l'ère du dématérialisé, où la musique en format mp3, abstraite, au son trop parfait, se déshumanise.

Surtout, cela permet à nos générations de (re)découvrir des musiques qui ont marqué notre enfance ou notre adolescence (et nos premières soirées...). Sur une brocante près de chez moi, je me suis acheté des vinyles d'occasion qu'il ne me serait pas venu à l'idée d'acheter en CD, ou même de télécharger : Georges Michaël, Tina Turner, les Who, un petit inédit de Mike Jagger en solo (et tout jeune)... Chez mes parents, j'ai eu le plaisir de découvrir ce magnifique double live de David Bowie en 1974 (époque dope donc, comme on le voit sur les photos intérieures...).

Bowie

En tous cas, le business redevient prometteur. Il représenterait actuellement 10% de la musique vendue au niveau mondial. Et les professionnels de la musique l'ont bien compris. A l'heure où la vente d'albums en CD ou en téléchargement légal dégringolent, paradoxalement, celle de vinyles importés ou d'occasion se porte bien. Quelques boutiques spécialisées ouvrent leurs portes, et encore dernièrement, à une brocante, un particulier m'expliquait avoir liquidé sans problème tous ses vinyles le matin même. Sa clientèle : des 20-30 ans.

Majors musicales et groupes repensent même le vinyle comme un bel objet collector.... susceptible d'être vendu plus cher ;) quitte à y ajouter des plus-produits pour satisfaire le fan de base devenu adulte. Du coup, les éditeurs commencent à sortir un nouvel album *aussi* en format vinyle. Ils n'y sont pas forcément perdants : un vinyle neuf se vend actuellement 20 à 30 €, un poil plus cher qu'un CD donc... et bien plus qu'un vinyle dans les 80's. Surtout lorsqu'ils jouent sur le côté série limitée. Les majors sont inventives en la matière : je me suis vue offrir le dernier album de PJ Harvey en vinyle. Comme vous le voyez, outre le vinyle, on me propose à l'intérieur un poster, et... un code m'offrant la possibilité de télécharger le même album en format mp3, légalement. Bien vu, non ?

PJHarvey

Il y a une autre explication : le besoin pour le public d'archiver, sur support matériel, des musiques qui se rattachent à sa propre histoire. Quand bien même le vinyle résiste moins bien aux outrages du temps que les supports numériques... Et ce alors qu'il devient de plus en plus difficile de trouver des "classiques" de la musique sur les sites de téléchargement (légal ou pas) pour (re)constituer son répertoire perso.

On peut aussi rattacher cela au retour du rock alternatif, depuis le début des années 2000, les Strokes, Libertines, et autres Arctic Monkeys (tous proposés à la Fnac en vinyle - ça tombe bien...) nous donnant envie de revenir à nos classiques de la culture rock, sur le format classique - le vinyle, donc.

Côté high-tech, le business est tout aussi prometteur. On a vu débarquer il y a 3-4 ans des lecteurs vinyles 'mixtes', avec une sortie USB permettant de numériser ses disques en format mp3, ou encore un dock pour iPod. Pour les plus malins, des logiciels informatiques permettent (si tant est qu'ils ont une chaîne hifi dotée d'une sortie mp3 ou idoine pour un câble) de numériser leurs vinyles avec un logiciel ad hoc.

Les platines 2009, dans leur design, sont ainsi présentées "façon vintage, futuriste, pop art, ou accompagnée d'une fonction de numérisation des disques pour les convertir en fichiers MP3", souligne Didier Sanz dans ce bon papier du Figaro. Les marques présentes sur ce marché en plein revival ? "Même des fabricants qui n'ont jamais fait de vinyle, comme Denon, Marantz ou encore Goldmund, spécialiste du numérique chic, s'y mettent", d'après le Fig'.

Alors, nouvelle tendance de conso de fond ? A voir. Rendez-vous après Noël...

dimanche 18 octobre 2009

Les T-shirts rocks : merchandising + vintage + business

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Vous avez remarqué ? Depuis quelques mois, on assiste au grand retour de T-shirts à l'effigie de groupes de musique, de préférence rock'n roll, vintage labellisés 70's, et parfois bien trash. Cela va de pair, certes, avec le retour de 'vrai' rock alternatif depuis le début des années 2000, initié avec des groupes tels que les Libertines ou les Strokes, et poursuivi avec des 'baby rockers' tels que les Arctic Monkeys. Avec dans la lignée la renaissance de groupes de rock dans les lycées, qui aboutissent parfois à des groupes (comme les Plasticines) - il y a quelques années, Philippe Manoeuvre organisait d'ailleurs des 'rock'n roll Fridays' au Triptyque, pour permettre à ces rockers en herbe de se tester devant un public. Cette vogue rock se traduit par le retour du vinyle dans un marché de niche (j'y reviendrai très bientôt), la bonne santé des concerts (au détriment des ventes de disques, comme on le sait), e, par la grâce du téléchargement musical, les ados se remettent à écouter les mêmes classiques que leurs parents, des Doors aux Beatles.

On voit de plus en plus de trentenaires ou d'ados porter des T-Shirts à l'effigie de groupes tels que les Clash, les Who ou, plus pointu, les New York dolls ou les Ramones. Une manière pour les porteurs de ces T-Shirts de revendiquer, d'afficher ces références culturelles comme étant leurs, et bien sûr un mode de pensée et une culture - le rock'n roll (et la liberté qui va avec). Plus profondément, je trouve cela passionnant de voir des ados afficher des références culturelles à priori anciennes. Même si, certes, cela se rattache à la vogue du look 'rock' qui rejaillit d'autant plus cet automne dans la presse féminine, avec le retour du cuir dans les fringues, du strass etc.

En tous cas, côté business, les marques de textile l'ont bien compris. Je me souviens avoir vu chez H&M, l'année dernière, des T-shirts pour ados à l'effigie de Blondie, et des Ramones. Imaginez : il y a quelques années, ce groupe était quasi-inconnu des ados. D'ailleurs, c'était un des groupes les plus trash des 70', dont certains membres se prostituaient, me racontait il y a quelques jours un ami mélomane averti. Littéralement, sexe, drogue et rock'n roll... Au passage, du point de vue business, je me demande comment H&M, spécialisé dans la fringue low-cost, a pu s'offrir le droit de licence des Ramones (du le prix a, certes, sans doute baissé en quelques décennies).

Les marques bobos (et chères ;) se sont aussi emparées de ce business lucratif de la fringue rock. Tel Zadig&Voltaire, qui a des pulls (en cachemire - so chic !) en hommage aux mythes du rock, arborant en lettres strassées les noms d'Elvis, Mick Jagger ou Patty Smith.

Dans le sens inverse, on voit parfois des marques solliciter des groupes poru qu'ils créent leurs propres T-shirts à leur effigie. Début 2008, Daft Punk créait un tT-shirt pour le concert "Playboy Rock the Rabbit Series", organisé par le magazine Playboy.Déjà Hot Chip, Iggy Pop, Duran Duran, The Shins, Jamie T et Tokyo Police Club avaient fait de même, ces T-shirts étant ensuite vendus aux Etats-Unis chez Bloomingdales et sur Shopthebunny.com. Là, certes, c'était pour la bonne cause, les recettes étant reversées à l’association Rock The Vote, dédiée à l’insertion des jeunes dans la vie politique.

Du coup, les groupes (ou leurs ayants-droits) tentent de se réapproprier ce business juteux, en l'adossant à leur politique de merchandising. Pour des fans ou simple addicts de jolis T-shirts parfois prêts à mettre cher dans un simple T-shirt. La semaine dernière, j'étais à un des concerts parisiens des Pixies, à l'occasion de la tournée qu'il organise pour les 20 ans de son album 'Doolitle'. Le p'tit T-shirt proposé dans la boutique idoine m'a tout de même coûté 25 €...

En butinant sur la Toile, je me suis aperçue que le T-shirt des Ramones (dudit groupe un temps sur des T-shirts H&M, donc...) était proposé jusque 45€ sur le site de la boutique officielle... et tout juste quelques euros ou £ sur des sites de ventes aux enchères. Preuve que la contrefaçon doit sévir assez largement dans ce secteur aussi.

lundi 28 septembre 2009

Livre + Web = "Level 26", un polar à double niveau

Un livre, un site, avec des chapitres en vidéos : voilà pour résumer ce qu'est "Level 26", un polar hybride, avec une dose de 2.0, et même carrément premier "roman digital", comme le signale Libé aujourd'hui.

Car Anthony Zuiker, auteur auteur de la série Les experts, vient de sortir un étrange ouvrage : Level 26 est un polar à déguster alternativement via le bouquin (classique) et avec des séquences vidéos. En effet, toutes les 20 pages, le lecteur est invité à se connecter au site Internet idoine et à entrer le code inscrit sur le livre pour avoir la suite en vidéo. Et le concept sera décliné sur les deux autres tomes de cette série, qui narre l'histoire de l'affrontement entre Sqweegel, criminel hors pair aux dons surnaturels, et l'agent du FBI Steve Dark.

Pourquoi ce système de double lecture ? "'Le but est de prendre le lecteur traditionnel de polar par la main et de lui demander de consommer le livre différemment avec des visuels de haute qualité. Il s'agit d'impliquer la génération YouTube qui ne lit pas vraiment", explique Anthony Zuiker dans Libé''.

Business oblige sans doute, l'auteur y ajoute une dose de communautaire, en chargeant les lecteurs, une fois inscrits sur le site officiel Level26.com, de repérer les erreurs du livre ("apparemment nombreuses", signale, un rien fielleux, Libé), avec à la clé des prix, comme un livre dédicacé.

Une manière, peut-être, de rendre captif avec ce nouveau format un public qui lit habituellement peu ? Le pari me plaît assez, rien que pour tester ce format, je pense me ruer sur le bouquin en question dès sa commercialisation en France :)

Alors, serait-on *vraiment* arrivés à l'ère du livre numérique ? Car même Jacques Attali (à l'origine, au début des années 2000, du Cytale - alors un échec cuisant) y croit : il a lancé il y a quelques jours son hyperlivre, Le sens des choses, édité chez Robert Laffont, avec Orange. Avec des réflexions développées par des personnalités telles que Nathalie Kosciuzko-Morizet, Erik Orsenna ou Simone Veil, complétées par des vidéos, des sons ou des documents. Mais cette fois, les contenus sont accessibles grâce aux flashcodes (ou codes 2D, dont je parlais ) imprimés sur les pages, via le site dédié. Un mélange techno susceptible de devenir grand public ? Pas sûr. Là, il faut avoir un mobile compatible (25% d'entre eux aujourd'hui), pour photographier les codes-barres et télécharger les contenus.


The Official Level 26 Trailer

dimanche 20 septembre 2009

Le calendrier 2010 des Dieux du stade, le making-of

... Pour une fois que j'ai l'occasion de mettre des (beaux) messieurs nus sur ce blog, je ne vais pas me priver :)

Soit dit en passant, il faut signaler que le calendrier des Dieux du stade (que l'on peut trouver extrêmement beauf - inutile de m'en offrir un exemplaire, je ne l'afficherai pas au bureau - trop politically incorrect - encore moins chez moi ;), édité par le Stade français, est un business qui marche, et une jolie réussite marketing, qui permet de valoriser nos rugbymen en les élevant (presque) au rang d'icônes par l'image... Repéré via le blog d'Emery.


Dieux du stade 2010

vendredi 18 septembre 2009

Opé street marketing par Adidas Place de la Bastille - Adidas + Vespa

Adidas street Photo C. C.

Vue il y a quelques jours, cette opération de street marketing Place de la bastille, avec des affichettes collées un peu partout sur les plots... L'annonceur : Adidas, pour son gamme vintage Adidas Originals. Je trouve le procédé habile, mais assez sauvage, voire intrusif (je me demande s'ils ont eu l'accord de la préfecture pour mener cette opé, d'ailleurs...).

Le slogan, "It's a sneaker way of life", renvoie à leur campagne en cours, co-brandée avec FootLocker... et la marque de scooters Vespa, pour promouvoir le lancement d'une nouvelle gamme de vêtements vintage. Ce qui me semble le plus intéressant, outre ce co-branding surprenant avec Vespa, ce que je trouve intéressant est qu'Adidas remonte à ses origines pour s'afficher comme marque historique, dotée d'une histoire propre, qu'elle retrace carrément avec une chronologie sur cette page.

Dans les faits, les deux marques viennent de lancer, le 9 septembre, une gamme de sneakers (commercialisés uniquement chez Foot Locker), baptisés Vespa GS, où la marque Vespa s'affiche aux côtés d'Adidas. Un co-branding que je trouve surprenant, l'univers de Vespa étant limité, dans l'esprit des consommateurs, au domaine du deux-roues... Ce partenariat a été initié au printemps 2009. Le drapeau tricolore italien figure aussi à l'arrière ou sur la languette de certaines de ces sneakers.

dimanche 28 juin 2009

Leçon vidéo de marketing sur le 'personal branding'

J'en ai déjà parlé à plusieurs reprises, la question de la gestion de son identité numérique s'impose maintenant à tout internaute, et à toute entreprise... Olivier Zara y a consacré un bouquin, "Réussir sa Carrière grâce au Personal Branding" (ed. Eyrolles), Darplanneur l'a reçu pour le troisième opus de son Darketing, leçon en vidéo de marketing réalisée avec l'ISG et Stratégies. On appréciera le format 2.0 qui mêle vidéo et simili-Powerpoint. En avant-première, cet entretien, diffusé à partir de demain sur Wat.tv. Enjoy...

Veuillez installer Flash Player pour lire la vidéo

vendredi 22 mai 2009

La Poste innove : marketing olfactif avec des timbres au chocolat

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C'est une des meilleurs innovations du moment en marketing, à mon sens (c'est pourquoi je préfère mettre l'accent sur la démarche innovante plutôt que l'aspect purement market) : à partir du 25 mai , la Poste commercialisera des timbres... à l’odeur de cacao. Cette série de timbres inédite célèbre les 400 ans de l’arrivée à Bayonne du chocolat. Et marque en même temps un joli coup de pub pour les Journées du chocolat de Bayonne, qu ont lancé cette sorte de produit co-brandé avec La Poste.

Le carnet de 10 timbres aura la forme d’une tablette de chocolat , chaque timbre sera doté d'un dessin différent, comme des fèves ou une tasse de chocolat chaud.

L'innovation ? Comme le précise La Poste dans son communiqué, grâce à des microcapsules parfumées et incorporées à l’encre, les timbres dégagent un parfum délicieux qui perdure... pendant 2 ans. Trois mois de recherche ont été nécessaires pour mettre au point ce processus de fabrication, breveté je suppose. Je serai curieuse de voir si cette odeur tiendra le coup lors du circuit de transport du courrier.

Je pense que c'est une des premières initiatives grand public de marketing olfactif, où on sollicite un des sens les plus aigus (et littéralement les plus sensuels) du consommateur : son odorat... Déjà plusieurs agences s'essaient à cette forme de marketing avant-gardiste, comme Scentys ou Exhalia.

Plus de 2,5 millions d’exemplaires seront mis en vente au prix de 5,60€ le carnet de 10 timbres dans les bureaux de poste et sur internet. Ces timbres, créés par Pierre-André Cousin (aucun lien...) sont disponibles aujourd'hui (23 mai) en avant-première à Bayonne (à la Maison des associations) et à Paris (Exposition du club philatélique de l’Elysée au Pavillon Gabriel). Dès demain, dans tous les bureaux de postes. Je vais tester évidemment, et vous ferai un petit retour. A vos marques...

dimanche 3 mai 2009

Communication de crise pour Amora (qui "reste à Dijon")

Amora

Amora s'est offert jeudi dernier, le 30 avril, une pleine page dans certains quotidiens (dont le gratuit Direct Matin) pour rassurer les consommateurs (et ses salariés... peut-on imaginer). On y apprend que la marque reste à Dijon, lieu historique de production de la moutarde de Dijon ;). La multinationale a donc joué la carte de la "proximité"; en parlant de "racines" pour annoncer que "Amora reste à Dijon". Unilever précise que l’usine Amora Maille de Chevigny sera le plus grand centre européen de fabrication de condiments.

Cela pourrait ressembler à un gag, mais il s'agit ici, plus que d'une simple publicité, d'une communication de crise (sociale) pour la moutarde Amora (ex filiale de Danone, maintenant au sein du groupe Unilever), au vu du mauvais buzz généré par le conflit social qui dure depuis l'automne 2008, lorsque le groupe avait annoncé un plan social avec la fermeture de l'usine historique de Dijon, qui concernait aussi la moutarde Maille. Finalement, le groupe n'avait pas trop le choix, et espère reconquérir la confiance du consommateur, de plus en plus tenté d'acheter "éthique" - je veux dire ici dans le sens éventuellement blacklister de ses courses les marques s'étant distinguées dans l'actu par des plans sociaux perçus comme injustes.

Peut-il le groupe a-t-il été contraint à cette décision par les pouvoirs publics - la mairie de Dijon a aussi abondamment communiqué sur le sujet, avec même une pétition en ligne.

dimanche 26 avril 2009

Audrey Tautou est Gabrielle Chanel... et égérie du N°5

Cela ne vous aura pas échappé, Audrey Tautou incarne Gabrielle Chanel dans dans Coco avant Chanel, film d'Anne Fontaine sorti ce 22 avril. Film où elle incarne un personnage marquant dans l'histoire de la mode, de la création, un destin particulier, mais ne représente (évidemment) pas la marque Chanel.

C'est peut-être un simple hasard, mais de ce cas il me paraîtrait très bien calculé ;). D'ici quelques jours, on verra aussi la comédienne dans une des plus grosses campagnes de pub du moment de l'industrie du luxe. Le 10 mai, à quelques semaines de la fête des mères, elle sera la nouvelle égérie... du N°5 de Chanel. Car elle a aussi été retenue pour ce casting publicitaire. Elle succède à de nombreuses autres comédiennes (Carole Bouquet, Nicole Kidman...) pour incarner le parfum le mieux vendu de Chanel. Mais là, c'est la première fois qu'une actrice promeut une marque qu'elle 'incarne' aussi par le biais de son dernier personnage au cinéma. Malin. Et mélange des genres pour la comédienne ? On a parlé maintes fois de ces stars hollywoodiennes qui deviennent des porte-marques, quitte à empiéter sur les plate-bandes des mannequins, et gagnent plus d'argent par leurs juteux contrats publicitaires que leurs rôles dans des films. Mais on atteint là une dimension inédite.

A partir du 5 mai, on verra donc Audrey Tautou dans un spot publicitaire, Train de nuit, tourné par Jean-Pierre Jeunet qui se déroule au bord de l'Orient Express. Ce spot sera dévoilé dans une version de 2’30 sur le site dédié au n°5, et dans un format de 60 et 45 secondes pour les pubs diffusées en télévision et au cinéma, comme le précise le blog Buzz2luxe. Une pub-court métrage qui s'avère être une superproduction, avec un tournage de 3 semaines et qui a monopolisé près de 250 personnes.

dimanche 5 avril 2009

Les festivals, ressort de communication pour les collectivités territoriales

Beaune

Alors voilà, je rentre d'un weekend bien sympa passé à Beaune, au coeur de la Bourgogne, où j'ai eu la chance d'assister à la première édition d'un nouveau festival. La ville a en effet lancé son ''Festival international du film policier'', qui se tenait du 1er au 5 avril.

Au programme: des projections, étalées sur la semaine, d'une série de films indépendants de toutes nationalités en compétition (ou hors-compétition), une rétrospective de classiques du genre, des court-métrages... Et bien sûr quelques gros films, comme le dernier de Bertrand Tavernier, "Dans la brume électrique", son premier polar franco-US, avec Tomy Lee Jones en tête d'affiche. Mais aussi des séances de dédicaces de livres, et même des master class, des leçons de cinéma par des spécialistes du polar. Ça tombe bien, j'adore le cinéma, et plus encore les polars. Et enfin une remise de prix à la fin du festival. Ce festival m'a permises de découvrir des films indés que je ne serais probablement pas allée voir. Mais aussi de mettre les pieds à Beaune, ville où je n'étais jamais venue.

C'est là, je pense, que réside toute l'intelligence de ce genre de démarche pour le collectivité territoriale. Beaune a eu la bonne idée de créer un festival de cinéma (ça change des nombreux festivals de musiques lancés par les villes du sud de la France, en plein été, pour attirer les touristes), un mois avant le festival de Cannes, qui plus est sur un genre précis, les polars. Avec à la clé une vingtaine de partenaires, aussi bien de collectivités territoriales, que des médias, groupes industriels...

Résultat : ils ont attiré dans leur ville, durant une semaine, des visiteurs qui n'y seraient pas venus dans une démarche touristique classique. L'Office du Tourisme a d'ailleurs joué le jeu, en créeant des animations adaptées: expo de caricatures d'acteurs célèbres, des expos liées à ce thème, , et "balade olfactive" très ingénieuse à la CCI.

A suivre, donc... Même si ce genre de pari est ambitieux, alors que ce festival est en fait une délocalisation (pour des raisons budgétaires) du Festival de Cognac (qui a fermé ses portes en 2007), et qu'un festival concurrent se tient à Liège, en Belgique, dans 15 jours

dimanche 25 janvier 2009

Ladurée + Swarovski pour une série spéciale Saint Valentin

J'ai eu le plaisir de découvrir (et tester ;) en avant-première la semaine dernière ces coffrets de macarons que lance Ladurée, évidemment à l'occasion de la Saint Valentin, "fête des amoureux" dénaturée par les commerçants ;). Du 10 au 14 février, la maison connue pour ses petites douceurs proposera en effet des coffrets un peu particuliers, intitulés Déclaration, avec un écrin purple fourni avec des cristaux Swarovski. Les clients pourront choisir parmi les 3 messages d'amour ("Love me", "Marry me ?", ou "In love soon"), puis les coller à leur guise sur l'écrin. La boite est garnie des traditionnels macarons de Ladurée - que mes camarades de bureau (et mon chéri) ont appréciés ;).

Une jolie opération marketing donc, avec un co-branding qui est loin d'être le premier pour Swarovski bien sûr... Ce qui est surprenant est que Ladurée ne vend même pas ces boîtes à un prix supérieur à ceux qu'il pratique d'habitude : ils propose cette boîte avec 8 macarons pour 14,10 €. je n'ai pas pu en savoir beaucoup sur les termes de leur partenariat ; en tous cas, ils ont dû sacrément réduire leurs marges pour monter cette opération...

Ladurée

En discutant avec l'attachée de presse, j'ai aussi appris que la marque commençait à s'étendre à l'international : elle a inauguré 2 boutiques au Japon (forcément, les Japonais raffolent de cette marque qui incarne le chic français... et Marie-Antoinette depuis le film de Sofia Coppola, dans lequel on apercevait des macarons), et s'apprête à en ouvrir une dans le quartier de La City à Londres.

Autre point intéressant, depuis son rachat par le groupe Holder (groupe lillois propriétaire des boulangeries Paul, entre autres), la marque continue d'étendre son univers - de façon assez risquée, comme j'en parlais déjà dans ce billet.

Ladurée 2 photos C. C.

Elle vient ainsi de sortir trois parfums, dont un à la vanille, et en cosméto, une poudre de riz avec houppette à la senteur de violette. Une déclinaison de la marque qui me laisse assez perplexe... Cete marque demeure toujours aussi discrète quant à ses chiffres - chiffre d'affaires, production, etc.

Petit scoop également : il y a quelques temps, Ladurée a tenté de lancer une boutique en ligne. Elle y a vite renoncé, car cela ne marchait pas, m'a avoué l'attachée de presse. De fait, le e-commerce permettrait à Ladurée, qui pêche par un réseau de distribution très faible (quelques boutiques à Paris, et 2 corners dans des Printemps parisiens), alors que le potentiel en régions est énorme. "Ladurée préfère maintenir un réseau de distribution réduit, pour continuer à garder une image de marque parisienne et exclusive", tente de justifier l'attachée de presse. Avant d'avouer que la voie e-commerce est encore à l'étude. A suivre...

mardi 20 janvier 2009

Patricia Kaas (exclusivement) sur Vente-Privée.com, le Net comme voie de distribution (et de marketing) musical...

Une nouvelle technique marketing ? Un nouveau mode de distribution - ou un terrible aveu de semi-échec - pour les chanteurs en perte de notoriété ? L'initiative est plutôt surprenante, l'image m'a même fait bondir la dernière fois que je me suis connectée à Vente-Privée.com, en cherchant vaguement une bonne affaire sur le site ou une manière de faire les soldes (puisque je n'ai pas le temps de les faire dans les boutiques physiques en ce moment :l).

Bref, à 8 heures hier matin, je me connecte rapidement avant de partir au boulot, et sur quoi je tombe ? Sur ça :

P Kaas

Patricia Kaas propose, depuis ce soir 19h30, l'exclusivité de son dernier album sur Vente-Privée.com, qui plus est, son album est bradé soldé pour seulement 6 € . Sur un site de destockage en ligne, initialement réservé à des membres cooptés (un privilège tombé depuis longtemps en désuétude, puisque le site compte maintenant 7 millions de "privilégiés" ;).

Youpi, diront les fans de Patricia qui n'avaient pas apprécié (ou probablement même pas entendu parler de) la sortie uniquement numérique de Kabaret. Certes, cette stratégie de vente plutôt douteuse a probablement permis à la chanteuse de remplir ses caisses puisqu'à l'origine, il semblait que Sony ne jugeait pas le potentiel commercial de Kabaret suffisant pour justifier le coût d'une sortie physique. Je ne pense pas que la musique sorte grandie avec cet étrange partenariat avec Vente Privée (combien a-t-il allongé pour tenter de créer un coup se payer cette exclusivité ?). Même s'il s'agit là d'une tentative de coup marketing d'une chanteuse qui a fait preuve de talent dans les années 90, avec sa voix rauque (si si, j'aimais beaucoup le titre "Mon mec à moi"). Enfin, soyez rassurés : en Russie, l'album est déjà sorti sous forme physique il y a quelque mois, et Patricia Kaas y est une star, égérie d'une marque de cosmétique.

Une chose est sûre, les chanteurs intègrent de plus en plus Internet comme un mode de distribution et comme un support marketing pour leurs sorties d'albums. Quel album a été le plus téléchargé et/ou vendu en ligne l'année dernière ? Ghosts I-IV , de de Nine Inch Nails. Point de détail :c'est l'album qui s'est le mieux vendu sur d'Amazon en 2008, alors-même que Trent Reznor l'avait placé sous une licence Creative Commons pour autoriser son téléchargement et son partage sur les réseaux P2P.

"Au moment de sa sortie, les internautes pouvaient télécharger gratuitement les neuf premiers morceaux de l'album au format MP3 320 Kbps, avec livret PDF gratuit de 40 pages et autres goodies. L'ensemble des 36 morceaux étaient ensuite vendus ensemble sur Amazon pour 5 $ seulement. Partisan du partage de fichiers, l'artiste qui avait quitté Universal pour protester contre la politique de lutte contre le piratage menée contre ses fans avait mis lui-même les neuf premiers morceaux de l'album sur les sites de liens BitTorrent. Dès la première semaine, il a pourtant enregistré 1,6 millions d'euros de chiffre d'affaires", comme le précise le très informé Numerama.

dimanche 18 janvier 2009

Marketing de luxe '09

luxe duringer

A signaler en ce début d'année, où plus que jamais, dans un contexte économique morose, l'incertitude règne sur les tendances de consommation des ménages français...

Aborder ce thème en ce moment peut sembler un peu gonflé, mais il est intéressant sociologiquement (et évidemment, aussi pour les annonceurs - les hors-séries luxe des journaux quotidiens se portent très bien, d'après mes infos ;). René Duringer, veilleur - prospectiviste aussi talentueux que prolixe, a coordonné pour l'Ordre des experts-comptables une étude, "Tendances luxe 2009", dont il parle sur son blog.

Il l'introduit d'ailleurs ainsi:

" Si le luxe que nous connaissons en 2009, a été largement façonné par les goûts fantasques des cours royales de l'ancienne Europe, il est vraisemblable que les goûts des nouveaux donneurs d'ordre auront une forte influence sur l'ADN du luxe, sans compter la nouvelle vision du luxe de la prochaine génération qui va inclure des DNRV (Digital Native Very Rich)".

J'ai eu le plaisir de travailler avec René l'année dernière pour participer à cette étude sur l'entreprise en 2018.

L'étude sur le luxe est consultable , en format Scribd - pas forcément très pratique à lire sur PC, mais intéressant sur un laptop ou un ePaper.

Cobranding The Kooples - The Great Frog

Un peu de légèreté en ce dimanche soir, je vais vous parler d'une marque que je ne connais pas en tant que "consommatrice" (modérée) de fringues, mais dont la stratégie marketing me semble assez maligne.

The Kooples, cette marque parisienne bohème-branchée- rock, a su faire jouer le buzz autour d'elle autour d'un concept assez original : vendre des vêtements portables aussi bien par un homme que par sa moitié féminine (et réciproquement ;) - une marque pour couples donc, comme le laisse entendre la sonorité de son nom... Stéphane racontait sur Blog de luxe les débuts de cette marque, qui compte déjà une vingtaine de boutiques en France.

Quelques mois après, elle franchit un nouveau cap en lançant une ligne de bijoux, à influence rock/ métal qui plaira sans doute aux lycées et jeunes adultes... Jolie opération ,avec une petite pointure dans le monde du bijou-rock, puisque la marque s'est associée à The Great Frog, atelier londonien célèbre pour ses collections pour Metallica ou Aerosmith... Forcément, il faudra y mettre le prix, avec par exemple les 2 joncs Tête de mort, l'un en argent, l'autre en plaqué or, pour 280 €...

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