samedi 1 janvier 2011

01.01.2011

Pérou / juillet 2010

1er janvier 2011... Bonne année ! Pour les timides, les insoumis, les impétrants, les non-conformistes, les optimistes, etc etc, qu'elle soit belle et pleine de surprises ! Merci de me lire ici, sur ce blog qui fête bientôt ses 4 ans (en février exactement... ).

jeudi 30 décembre 2010

Chants de Noël, let's rock ! (2)

"Jingle Bells"... Eh oui, comme l'année dernière, où je vous livrais les classiques du genre , vous n'y échapperez pas. Rien que pour vous, en cette période de fêtes, je me suis pliée au petit exercice de sélection musicale spéciale Chants de Noël (ouiii, avec quelques jours deretard... mais j'ai une autre vie hors du virtuel et de la toile :). Les mélomanes qui me lisent le savent sans doute, les Christmas songs sont une véritable institution outre-Atlantique. Il y a parfois un côté trop sucré, ou ringard, mais c'est surtout un business (surtout aux US). Il y a eu un petit retour en force récent : rien de tel pour des groupes ultra-branchés que de réexploiter ce concept pour retravailler des Xmas songs avec leur propre style...

Petit retour en arrière, avec des Bibles érudites : A Christmas gift for you, en 1963, rassemblait les titres dédiés des géniaux girls bands du crazy Phil Spector: The Crystals, Darlene Love, et autres The Ronettes.. Mythique.

En 1996, le très bon label Geffen Records s'en inspire pour sa compil' Just say Noël, avec la crème de ses groupes d'alors: Beck The Roots, Sonic Youth, et bien sûr Elastica, avec son très rock "Gloria".

Dans la foulée, les branchés s'y mettent: The Golden Filter en reprenant White Nights, Coconut Records avec "It's Christmas", les Frenchies Cocoon et The Bewitched Hands...

En matière de vintage, je ne pouvais passer à côté du Christmas Album des Jackson 5 (Motown), un petit chef-d'oeuvre soul. Avec notamment Michael qui chante "Have yourself a merry little Christmas".

Dans un genre plus alter, j'adore ce groovy désopilant d'Adam Sandler (délicieusement anti-Noël), qui a composé une "Hanukkah Song".

Et aussi la compil Christmas gift for you du très pointu label Moshi Moshi, avec entre autres James Yuill, Summer Camp ou Hot Club de Paris.

Côté tradi, vous n'échapperez pas à The Priests, ce groupe de prêtres irlandais qui cartonne, qui publient leur album Noël. #Amen. (bon, beh oui, y a pas de clip ici).

En musique cucul sucrée, vous n'échapperez pas non plus à Mariah Carey avec sa seconde compil' de comptines spéciales 25 décembre, avec bien sûr "Merry Christmas II you" (Island), en tête des charts.

Et en pop sucrée (pour minettes fans du so sexy Chris Martin cette fois), on continue avec Coldplay, groupe habitué à l'exercice, qui livre sa version de "Christmas lights" (EMI). On remarquera la touche qui se veut vintage, avec le vinyle Parlophone au début du clip...

En clôture de cette petite compil' (libre à vous de la compléter dans les commentaires...), en ouverture à 2011, je ne peux m'empêcher de vous mettre ce délicat titre de Julian Casablancas, "I'll Try Anything Once" (reprise des Strokes), qui fait l'ouverture du très attendu prochain film de Sofia Coppola, Somewhere. Enjoy...

La Poste, son obligation de service public, sa novlangue...

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(teasing: promis, le billet suivant sera plus funky :)

Un petit désagrément administratif sans importance, mais quelque peu ubuesque, assez révélateur. J'ai reçu cet étrange courrier cette semaine, m'annonçant dans un style administratif inimitable que :

1/ ils n'avaient pas pu envoyer un courrier que j'avais posté une dizaine de jours avant car

2/ celui-ci avait été malencontreusement bousillé déchiré (en novlangue cela donne "Correspondance détériorée accidentellement dans le Service Postal par notre matériel d'oblitération")

3/ Et de fait, ils m'ont gentiment retourné ledit courrier déchiré, avec une petite lettre d'excuses ("Nous vous présentons nos excuses pour cet incident", etc etc)

4/ Avec aucun semblant de solution ou de réparation, même pas un timbre joint. Juste une demi-solution, une invitation à joindre le "service consommateurs" au 36 31. Lequel service s'est avéré (bien sûr) injoignable, tout comme le numéro du centre de tri de Bercy indiqué en en-tête de courrier. CQFD.

Bilan: j'y ai perdu un simple timbre certes... Et du temps. En plus, il s'agissait d'un chèque, dont le destinataire est heureusement compréhensif :) Mais quels auraient été mes recours s'il s'agissait d'un règlement de facture urgente, de loyer, ou d'impôts ? La Poste n'a-t-elle pas une sorte d'"obligation de service public" à honorer - en l'occurrence que les courriers qui lui sont confiés arrivent à bon port ?

La question mérite d'être posée d'autant que, d'ici quelques jours, La Poste va connaître une petite révolution, avec l'ouverture à la concurrence du service courrier (pour les courriers de moins de 50 g). Une conversion imminente qui semble s'effectuer dans la douleur pour La Poste, pour la gestion de ses équipes, comme le raconte cet article très documenté publié par Médiapart.

mardi 21 décembre 2010

Porno+Kinect; identités; HTML5; Wikileaks chez Mediapart; Twitter sous licence CC; Foursquare; Freebox, rétro techno 2010...

Et hop, l'habituelle petite sélection rapide de liens hebdos en technologies, sciences, marketing, conso, médias, people etc.

  • Wikileaks suite - Pour la première fois, le Guardian Tech publie les accusations contre Julian Assange... tandis que Mediapart héberge à son tour un miroir de Wikileaks
  • Un outil pour mettre ses gazouillis Twitter sous licence Creative Commons
  • Delicious, incarnation du Web 2.0 de 2006 (j'en parlais d'ailleurs dans mon bouquin Tout sur le Web 2.0), racheté par Yahoo, serait à vendre
  • Freebox Revolution: j'en ai fait une analyse rapide là il y a quelques jours, la réplique de autres opérateurs ne s'est pas fait attendre, notamment chez SFR: cf ce papier (où l'on remarque que Berretta rompt le "off" initialement posé par la dir'com' de SFR...) et ce joli scoop chez Freenews

dimanche 19 décembre 2010

Banksy, Mr Brainwash, du street art au street marketing

Faites le mur

C'est l'histoire de l'ascension d'un vrai-faux artiste - une imposture ? - à l'ascension fulgurante, ou comment l'on peut s'improviser artiste en vue en compilant quelques bonnes pratiques de ses pairs: c'est la thèse du docu Faites le mur, qu'il faut courir voir, parce qu'il balaie de manière iconoclaste la jeune histoire du street art, entre contestation, graffs, repompages et excès de l'art contemporain. Le graffeur Banksy, une des dernières coqueluches du street art, y retrace à sa manière l'ascension inattendue du Français Thierry Guetta, originellement cinéaste amateur et maladroit qui côtoie le petit milieu des premiers graffeurs des années 2000, entre Paris et Los Angeles, en vue du tournage d'un hypothétique documentaire... Avant de les dépasser, en devenant du jour au lendemain la coqueluche du petit milieu de l'art contemporain aux US.

Un personnage qui symbolise les excès de cette vague artistique née dans les années 80 soumise à des recyclages, business et survalorisation... A condition qu'il existe : avec un art consommé du marketing il semblerait bien que Banksy ait monté un canular magistral, un peu comme Borat: Le New York Times a d'ailleurs qualifié ce docu de "Prankumentary" (docu-canular), comme le relate Nova sur son site.

Le street art, culture contestataire

Faites le mur le retrace très bien dans les premières images, sur l'émergence d'une nouvelle génération de stars du street art au début des années 2000. On y voit défiler tour à tour Space Invader - cousin de l'anti-star Thierry Guetta - , connu pour ces figurines en mosaïque pixellisées, qui ornent des immeubles, murs et endroits improbables un peu partout dans Paris. Shepard Fairey, qui a acquis une célébrité fulgurante avec son portrait bicolore d'Obama.

On y entraperçoit le Français M. Chat, à l'origine des fameux chats souriants... Une de ses précurseur(e)s - étrangement absente du docu - fut d'ailleurs Miss.TIC (qui expose en ce moment à la Galerie W, à Paris, artiste post-punk qui peint ses pochoirs depuis 20 ans sur les murs de Ménilmontant, Montmartre, le Marais, Montorgueil, et la Butte aux Cailles.

Et enfin le graffeur Bansky lui-même, à l'origine de ce docu. Banksy, c'est ce graffeur britannique anonyme, mais qui s'expose dans les musées, devenu une super-star au Royaume-Uni, ce sont ces bombages au pochoir, jusqu'en Palestine, cet épisode des Simpson revisité, et ses installations provoc', ou encore ses happenings, où il amène une réflexion sur l'art contemporain, la société - comme celui-ci à Disneyland en 2006.

En Grande-Bretagne, il vient d'organiser sa contre-fête de Noël rituelle, comme le racontent ''Les Inrocks''.

Du street art au recyclage

Le film narre donc l'histoire de Thierry Guetta, dont les images tournées aux côtés des graffeurs semblent avoir servi de matière première à Banksy. Un ancien vendeur de fringues vintage à Los Angeles devenu d'une façon hallucinante, en quelques années, l'une des personnalités les plus visibles et les plus bankable du monde de l'art (ouais, comme au cinéma, l'art contemporain a ses stars éphémères...).

De ses débuts aux côtés des graffeurs, il va retenir leurs recettes, plusieurs traits qui font l'identité du street art, pour se lancer à son tour comme "artiste" sous le nom de Mr Brainwash, dans un habile exercice de recyclage/repompage, pastiches de Warhol, avec des "oeuvres" entre photocopies améliorées et gadgets visuels. Jusqu'à organiser une gigantesque expo à Hollywwod sur 4 000 m², qui va cartonner - conter toute attente.

Un street art qui a son identité: mouvement contestataire né dans les années 80, il se mêle parfois à des actions antipub, où marques et publicités sont détournées, clandestin car illégal, art par essence éphémère puisque les oeuvres seront immanquablement effacées... Il fut - aurait pu être? - "le mouvement le plus contestataire depuis le mouvement punk", estime Banksy.

Né dans la rue, sur les murs, dans les couloirs de métro, et même... sur les camions, il avait vocation à être éphémère - étrange de le voir transposé dans des galeries et musées.

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Source: Né dans la rue - Graffiti, ed. Fondation Cartier pour l'art contemporain

Il revêt parfois des formes de contre-pouvoir. Dans Barcelone, les grafs et œuvres au pochoir représentent souvent un héritage d'un contre-pouvoir républicain, avec parfois des symboles post-punks; dans l'après-franquisme, comme le montrent ces quelques photos que j'y avais shootées il y a un an.

Banksy, star et marque déposée malgré lui

Mais en creux, avec ce portrait d'un Thierry Guetta inculte, il pose la question de ce qui est authentique ou fabriqué dans l'art. Mr Brainwash est-il vraiment l'auteur des oeuvres exposées? D'ailleurs, est-ce que ce sont vraiment des oeuvres d'art, vue la rapidité de leur conception - comme l'évoque le docu ? Mr Bainwash, devenu star du street art du jour au lendemain par la grâce d'un sens inné du buzz - et d'un article dithyrambique du New Yorker, qui suffit pour l'installer sur le marché de l'art - n'a-t-il pas été précipitamment surcoté par un marché de l'art un peu taré, en quête de hype ?

Sans avoir l'air d'y toucher, Banksy revient sur le sujet un peu tarte à la crème de l'art récupéré par le business, que lui estime avoir pratiqué comme de l'agit-prop. Dans cette réflexion vertigineuse sur l'art contemporain - où, étrangement, le cas d'un autre précurseur, Basquiat, n'est jamais abordé - un dilemme apparaît pourtant : Batsky lui-même n'est-il pas devenu une marque déposée? N'est-il pas devenu à la mode finalement ? L'avant-première de son film à Los Angeles ressemblait à un défilé hype du tout-Hollywood, et Banksy est devenu l'un des artistes contemporains les plus copiés et détournés, racontent Les Inrocks :

En Angleterre, Banksy est devenu un marché tellement juteux qu'il est désormais aux mains d'une mafia qui contrôle aussi le trafic de drogues et de DVD pirates. On ne trouve plus un marché, plus une boutique de souvenirs sans un gadget Banksy : sur des grenouillères de bébé, des mugs, des toiles même, tout est détourné par cette économie grise. Une récente enquête l'affirmait : il est l'artiste dont le copyright est le plus bafoué au monde. C'est aussi un choix : Banksy offre ses images en téléchargement sur son site et refuse, pour protéger son anonymat, de se lancer dans le moindre procès médiatique.

dimanche 12 décembre 2010

Wikileaks; Midem 2011; Weert; Le 13h de la com'; e-kiosk; autopromo Figaro; Klaxons...

Petite sélection rapide de liens hebdos, à défaut d'avoir LE billet du moment, faute de temps, mais ça viendra ;) Mais si vous avez des sujets à me souffler, welcome ;) En attendant, dans cette prolifération d'actu, sélection habituelle de liens en tech, sciences, marketing, conso, médias, people etc.

  • Alors que se profile le Midem 2011, la sélection des startups « musicales », indicateur toujours intéressant sur les applis et services de demain.
  • Rhaaa nordiste que je suis, pour moi c'est forcément la good news de la semaine: le gaufrier lillois Meert ouvre sa 1ère boutique parisienne dans le Marais.
  • Côté media, Stratégies (mon employeur, donc) lance Le 13h de la com, une nouvelle newsletter quotidienne - gratuite cette fois.
  • En média (non-corporate cette fois ;) l'événement c'est bien sûr le lancement d'un consortium autour de la presse numérique (et non "digitale", évitez-moi cet anglicisme par pitié ;) et du e-kiosk: Frédéric Filloux, qui chapeaute le projet, explique la démarche au NY Times.
  • Tiens et il y avait Le Figaro qui assurait son auto-promo, avec en surcouv' une pub pour son appli pour Samsung Galaxy Tab. Sans complexes.
  • Com' politique: quand Thierry Saussez fait le bilan web du gouvernement, donne le nom de son successeur, et prédit la naissance d'un "SIG Net". Très light l'interview tout de même...
  • C'était la grosse tendance new journalism 2010, donc inévitablement, voici le premier ouvrage consacré au journalisme de données. Je dois le recevoir, j'y reviendrai.
  • Côté musique, "Twin flames", le nouveau clip strange, orgiaque et un rien dévoyé des Klaxons, groupe que j'aime beaucoup... En cette période de political correctness, il n'a pas eu droit de cité chez YouTube, mais a été recueilli par Dailymotion - qui n'a pas pu s'empêcher de censures certaines parties intimes néanmoins... Enjoy.
  • Et en chute,cette quote relevée en exergue d'un recueil de nouvelles dédiées au rock... La musique rock n'est pas sentimentale / Elle est extatique / la prolongation d'un seul moment d'extase. Kundera, Les testaments trahis.

jeudi 9 décembre 2010

Quand "Les Inrocks" publient un (semi-) publi avec le fils du bassiste des Clash

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Comment se recréer une histoire, se rattacher à des icônes passées sans être totalement mensonger ? C'est ma voisine de bureau à Stratégies, Anne-Lise, qui m'a montré, assez ébahie, cet espèce de publi (qui n'est n'est pas vraiment un, certes), publié dans un récent numéro des Inrockuptibles. A la première double d'ouverture, avec icono élégante, caractères calligraphiques et photo vintage aux couleurs un peu passées, on a l'impression de s'apprêter à lire un portrait.

Nullement. En y regardant de plus près, il y a l'icône Levi's à gauche, marque également mentionnée dans le "titre", "Louis Simonon - A view on Levi's Collection". La mention "publicité" apparaît trèèèèès discrètement en haut à droite. Le texte introductif joue pourtant, lui aussi, volontiers sur l'ambiguïté, laissant croire que l'on va lire un portrait d'un jeune chanteur en devenir.

Intriguant mélange de rébellion et d'innocence, d'une évidente envie de vivre à toute vitesse, Louis Simonon impose son style venu d'outre-Manche, déambulant dans un Londres qui lui colle à la peau, il passe d'un band à un autre et gratte les cordes de sa basse, avec cette énergie héritée du punk, le sans des Clash, à travers son père, coule dans ses veines... etc etc.

Pas une seule fois la marque Levi's est mentionnée dans ce texte. Qui joue joyeusement sur le mélange des genres et des références : sur la filiation de Louis Simonon (qui est le fils de Paul Simonon, bassiste du groupe The Clash), dont il est censé avoir hérité automatiquement l'esprit punk, et donc la rebel attitude, le refus du conformisme, le goût de la liberté, et tout ce qui s'ensuit. Des valeurs que Levi's rêve d'incarner et de se réapproprier - une sorte de "punkwashing"... La marque pousse jusqu'à laisser entendre dans ce texte que le jeune homme lui-même a repris le flambeau de la musique... Clairement, Les Inrocks était le support rêvé pour cette campagne.

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Au fil des 7 pages, on découvre, après son tournant mode très moderne du début des années 2000, veut effectuer un retour aux sources dans son identité de marque, que doit incarner cette nouvelle collection : retour à la culture rock et classique, avec jeans et bombers très années 50. La réalisation de cet ensemble est d'ailleurs habile en la matière : Levi's reprend nombre de codes 50s, entre ces couleurs passées, les bagouzes et la banane arborée par le modèle.

Au passage, pour la petite histoire, on découvre que Louis Simonon a avant tout embrassé une carrière de modèle, Prada ayant même eu l'idée de le faire poser avec son père lors de sa campagne de publicité Prada Homme Printemps/Eté 2009. Pas sûre que Prada incarne pourtant un état d'esprit très punk...

dimanche 5 décembre 2010

Wikileaks et le clergé; Houellebecq et déshumanisation; Smartdate; Milo.com; 2010 en photos, No Future à la Villa Médicis; Noir Des'...

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Petite récolte hebdo de liens liens glanés dans la presse, sur les blogs, et ailleurs... On y parle comme d'habitude technologies, innovations, culture numérique, marketing et conso.

  • Il y a bien sûr la tempête Wikileaks, dont cinq quotidiens, dont Le Monde, publient actuellement des extraits de télégrammes qui apportent une masse d'nfos inédites en matière de diplomatie. E qui s'impose comme un média, qu'on le veuille ou non. Ce qui a valu un tir groupé, ces derniers jours, de plusieurs "éditorialistes de la grande presse", autant sur le plateau du "Grand journal" de Canal+ vendredi soir que sur leurs blogs: ou comment Wikileaks a provoqué la fureur du clergé, quitte à critiquer joyeusement le Net dans la foulée, relate sans pincettes Eric Scherer. Must read...
  • Nokia s'apprête à fermer le site de la Symbian Fondation, quelques mois après que Samsung et Sony aient lâché son OS. Au passage, je retrace l'année 2010 en dents de scie pour Nokia, dans une enquête publiée dans Stratégies cette semaine.
  • Entre high-tech et hyper-performance, l'humanité devient-elle obsolète? C'est la réflexion philosophique qui sous-tend le dernier livre (et premier Goncourt) de Michel Houellebecq.
  • Meetic a du souci à se faire: parmi les nouvelles start-ups du dating, le nouveau-venu Smartdate lève 3,5 M d'euros, seconde levée de fonds en 4 mois.
  • ...Et pendant ce temps, on sent un petit goût de surévaluation autour de quelques jeunes pousses, comme Milo.com, racheté 75 millions d'euros par eBay, ou Groupon, qui a refusé l'offre de rachat de Google. Next?
  • En pleine crise pour France 24, révélation de cette affaire d'espionnage qui embarrasse Christine Ockrent.
  • 2010 en photos par les photographes de Reuters.
  • Noir Désir, 25 ans de rock-punk français, je les ai découverts à 15 ans, avec leurs Sombres héros de l'Amer. Pas d'accord avec le début de ce billet chez Slate (quel "anachronisme"?..) mais il retrace bien le parcours de ce groupe, le premier qui m'a fait aimer la liberté liée au rock...

mardi 23 novembre 2010

Et si la jeunesse était éternelle ?

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Billet initialement publié [chez Nicolas Bordas - qu'il en soit remercié :]

Quand Nicolas Bordas m'a proposé de m'essayer à mon tour à la (visiblement fameuse) ascension du #cocotier, j'ai accepté bien volontiers, d'autant plus lorsqu'il m'a confié que les contributrices étaient trop minoritaires... Encore fallait-il trouver un sujet idoine, accrocheur, susceptible d'entraîner un maximum de lecteurs. J'aurais pu parler sexe en biaisant cela par un angle techno (dommage, c'est déjà fait), ou encore écrire un énième sujet sur telle marque tech en pleine ascension - ou en pleine descente aux enfers (sujets que je préfère réserver à mon employeur...).

Jeunesse éternelle sur pellicule argentique

En cette fin d'année, propice aux bilans et autres rétrospectives, j'ai préféré partager avec vous deux créations qui m'ont bluffée cette année, d'un point de vue culturel et "sociétal". Il y a eu cette expo photo de Larry Clark, qui donne à voir plusieurs générations d'ados, à la jeunesse éternellement saisie sur des pellicules argentiques. Alors oui, il y a eu cette polémique autour de leur côté (supposé) sulfureux, qui a valu une interdiction de cette expo aux mineurs... Un fait intéressant, on ne peut plus révélateur d'une certaine frilosité ambiante - les photos quelque peu plus complaisantes de Nan Goldin, exposées en 2006 http://icartiens.com/spip.php?article195 au Centre Pompidou n'ont guère suscité un tel émoi.

J'en ai parlé ici , cette expo est follement touchante parce que l'on y voit avant tout des portraits d'ados, parfois disparus depuis ces shootings, aufil des décennies - des punks des années 80 aux skateurs des années 90, ensuite filmés par Larry Clark dans Wassup rockers. Des ados nous renvoient à notre propre adolescence. Des portraits d'ados, miroirs (peut-être déformants) qui auraient dû avant tout être vus par les ados...

"Skins", série post-punk

Un autre miroir pour ados m'a bluffée ces dernières mois: la série britannique "Skins" (qui a bien sûr sa page officielle, son fil Twitter etc). Vous avez peut-être entendu parler de cette série créée par Jamie Brittain et Bryan Elsley, et diffusée depuis janvier 2007 sur la chaîne E4 (rediffusée par Canal + en France), qui a bien cartonné là-bas (1,4 millions de personnes ont suivi l'épisode pilote sur E4). On en a parlé en France pour les soirées d'ados quelque peu dévoyées qu'elle a suscitées (lesquels ados, "génération Facebook" oblige, exposent sans pudeur leurs photos, comme le montre cette simple Google search ).

A mille lieues de"Berverly Hills" et autres niaiseries, là, on y aborde l'homosexualité, l'abus de substances illicites, la pauvreté, la grossesse, l'anorexie, les familles monoparentales et à problèmes, les troubles de la personnalité, l'autisme et la mort. Parfois c'est un peu trash, ça nous secoue, nous émeut, ça nous retranche dans nos limites, mais c'est profondément réaliste. Là, c'est la jeunesse (parfois) dissolue de lower middle class british (la série se déroule à Bristol, dans le Sud-Ouest de l'Angleterre) qui est mise en scène, avec l'accent des quartiers popus (série à regarder absolument en VO).

"Somptueuse série sur les affres/atermoiements/Illusions/Désillusions de l'Adolescence" m'écrit @Co_SwEuphoria sur Twitter, la mise en scène y est soignée, hyper réaliste, alors que la série a pour marque de fabrique de recourir à de jeunes acteurs inconnus, et que le casting est intégralement changé toutes les deux saisons, créant ainsi une nouvelle génération de personnages, auxquels on s'attache durant quelques épisodes. Du beau gosse manipulateur Tony à Cassie, anorexique un peu fraca, en passant par Chris, fêtard invétéré et amoureux de sa prof (saisons 1 et 2), jusque le skater cool Freddie, et Cork, le post-punk provocateur.

De manière assez remarquable, elle comporte une série de références culturelles intemporelles, qui en font une série totalement post-punk: Cork (le personnage le plus touchant) est sapé en Levi's, Fred Perry (marque culte des mods Britisth dans les années 80, pour mémoire, qui commence à être portée par de jeunes bobos ;), Harrington Jacket...

Sans compter la bande-son musicale de folie (sur la version British en tous cas - pas sûre que l'on l'a retrouve dans les diffusions et DVD à l'étranger pour des raisons de droits d'auteur...), patiemment listée pour partie ici, entre autres blogs de fans: des Sex Pistols en passant par Blur, les Clash, Motorhead, The Drums, Sparklehorse, les Pixies... D'après ce même blog, pour la saison 4, la production a carrément nommé un superviseur musical, et signé un contrat avec un label/éditeur (Artists Without A Label), avec pour idée de faire appel à des groupes non-signés pour les faire connaître sur la bande originale des différents épisodes de la saison.

"Forever young"...

dimanche 21 novembre 2010

Eva Longoria & Tony Parker; Groupon; i-Ad; Forfaits 3G "illimités"...

Revue de presse / web / tweets hebdo, avec une petite sélection perso d'articles et billets...

  • C'est le drame de la semaine: Eva Longoria et Tony Parker, le parfait couple de people, a divorcé. Avec pour pièce à conviction des SMS un peu trop chauds... Effet tout bénéf' pour les (nombreuses) marques dont ils sont les égéries, ou leur image sera-t-elle ternie ?
  • Ça y est, c'est officiel, Steve Jobs s'associe à... Rupert Murdoch pour lancer un magazine exclusivement pour iPad.
  • Forfaits 3G : Orange siffle la fin de l'internet mobile illimité: c'était attendu, j'en parlais déjà dans ce papier pour Rue89, Stéphane Richard l'a officialisé cette semaine à Montpellier.
  • Le réseau de publicité mobile I-Ad d'Apple bientôt en France: il y sera lancé en décembre, tout comme ne Grande-Bretagne et l'Allemagne.

Owni a repris mon billet sur l'industrie du porno qui s'empare de la 3D (avec une mise en page qui déchire et une petite vidéo en bonus - je n'y suis pour rien ;), dans un dossier spécial porno/geek publié hier.

"La famille Jones", "Logorama": trop de placements de produits dans les films ?

Omniprésentes dans notre quotidien, les marques sont aussi inextricablement liées au cinéma: aux films, aussi bien le dernier blockbuster hollywoodien que le petit film indé français. Une relation ambiguë, puisque la présence de marques dans un film le rend d'autant plus réaliste... Mais leur présence est très souvent monnayée via des placements de produits, méthode de marketing discrète mais efficace.

Ecosystème autour du placement de produits

Chanel dans Les visiteurs, Perrier dans La Haine, Sony et Omega dans les derniers James Bond... Les exemples sont légion, le procédé est connu: la plupart des films comportent des placements de produits (aussi autorisé en télé en France depuis mars dernier, et que l'on voit parfois dans certains bouquins), qui se concrétisent par un accord commercial conclu entre une marque et la production d'un film, qui fait en sorte de faire figurer cette marque (voire de la faire citer dans des dialogues) dès la phase de l'écriture du scénario. Cela passe parfois par une rémunération (la marque paie pour apparaitre dans le film), mais plus souvent par des avantages en nature (la marque prête ses produits le temps du tournage).

Ce qui a d'ailleurs généré tout un écosystème: plusieurs agences se sont spécialisées dans le placement de produit, comme Marques & Films, tandis que le recours au placement de produits est devenu indispensable aux sociétés de production pour boucler leur budget. Et que, clairement, la présence de marques dans un film permet de l'ancrer dans le quotidien, de le rendre crédible.

Consumérisme

Pourtant, le procédé commence à être dénoncé. Dans le cultissime Fight club, comme j'en parlais récemment dans ce billet, James Gray multipliait les placements de produits pour mieux dénoncer le consumérisme ambiant - avec sans doute une petite dose de mauvaise foi ou d'ambiguïté.

Cette semaine sortait le très hollywoodien film La famille Jones, avec David Duchovny et Demi Moore. Une comédie assez caustique sur l'inventivité assez flippante du marketing. Là, Steve et Kate, couple parfait incarnant la classe moyenne américaine, possédant tous les produits dernier cri, s'avèrent être en fait de vulgaires commerciaux recrutés pour faire acheter à leurs amis les produits qu'ils représentent. Un couple en carton-pâte, qui doit pousser ses voisins à acheter.

"Logorama"

Parallèlement à cela, le collectif H5 est allé plus loin en sortant en 2009 un court-métrage très corrosif, Logorama, où tous les personnages et décors sont des logos. Les marques (3 000 dans ce court-métrage!) sont donc là aussi mises en scène... mais sous un mauvais jour, tel le clown McDonald qui y devient un psychopathe prenant un enfant en otage.

Une démarche militante, pas très éloignée de celle engagée par les antipubs. Et un exercice de style qui pourrait déplaire aux marques. une traduction de la société qui nous entoure, explique Ludovic Houplain dans une interview à la revue Trois Couleurs (éditée par les cinémas MK2), un des trois réalisateurs, qui précise qu'ils n'ont pas demandé l'accord des sociétés, considérant que les services juridiques des marques n'ont pas leur mot à dire dans la création d'un film, liberté d'expression oblige. Toujours dans Trois couleurs, on apprend que ce court-métrage est présenté dans des festivals internationaux... Mais dans les faits, il circule aussi sur la Toile. A vous de vous faire une idée...

dimanche 14 novembre 2010

Taxation VoD; Strokes + Sofia coppola; Potiche; Facebook et droits d'auteur...

Une fois n'est pas coutume, ma sélection hebdo de liens liens d'articles, billets, photos... lus ailleurs, en innovation, marketing, médias et culture numérique, people.

  • Au JO du jour, le décret encadrant les services de médias audiovisuels à la demande (VoD, Catch-up TV). Une nouvelle taxe s'annonce donc, j'y reviendrai sûrement...
  • Médias: nouveaux modèles économiques et questions de déontologie : demandez le rapport , co-écrit par Philippe Couve (journaliste, ex-RFI) et Nicolas kayser-Bril (Owni), à quelques jours des Assises du journalisme de Strasbourg.
  • J'en parlais cette semaine, de même qu'elle a contribué à promouvoir de nouveaux formats (cassette VHS, DVD) à leurs débuts, l'industrie du porno pourrait bien populariser la 3D sur les écrans télé...
  • Pour le plaisir des yeux et des oreilles, ce très joli single des Strokes (où l'on reconnaît un de leurs premiers titres), à entendre dans le prochain film de Sofia Coppola.
  • Courez voir "Potiche" au cinéma, comédie grand public et tout à la fois satire sociale bien menée, 70s mais tellement dans l 'air du temps... D'ailleurs, Catherine Deneuve fait la couv' de ''Têtu'' ce mois-ci comme cougar (c'est pas moi qui le dit).

jeudi 11 novembre 2010

L'industrie du porno va-t-elle contribuer au décollage de la 3D ?

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L'industrie du porno va-t-elle faire décoller la 3D ? J'en parlais il y a quelques semaines, si les images en relief commencent à séduire les spectateurs, prêts à mettre le prix pour s'en offrir plein les yeux,le temps d'une séance, au cinéma, ils n'est pas sûr qu'ils soient prêts à faire entrer des téléviseurs compatibles 3D dans leurs salons de sitôt.

En France, c'est la PME du X (par ailleurs n°1 du secteur en Europe) Marc Dorcel qui a déjà saisi le filon. En mai dernier, sur la Croisette, en plein Festival de Cannes, il faisait sensation en dévoilant les premières images de l'un de ses prochains films... tourné en 3D. En mars dernier, il entamait en effet le tournage de son premier film en 3D, en travaillant avec un des start-ups françaises expertes en la matière, la société 3Dlized, qui travaille avec le cinéma et la télévision pour la production de contenus 3D.

Comme le disait alors Grégory Dorcel, fils de Marc : Comme si elle était assise sur vos genoux, c'est vachement ludique ! Il s’agit d’exploiter le phénomène de jaillissement (sic) permis par la 3D, l’impression que des choses sortent de l’écran. Cela coûte certes deux fois plus qu’un film classique en moyenne.

Le petit Français est carrément en train de monter un nouvel écosystème autour des films X en 3D, en essayant de multiplier les circuits de distribution,: en proposant de la 3D en vidéo à la demande (VoD) et en téléchargement. Comme le détaille Romain Thuret dans cette enquête très fouillée (il s'est même fendu d'un "test produit" ;), plus de 100 contenus seront ainsi disponibles d'ici à la fin de l'automne sur Dorcel Vision, et sur les chaînes VOD de Dorcel chez Free et Numericable. VOD qui représente aujourd'hui 50 % du chiffre d'affaires de 20 millions d'euros d'une société qui contrôle également 80 % du marché du DVD en France et concentre une soixantaine de studios européens sous sa coupe. Déjà les heureux abonnés de Numericable pourront apprécier la vidéo mettant en scène le striptease 3D d'Aleska Diamond, sur le Canal19 dédié aux démos 3D tournantes et gratuites ;).

A venir aussi, bientôt, la possibilité de télécharger des contenus coquins en 3D sur son PC via le portail direct Dorcel Vision - contenus compatibles avec la technologie NVidia, et avec les téléviseurs 3D.

Nouveaux réseaux de distribution de contenus avec la TV connectée

Malin, Dorcel anticipe donc déjà sur les réseaux de distribution de la télé de demain, qui s'esquissent déjà avec la télé connectée: il délaisse les DVD au profit de chaînes dédiées, qui proposent directement les programmes via des box, ainsi que de la vidéo à la demande, bien pratique pour s'acheter un film X en toute discrétion. Et la VoD risque d'exploser : plusieurs constructeurs ont noué des partenariats avec des prestataires de VoD à l'occasion du lancement de leurs premières TV connectées à Internet.

Outre ce marché que développe Dorcel avec un sens aiguisé du business, par essence, le format 3D s'associe particulièrement bien avec les films pornos, par essence destinés à exciter les sens du téléspectateur ;) Rien de tel que des films coquins proposés en images en relief pour les convertir à ce nouveau format... Parce que l'image en relief - à l'effet tellement réaliste que l'on se prend parfois à vouloir saisir un objet qui se distingue de l'image - se prête à ce type de films, qui donnent envie de toucher les corps (virtuels mais presque réels par la magie de l'effet 3D) qui s'offrent à l'écran...

A qui appartient une photo sur Twitter ?

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Une femme sortie des décombres dans la capitale haïtienne © AFP/DANIEL MOREL

Le droit d'auteur s'applique-t-il aussi sur une photo postée sur un réseau social tel que Twitter, ou via l'outil de publication Twitpic ? Ou appartient-elle à l'éditeur de ces réseaux ? L'affaire avait fait grand bruit en début d'année, comme j'en parlais alors, l'AFP estimant alors Tous les Twitpics nous appartiennent, après avoir gentiment piqué à un photographe indépendant une photo qu'il avait postée via Twitpic.

Tout était parti de photos postées via Twitpic par Daniel Morel, un photojournaliste qui couvrait alors les manifestations suite au séisme d'Haïti. Un autre utilisateur de Twitter, Lisandro Suero, les a alors mises à disposition. L'AFP les a alors utilisées, et carrément revendues via l'agence Getty Images. Les photos ont été créditées AFP et Lisandro Suero par un certain nombre d'autres agences.

L'affaire a tourné à la bataille juridique. Après avoir écrit à l’AFP en réclamant ses droits, l’agence s’est retournée contre Daniel Morel, en dénonçant une diffamation commerciale et demandant une déclaration d'absence de contrefaçon.

Ce que vous postez sur Twitter ne vous appartient plus (pour l'AFP)

Pour l'AFP, en mettant à disposition des photos sur Twitter ou Twitpic, un photographe accorde de facto une licence à toute personne qui voudrait utiliser ces photos, comme le spécifierait une mise à jour récente du règlement de Twitter. En clair, pour l'AFP, ce que vous postez sur les réseaux sociaux, en particulier sur Twitter, ne vous appartiendrait plus. C’est la position que soutient en tous cas l’agence devant un tribunal du district sud de New York.Cela signifierait-il donc que toute photo postée sur Twitter serait automatiquement réutilisable par n'importe qui ?

ReadWriteWeb US vient de revenir sur l'affaire : les règles d'utilisations de Twitter spécifient certes qu'il peut partager des contenus avec ses partenaires... Ce que l'AFP tente de réinterpréter, comme si tout utilisateur de Twitter était un partenaire - pouvant donc réutiliser les photos.

L'AFP étrangère à l'univers des médias sociaux

Comme le souligne le RWW, en creux, cela révèle une méconnaissance profonde mauvaise compréhension par l'AFP de l'univers des médias sociaux. C'est dans l'esprit même des médias sociaux : si je retweete une photo d'un utilisateur de Twitter, c'est pour la partager - implicitement, sans exploitation commerciale par-derrière par un autre "Twittos" indélicat. Bien loin d'une entreprise de media qui doit gagner de l'argent, qui pioche une photo dans un écosystème, pour ensuite prétendre en être propriétaire, souligne le RWW.

Au passage, l'AFP vient tout juste - en novembre 2010 - de se doter de sa page Fan de sur Facebook, quelques semaines après avoir nommé un journaliste en charge du secteur des médias sociaux. CQFD.

dimanche 7 novembre 2010

Urgence médiatique; Les seins de Scarlett Johansson; code-barres + iPhone; Richards vs Jagger; écrans numériques...

C'est parti pour la sélection hebdo de liens liens d'articles, billets, photos... lus ailleurs, en innovation, marketing, médias et culture numérique, people. Il va falloir que je retrouve l'inspiration ici, pas mal investie ces derniers jours chez mon nouvel employeur - l'excellent hebdo Stratégies que j'ai le plaisir et la grande joie de rejoindre, pour ceux qui ne le savaient encore... Le mag, la newsletter quotidienne et accessoirement , le site web, cela fait beaucoup de de choses. Promis, billet sur une thématique un peu sexy et punk à venir ;)

  • Un des meilleurs papiers lus ces derniers jours: pourquoi, aux yeux de Thomas Baumgartner, poussés par les réseaux sociaux et les blogs, les médias vont trop vite, et préfèrent le storytelling aux faits, aux reportages fouillés à la Hunter S. Thompson (dédicace à.. il se reconnaîtra ;)
  • Mango censure les seins de Scarlett Johansson, trop opulents à ses yeux, pour en faire une quelconque mannequin trop mince... Darplanneur s'en inquiète, et il n'a pas tort.
  • Owni a décroché un des Oscars du web journalisme décerné par l'ONA (association des journalistes multimédia US), aux côtés du ''NY Times'' et de CNN. Il a aussi bouclé une levée defonds de 340 000 euros (moins que les 600 000 initialement annoncés par Nicolas Voisin certes), et développé un modèle original expliqué par Philippe Couve.
  • Sex, drugs & rock'n roll. Ça ne vous aura pas échappé, Keith Richards a publié son autobiographie, où il épingle son meilleur ennemi de toujours, Mick Jagger. Ce dernier n'a pas tardé à apporter ses rectifs (thks @magescas).
  • Le JT "interactif" de Direct 8 : grosses ficelles et petits arrangements pour un résultat navrant, pour les Garriberts, très en forme (via eni_kao).
  • Eh oui, Elle a présenté sa sélection de blogs féminins pour son Grand Prix, comme chaque année. Et comme d'habitude, toujours pas de blog tech / sciences / politique / éco...
  • Le site du Times de Londres perd 88% de ses lecteurs en devenant payant. Comment cela va se passer en France pour ceux qui expérimentent le même modèle ?

dimanche 31 octobre 2010

Course à l'attention sur le net, prix ONA, Facebook + storytelling, Obsweb, journalistes frondeurs au Québec...

Et hop, comme de coutume, une petite sélection hebdo de liens d'articles, billets, photos... lus ailleurs, en tech, innovation, marketing, médias et culture numérique. Oui oui j'ai quelque peu délaissé ce blog ces derniers jours, because nouveau boulot dans une nouvelle rédac...

  • Papier correct du Fig Mag de ce weekend sur les nouvelles stars du Net, entre stars de Twitter et de la blogosphère, tels Vincent Glad, @papilles, @jeanlucr, @Korben...
  • ... Mais ruez-vous plutôt sur cet excellent billet de @Cyceron sur la course à l'attention et la société de l'ego, où il cause personal branding et perpétuelle quête de reconnaissance et de notoriété via les réseaux sociaux, dans une société où l'on nous demande d'être toujours très occupés, hyperactifs et (forcément) LOL.
  • Facebook se met à son tour au storytelling: il va désormais vous raconter l’histoire que vous partagez avec un autre membre, d'après Mashable, avec une nouvelle fonction, FriendShip Pages.
  • La palme revient au jeune et prometteur média expérimental Owni (dont j'ai déjà causé ici), qui vient de décrocher le prestigieux prix ONA de l'association américaine de journalistes multimédia Online News Association. Pas peu fière d'y avoir participé de temps en temps...
  • Preuve que, en matière de futur du journalisme online, les initiatives intéressantes se multiplient, avec la création d'un Observatoire du webjournalisme.
  • Samsung vient de dévoiler un écran transparent OLED : bluffant, à voir la vidéo.

dimanche 24 octobre 2010

Burger King, tutoriel Twitter, "XXI", Wikileaks chez Owni, hebdo érotique "Jasad"...

Une fois n'est pas coutume, mon butinage hebdo de liens sur la Toile : une revue de presse non-exhaustive autour de ce qui a fait l'actu techno / innovation / marketing & conso / médias cette semaine...

  • Le virtuel qui "s'ouvre dans le réel", avec par exemple la réalité augmentée sur les téléphones, la connexion et la géolocalisation en permanence, la puissance des réseaux sociaux, l'individu qui exprime sa personnalité "All about me"), la co-création.. Voilà les principales tendances de 2011 sur Internet qu'a dégagé l'agence de com' digitale Isobar.
  • Aller à Londres pour manger chez Burger King ? Si si, Eurostar a osé cet argumentaire publicitaire, alors que la Toile glosait sur le retour de Burger King en France...
  • Un tutoriel complet sur Twitter pour les pros : applications-clés, chiffres, usages en marketing, en recrutement... Dossier très complet chez FrenchWeb.fr.
  • Retour bienvenu chez @Couve sur la success-story de la revue trimestrielle XXI, revue exigeante qui mêle BD-reportage, photojournalisme et retour au journalisme de récit. Je m'y étais déjà intéressée il y a un an.
  • Boulets, vie de famille virtuelle, mise en scène du quotidien... Ce que Facebook a changé dans nos vies en dix points.
  • Dossier prospectif et optimiste bien intéressant chez Capital sur La France en 2020: pas d'accord sur tous leurs choix à propos des créateurs de start-ups prometteuses, à vous de vous faire votre opinion...
  • Ikea teste une forme de publicité innovante, des sortes de liens invisibles dans des vidéos YouTube: Owni a repris mon billet à ce sujet.
  • Allez lire ce portrait de Joumana Haddad écrivaine féministe et fondatrice de l'hebdo féminin et érotique Jasad, dont je parlais ici et .

samedi 23 octobre 2010

La TV connectée va-t-elle s'imposer sur Internet ? J'en parle sur RFI

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Miscellanées.net sur les ondes... Pour changer de la French Connection sur LCI Radio, RFI m'avait conviée en début de semaine pour parler des enjeux autour de la télé connectée, dont je vous avais déjà longuement parlé dans ce billet. Sujet qui méritera très prochainement un nouveau billet...

Durant l'enregistrement, moment bien sympa (et bienvenu pour mon personal branding ;) avec Ziad Maalouf et Cédric Kalonji qui animent l'Atelier des Médias sur RFI, nous avons donc échangé sur l'avenir (ou pas) de la TV connectée, avec mon confrère Emmanuel Torregano (plus bavard - et plus polémiste ;) - que moi, vous le remarquerez à l'écoute), Philippe Pestanes d'Ineum Consulting qui a publié une étude bien intéressante sur le sujet, ainsi que Bernard Fontaine, directeur délégué aux technologies des nouveaux services de France Télévisions.

A partir de mon billet où je m'interrogeais sur l'avenir de la TV connectée, des services, des contenus... et des usages qui émergeront - alors que les constructeurs espèrent que ce sera le jackpot durant les fêtes de fin d'année - et que des nouveaux acteurs sont arrivés ces dernières semaines : Apple et Google (avec leurs TV respectives). Tandis que les diffuseurs classiques (France TV, France 24...) essaient d'anticiper sur cette nouvelle donne. Voilà, j'espère que l'émission vous intéressera - elle sera donc diffusée tout à l'heure, ce samedi 23 octobre à 11h sur la fréquence 89.0, et est déjà webcastée sur le site de l'émission. A vos radios - ou écoutez ici - enjoy !

mardi 19 octobre 2010

Clip-vidéo Ikea + liens "on video" YouTube : cliquez c'est acheté

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On vient peut-être de franchir un seuil avec ce nouveau format publicitaire qui débarque sur YouTube, les liens "on video". Des sortes de liens "invisibles" insérés dans une vidéo YouTube, qui s'affichent sous forme de petits rectangles par-dessus tel ou tel objet ou vêtement de la vidéo lorsque vous y passez votre souris.

Cela m'intéressait d'autant plus que je planche en ce moment sur les nouvelles formes d'affichage publicitaire, et les nouveaux formats qui émergent (d'ailleurs, si vous avez des éléments sur le sujet, n'hésitez pas à en faire part dans les commentaires).

Cliquez c'est acheté... Le précédent "Plus belle la vie" + Quelle

C'est le blog Influencia qui en parlait il y a quelques jours : à l'occasion de sa dernière campagne de pub en ligne, Ikea prend un coup d'avance en matière de communication, en testant ces liens "on video" dans un clip diffusé sur YouTube. C'est le rêve de tout annonceur : cette technologie permet à l'internaute de cliquer sur la vidéo pour acheter en direct le meuble ou la robe de l'actrice qui lui fait envie. Une forme de placement de produit à la sauce 2.0, en somme.

Il y avait déjà eu quelques expérimentations en la matière, notamment la société de production TelFrance, qui avait testé en 2007, pendant 5 mois, le concept d'"achat au clic" pour sa série Plus belle la vie (qui a toujours été assez innovante en termes de merchandising), en partenariat avec la société de vente par correspondance nordiste Quelle. Certains comédiens portaient des vêtements Quelle dans certains épisodes, que l’internaute pouvait acquérir en quelques clics, en visionnant les épisodes de « PBLV » en vidéo à la demande sur Internet.

Clip publicitaire (non brandé) Ikea + achat en direct

Mais là, Ikea va plus loin. Dans ce clip-vidéo publicitaire de 3 minutes, le test des liens "on video" est discret. On a plutôt l'impression de voir un clip branché, “You'll Always Find Me In The Kitchen At Parties” (“Dans les soirées, vous me trouverez toujours dans la cuisine”), musique sympa, qui montre une teuf avec des trentenaires so cool, qui se déroule bien sûr dans une cuisine entièrement meublée Ikea. Mais cela, on le devine plutôt qu'on ne le voit, à écouter aussi les paroles décalées du clip. La marque est discrète : de facto, ce clip n'est pas brandé Ikea, aucun gros plan suggestif sur un objet nous souligne avec lourdeur que l'on est dans une pub Ikea.

Lorsque l'on promène sa souris sur le clip vidéo, de temps en temps, un rectangle noir s'affiche en surimpression d'un objet. En cliquant dessus, la vidéo s'interrompt, et on arrive sur une autre page YouTube, avec la photo, le prix et la fiche de l'objet qui nous intéresse. Un lien vers la boutique en ligne Ikea permet de l'acheter directement en ligne.

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Pub à la demande

C'est grâce à ces intégrations de liens "on video" sur YouTube que l'annonceur Ikea peut se permettre de ne pas être affiché nommément dans ce clip. On imagine les perspectives prometteuses qu'ouvre pour les annonceurs ce type de format publicitaire : pour monter des pubs en ligne d'un nouveau genre où ils apparaîtront discrètement - d'un clic de souris si l'internaute le souhaite... L'internaute pourra choisir ou pas d'afficher l'annonceur - de la pub à la demande en quelque sorte. L'internaute-consommateur devient maître (la fameuse interactivité...), et ne se contente plus de subir des pop-ups et autres bannières publicitaires.

Résultat: en utilisant simplement les intégrations de liens "on video" de YouTube, les marques peuvent proposer un contenu avec une véritable valeur ajoutée tout en laissant la possibilité de découvrir des biens de consommation, décrypte le planneur stratégique Alexandre Ribichesu sur Influencia.

Cela ouvre aussi un boulevard dans le domaine très enviable du placement de produits, une pratique connue au cinéma, qui débarque en télévision... On pourrait aisément imaginer, à l'avenir, du placement de produits réalisé par des marques dans des web-séries diffusées sur YouTube, courts-métrages, émissions... Voire des films.

C'est assez révolutionnaire : c'est la première fois que YouTube, à l'origine "simple" plateforme de partage de contenus en ligne, va aussi loin en proposant un tel format publicitaire..

Ikea, symbolique du consumérisme dans "Fight Club"

Sur le fond, ce type de pub que l'on affiche si on veut sera loin de déplaire aux anti-pubs... Je trouve cela d'autant plus savoureux que ce soit Ikea, marque suédoise devenue LA marque de mobilier standardisé et bon marché... Qui incarnait d'ailleurs le consumérisme dans Fight Club, film de David Fincher de 1999, trash et culte dans sa dénonciation de la publicité et de la société de consommation. Avec cette scène hallucinante où le narrateur, au début jeune cadre dynamique, énumère ses objets et meubles de son appart' tout Ikea...

En chute de ce billet, pour le plaisir, je vous livre ce petit bonus inédit : cet extrait "surtitré" par un internaute qui y a légendé tous les objets Ikea que commente le personnage incarné par Edward Norton (oui oui je sais les sous-titres sont quelque peu exotiques)...

Une manière de souligner tout le paradoxe de Fight Club : un peu comme Bret Easton Ellis dans American Psycho, David Fincher y dénonce la société de consommation, alors que la publicité et les marques sont très présentes dans le film (une trentaine, dénombrées dans la fiche Wikipedia du film).

dimanche 17 octobre 2010

Le journalisme de demain, entre news brutes, "chaudron participatif" et info à haute valeur ajoutée?

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Je suis passée mercredi aux Entretiens de l'information, une journée de réflexion autour de l'évolution du journalisme à l'INA, organisée par Jean-Marie Chrron, sociologue des médias, qui m'y avait gentiment conviée. J'avais envie de revenir sur plusieurs points de vues émis ce jour-là. Vous trouverez aussi un compte-rendu très fidèle chez mon confrère Cyrille Frank (aka @Cyceron) qui, lui, a courageusement assisté à toute la journée de débats :)

Premier sujet abordé, les effets de la crise sur l'organisation du travail des journalistes. Les symptômes décrits par Olivier Da Lage (SNJ, ancien président de la Commission de la Carte de presse) étaient loin de m'être inconnus: avec en particulier le développement des contrats groupe au détriment des contrats de travail rattachés à un seul titre, si jamais le titre de presse (« produit ») disparaît. Un confrère m'avait raconté, il y a quelques mois, avoir signé un "contrat Hadopi lors de son embauche, par lequel il s'engageait à signer des articles pour les titres du groupe de presse qui venait de l'embaucher...

News brutes, chaudron participatif, ou journaux à haute valeur ajoutée

Inévitablement, on en est arrivé à l'évolution des contenus journalistiques en eux-mêmes. Pour Frédéric Filloux (ex-20 Minutes, co-fondateur de la newsletter Monday Note), le premier effet kiss cool de l'économie de l'Internet telle qu'elle s'esquisse, c'est la disparition (relative) de la notion de droit d'auteur en ligne. Je suis content quand je vois que le Washington Post me reprend dans ses colonnes... Mais il y a 20 ans le Washington Post aurait donné un deal, un droit de reproduction. Maintenant, quand est repris par le Washington Post gratuitement, on est payé en notoriété.

Pour lui, trois manières de traiter l'info sur Internet - et donc trois modèles - s'ébauchent :

- le traitement brut de l'info (Commodity news), qui est devenue une sorte de matière première, recueillie avec des moyens électroniques, où la technologie sert l'utilisateur. Les infos sont mises à disposition sur Internet, sur Twitter, très rapidement. On pense par exemple aux photos du crash aérien de l'Hudson River, au printemps 2009, publiés 18 minutes après sur Twitter, avant même les agences de presse. Là, c'est l'instantanéité de l'info qui compte.

- Chaudron participatif : le critère premier n'est plus l'exactitude de l'info, mais la résonance, le buzz, faire réagir les lecteurs. Ce qui renvoie bien sûr à nombre de sites d'info grand public, où l'actu qui fait le buzz - ou mieux, la polémique - devient le fait du jour à traiter le plus vite possible, car susceptible d'alimenter les clics, et les commentaires. Et de dézinguer, non sans provoc', le modèle Huffington Post, et les projet de HoffPost de gauche ou de droite qui fleurissent en France. Car si le succès du HuffPost est certain, dans les faits, c'est un système de pillage absolu, avec quelques blogueurs vedettes payés, et 6 000 non rémunérés, mais trop contents d'être repris. CQFD.

- Mais tout n'est pas perdu, le vrai refuge du journalisme pourrait résider dans des niches qualitatives mais à audiences très faibles : ce vers quoi tendent la plupart des journaux. Le New York Times, le Washington Post... vont sûrement se replier sur un petit segment raisonnablement profitable.

On imagine facilement qu'en misant sur leur image de marque, ces médias vont capitaliser sur des sites payants avec de l'info à haute valeur ajoutée accompagnés d'une publication papier (à fréquence plus réduite puisque les quotidiens papier auront inévitablement disparu), le tout destiné à un lectorat âgé, aisé, cultivé. Ou comment l'info de qualité risque de devenir d'autant plus élitiste...

Fin annoncée des médias d'informations généraliste ou recomposition ? Le cas du Télégramme

Question intéressante, un peu fourre-tout... Bien sûr, on pense aux Médiapart et autres Rue89 comme égéries d'un nouveau modèle de médias en ligne, pas encore rentables (et taclés assez sévèrement par Manu Paquette dans L'Express cette semaine).

Mais un média old school comme le quotidien régional breton Le Télégramme teste, lui,, de nouvelles recettes. Comme le gâteau des recettes des petites annonces lui a échappé ces dernières années au profit du Web, qu'à cela ne tienne, il bascule vers d'autres sources de revenus. Avec une diffusion à 200 000 exemplaires et un fort enracinement local, notre modèle éco est classique, combinant vente journaux + pub, qui nous génèrent à peine 1/3 des recettes, voire moins. Mais nous avons connu une stagnation des revenus pubs et abonnements, et dû basculer vers d'autres sources de revenus, précise Hubert Coudurier, patron du Télégramme.

Du coup, il a développé de nouvelles sources de revenus: on organise des courses comme la Route du Rhum. On a racheté RegionsJob, n°3 dans offres d'emplois en ligne derrière Monster. Ces diversifications représentent 1/3 des revenus du groupe.

Le quotidien régional tente aussi de s'adapter à l'évolution des modes de consommation, le Journal a basculé sur le Net à partir de 1996, il sera sur l'iPad via une appli commune ouverte avec d'autres éditeurs de PQR, et va carrément devenir opérateur mobile dans les semaines à venir. Une déclinaison surprenante...

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