vendredi 10 octobre 2008

Presse sportive : L'Equipe remis en cause, la bataille est lancée

livre L'Equipe

On le sait, le secteur des médias est en plein bouleversement, au terme d'une année qui fut loin d'être brillante en rentrées publicitaires, et alors que plusieurs rachats de journaux se sont déroulés dans un climat mouvementé.

Voilà que le secteur jusque là plutôt calme de la presse sportive risque fort de connaître de nouveaux bouleversements prochainement. Secteur calme jusqu'à présent, avec le quasi-monopole du quotidien sportif l'Equipe, à peine menacé à la marge par le journal gratuit Sports, il jouit d'une bonne réputation dans le milieu sportif... et journalistique (bosser à l'Equipe est perçu comme un must pour les jeunes journalistes).

Or, un bouquin explosif est sorti hier en librairies : couverture rouge vif, chez le très remuant éditeur indépendant Danger Public, La face cachée de l'Equipe dézingue à tout-va le fameux quotidien sportif. Et y passe en revue ses dérives, son monopole... Pas encore lu, mais j'ai plutôt confiance dans la qualité de l'enquête de mon ami et confrère David Garcia, qui m'avait pudiquement confié, il y a un an, écrire un livre sur le groupe Amaury... Journaliste indépendant, il avait déjà publié il y a environ 2 ans Le pays où bouygues est roi, un décoiffant reportage au Turkménistan, dictature d'Europe de l'Est où le groupe Bouygues a, entre autres magouilles, obtenu des marchés publics avec une certaine complaisance...

Or, ce livre arrive dans un contexte déjà particulier pour l'Equipe. Michel Moulin va lancer ce 3 novembre un quotidien sportif à bas prix, 10 Sport, avec Alain Weill (patron de NextRadio TV, éditeur de La Tribune, propriétaire de BFM, BFM TV, l'ex-groupe de presse informatique Tests...)

En riposte, Jean Hornain, directeur général du Parisien-Aujourd'hui en France, a annoncé le 7 octobre qu'il préparait sa riposten après en avoir discuté le week-end dernier par Marie-Odile Amaury. Une première trame du projet a été esquissée en quelques jours. Le communiqué du groupe indique ainsi que ce quotidien sera principalement dédié au football, aux courses hippiques et à quelques grands sports. Il devrait voir le jour d'ici trois semaines et être vendu 50 centimes 7 jours sur 7, comme son futur concurrent.

A suivre, donc...

Vers une dislocation de la presse cinéma ?

Rien ou plus grand chose ne va plus dans le secteur de la presse cinéma, pourtant très longtemps porteur - et un des rares secteurs de la presse écrite à être peu affecté par la concurrence du Net, et de sites tels que Allociné.fr.

Premier coup de semonce : selon une rumeur grandissante, le groupe belge Roularta, propriétaire notamment du groupe Express - Expansion, s'apprêterait à fusionner (eh oui) les 2 titres de presse ciné qu'il détient dans son portefeuille, Ciné Live et Studio. Des titres pourtant assez rentables, d'autant que le groupe se porte bien... Mais voilà, il veut réduire ses marges au maximum. Et cela tombe sous le sens, les deux titres sont trop différents (et pas complémentaires pour autant), et attiraient deux catégories de lectorats aux antipodes l'un de l'autre. Studio Magazine (racheté par le groupe en Roularta xx) est un magazine mensuel haut de gamme, avec images léchées et papier glacé. J'y ai été abonnée de nombreuses années, et je me souviens de dossiers de folies publiés dans les années 90, comme sur le renouveau du cinéma indépendant US. Il a baissé en niveau ces dernières années, avec une pagination réduite. Tout le problème, me confiait dernièrement quelqu'un du groupe, est qu'il coûte trop cher : pour les photos, et pour les pigistes de luxe rémunérés à des sommes indécentes... Autre problème, Roularta a été trop gourmand en rachetant ces 2 titres : leur rachat (de Ciné Live en 2006, et Studio en 2004) lui a coûté trop cher. Quant au second, Ciné Live, c'était un titre plus cheap, destiné à un lectorat plus jeune. Il fut d'ailleurs un temps dirigé par Laurent Weil (le Mr Cinéma de Canal + actuellement, auparavant passé par M6).

Et ce n'est pas fini. Même le très prestigieux Cahiers du cinéma (Editions de l'Etoile) est en danger, puisque Le Monde cherche à le revendre. Plus précisément, cinq candidats sont en lice pour racheter la part majoritaire du Monde dans le capital des Cahiers, dont Les Inrockuptibles, la société de production Why Not, associée à Jean-Martial Lefranc (Financière de Loisirs), AKN Productions d'Alain Kruger, ancien directeur de Première, la société Talma associée à Albertine Productions, et l'éditeur britannique Phaidon. Le Monde communiquera à la Société des amis des Cahiers (actionnaire minoritaire) son choix dans les prochains jours...

Babelio, service gratuit de lecture d'extraits littéraires

Initiative intéressante, le 25 septembre Babelio.com, a vu le jour. Il s'agit d'un service gratuit de lecture d'extraits littéraires. Et il a été lancé avec des poids lourds du milieu de l'édition : Grasset, Fayard, Stock, First, les Allusifs, Au diable vauvert et une dizaine d'autres maisons d'édition. Les internautes découvrent ainsi les romans de la rentrée et peuvent feuilleter les premières pages des œuvres directement sur Internet... Pour l'aspect 2.0, il y a un même un système de notation par les internautes...

Les cadres télé en moumoute de chez Loewe

IFA Loewe Photo C. C.

Aperçu à l'IFA de Berlin fin août, que j'avais couvert pour les Echos (oui oui je sais... je viens de retomber sur des photos de mon iPhone que j'avais oubliées !), cette initiative très intéressante de Loewe, la marque allemande de TV - vidéo (presque) haut de gamme qui est en train d'empiéter furieusement sur les plate-bandes de Bang & Olufsen. Elle propose des écrans TV personnalisables, dont en partie sur le design : sur demande, vous pouvez avoir une écran plat TV doté d'un contour de votre choix : cuir, matière brillante... ou même de cette magnifique moumoute en haut de la photo ;). Epatant. Et bien vu dans la logique de produits personnalisables et marrants, et qui consacre la télé comme un meuble designé.

D'ailleurs, les autres constructeurs misent aussi sur le design, même les marques grand public : à ce titre, l'écran TV Scarlett de LG fut une première : l'arrière de l'écran y est peint en rouge... autre initiative, chez Samsung, la sorite d'un écran TV co-brandé avec Giorgio Armani - jolie initiative marketing, bien que la qualité technique ne soit pas forcément à la hauteur, d'après les spécialistes...

lundi 6 octobre 2008

Le Web 2.0 pour les entreprises

A l'occasion de son 63ème congrès annuel, orienté sur le Web 2.0 et l'innovation notamment (eh oui !), l'Ordre des experts-comptables a eu la gentillesse de me demander de présenter un petit laïus sur les applications du Web 2.0 qui peuvent servir, de façon concrète, par les entreprises dans leur quotidien, et ce dans la lignée de mon livre sur le sujet.

Donc voici la présentation Powerpoint que j'y ai diffusée.

web 2 0 PPT

Comme services 2.0 prometteurs pour les entreprises, je citerais notamment, outre les blogs, wikis, et autres réseaux sociaux (qui permettent à l'entreprise d'améliorer sa marque-employeur auprès de jeunes diplômés sur Facebook, ou auprès de salariés aux profils internationaux sur LinkedIn ou Xing), les plateformes de microblogging, notamment Yammer (destinée aux entreprises)... Ainsi que les plateformes de vidéoconférence (référencées ). Très prometteurs aussi, les mashups, ces sites ou applications dont le contenu provient de plusieurs sources d’information (carte géographique + informations par exemple). Depuis un an, l'éditeur Serena propose ainsi Mashup Composer, son outil de création de mashups d’entreprises. Il existe même une place de marché en ligne de mashups existantes, Mashup Exchange.

jeudi 2 octobre 2008

"Plus belle la vie", ses 6 M de téléspectateurs, son merchandising (Les Echos)

"Plus belle la vie", série de carton-pâte à succès, diffusée depuis 4 ans sur France 3, qui donne à voir une vie de village idéalisée dans une Marseille reconstituée... C'est aussi 6 millions de téléspectateurs chaque soir, 27 millions d'euros de budget par an, et 43 millions d'euros par an de recettes en pub pour la régie publicitaire de France Télévisions.

J'y ai consacré cette enquête, parue dans Les Echos d'aujourd'hui. Avec aussi ce focus sur les soaps TV locaux, un format à succès un peu partout dans le monde...

Et rien que pour vous, en avant-première, ces images du futur jeu vidéo "Plus belle la vie" (sic) pour Nintendo DS, qui doit sortir fin novembre, ainsi que du jeu vidéo pour téléphone portable, attendu pour fin décembre.

screen Nintendo Pblv

copyright Mindscape

PBLV C4M

copyright C4M Prod.

mardi 30 septembre 2008

Buzz the Brand : 4 questions à propos du buzz marketing

Gregory Pouy de l'agence Buzz Paradise a posé 4 questions sur le buzz marketing à plusieurs blogueurs, dans le cadre du salon Buzzthebrand (programme ), consacré au marketing viral, organisé par Stratégies et Vanksen, qui aura lieu du 20 au 24 octobre à Paris.

Dans la foulée, on notera le lancement conjoint du Festival du Film Viral le 21 octobre au soir, qui récompensera les meilleurs films viraux de l’année.

Comme les quelques autres blogueurs sollicités pour l’occasion, je me suis pliée au jeu du questions-réponses…

1/En quoi une communauté peut elle renforcer une marque ?

Une communauté en ligne constitue une base de clients bien informés, et/ou qui ont une expertise sur le sujet, la marque. Donc ils apportent une certaine crédibilité à la marque. Etant à la fois consommateurs et experts, ils rassureront le client.

Une des bases du Web 2.0 consiste en la co-création de contenus et d’idées (ou crowdsourcing): en gros, des marques ont bien compris l’intérêt de faire travailler les internautes pour elles ;). Les outils permettant ce partage de contenus sont légions : je pense aux blogs de marques bien sûr, mais aussi aux plateformes de blogs, ouvertes par une marque, sur un thème précis. Cela permet de fédérer une communauté d’internautes sur un thème précis – communauté qui deviendra idéalement une communauté d’early adopters, faisant référence. Je pense notamment à la plateforme de photoblogs MyPhotos.fr, dont je parlais  : ouverte par Samsung, les internautes y commentent eux-mêmes l’usage qu’ils font de leur matériel photo Samsung… Autre outil très en vogue, les plateformes Digg-like, ou les internautes-clients proposent carrément leurs idées pour améliorer les services de l’entreprise. Les autres internautes peuvent commenter ces idées, ou voter pour elles. Un système de plébiscite faire ainsi remonter en tête de classement les idées les plus populaires. A ce titre, la tentative de la Sncf avec Debats-Sncf.com est particulièrement réussie, tout comme celle de Starbucks, avec Starbucks Ideas. Ce dernier exemple (que j’analyse dans cet article pour Les Echos) est révélateur, alors que Starbucks connaît une chute de fréquentation depuis le début de l’année… Autres outils, les wikis, ou encore une page / un groupe / une rubrique « fan de » dans Facebook… qu’un administrateur devra veiller à entretenir régulièrement.

Attention, laisser la libre parole à une communauté entraîne plusieurs contraintes pour une marque :

- accepter de déléguer, avec les risques que cela implique : ce n’est plus le service marketing ou pub qui prend la parole, mais les consommateurs. Vous essuierez peut-être des critiques, mais gagnerez en terme d’image de marque par votre transparence affichée Bref, vous ne contrôlerez pas autant votre communication que lors que vous la blindez en interne.

- la nécessité d’assurer un suivi des propositions émises par votre communauté. Par exemple sur une plateforme Digg-like, les contributeurs attendent de savoir ce que sont devenues concrètement leurs propositions. Starbucks Idea distingue ainsi les idées under review par son équipe de recherche.

- ne pas en faire trop dans la gadgétisation : inutile de vous doter du dernier « outil social » à la mode ou de les multiplier si vous ne savez pas les utiliser. Surtout, il faut savoir clairement dès le début pourquoi on se dote de tel outil, et à quoi va nous servir une communauté : relayer un message ? Tester des idées de futurs services ?...

2/ Le marketing viral nouvel eldorado ?

Peut-être… Probablement parce que des agences de pub spécialisées cherchent à vendre cela comme un nouveau format publicitaire indispensable. Il y a eu ces précédents où l’on a vu des marques se lancer dans une campagne de buzz sans y être préparées (comme cette marque qui a lancé ses produits laitiers frais ce printemps auprès des blogueurs… mais a paniqué face aux premières questions de la presse économique ;). Probablement parce que des marques habitués à communiquer de façon classique, convaincues de se lancer par leur agence de pub, ont plongé dans le bain sans se préparer. On m’a souvent évoqué ces derniers mois, ces marques qui cèdent à cette mode de prêter des produits à quelques blogueurs, en estimant que cela constituera un bon buzz préalable à leur campagne de pub.

Or, la campagne de marketing virale (= envoi d’un buzz-kit auprès de quelques blogueurs « influents » + organisation d’un event avec ces blogueurs + diffusion d’une vidéo virale sur YouTube et Dailymotion…) commence à devenir un format publicitaire qui perd en originalité. Du fait que trop de marques ont voulu y recourir.

En cas d’école de bad buzz, je citerais celui autour du téléphone mobile Samsung M110 Solid, en février 2008, que je décrivais dans ce billet. En résumé, l’envoi de morceaux de viande ( !) a résumé la campagne à un effet de provoc’ de mauvais goût. La campagne a été de facto "détruite" par les blogueurs eux-mêmes.

3/ Pourriez-vous donner 3 conseils pour bien utiliser les nouveaux outils du marketing alternatif ?

- Réfléchir d’abord à l’objectif de cette campagne : recruter de nouveaux clients, se faire connaître auprès de certaines catégories (early adopters ou consommateurs lambda) ? Tester de nouvelles idées ? Imposer un nouveau produit ?... Et accessoirement, au budget que l’on y mettra.

- Réfléchir à quels outils « alternatifs » on recourt, et pourquoi. Car il y a une multitude de nouveaux supports marketing : street marketing, supports hors-médias (des agences spécialisées comme Tapage Media proposent même des emplacements publicitaires sur des tables de bistrots, des cartons à pizzas…), vidéo virale, blog temporaire, page Facebook ou MySpace (comme celle de Cartier)…

- Utiliser ces outils de marketing alternatif dans une campagne marketing globale. La campagne doit être cohérente, idéalement doublée d’une campagne de pub classique (affichage publicitaire, print, etc).

4/ En qualité de blogueurs qu'attendez vous d'une marque qui souhaite vous approcher ?

Qu’elle sache cibler ses blogueurs, et leur parler de façon personnalisée. Le tout consiste à effectuer un mix blogueurs « influents » + blogueurs « généralistes » (à grosse audience) + blogs spécialisés, qui ont une expertise sur un sujet donné (et sont lus pour cela). Mieux vaut sélectionner quelques blogueurs. Ensuite, elle devra leur exposer le projet de marque de manière personnalisée : rien de pire qu’envoyer un mail-type à tous les blogueurs, sans tenir compte des sujets qu’il traite et de la nature de son audience.

5/ Pourquoi les annonceurs doivent-ils participer aux conférences Buzzthebrand ?

Pour acquérir les compétences nécessaires à ce type de campagne, qui doit être tout aussi structurée et professionnelle qu’un autre type de campagne. Et pour avoir de bons contacts, connaître les spécialistes du marché, assister à des études de cas...

mercredi 24 septembre 2008

Justin Timberlake chez Givenchy

justin_.jpg

On pourrait presque penser que le succès d'un parfum repose de plus en plus sur le casting de la star qui l'incarnera, le temps d'une campagne publicitaire. Là, surprise, la marque très classique et assez discrète Givenchy a choisi Justin Timberlake pour incarner sa dernière fragrance, Play. Et il a la classe. Un sacré bout de chemin pour l'ex de Britney Spears et de Cameron Diaz, qui a fait ses débuts au sein du boys band N'Sync...

La pub, qui fait déjà l'objet d'une campagne d'afficchages (les spots TV sont imminents), m'avait étonnée, par la proximité assumée du flacon de parfum avec un téléphone portable - à première vue, on croirait à s'y méprendre qu'il s'agit d'une pub pour un produit high tech ;)

Sur le web, l’agence Vanksen a conçu [le site internet dédié|http://www.playgivenchy.com| ), qui comporte une présentation de Play, un volet sur Justin Timberlake, avec le making-of de la campagne publicitaire print à venir, et, petite originalité, un espace musical avec une galerie de samples que les internautes peuvent utiliser pour créer leurs propres morceaux. Le vote des internautes déterminera un gagnant qui recevra la fragrance. Une manière, dans la foulée, de créer une identité sonore autour de ce parfum...

Solidaime, la 1ère marque de "produits solidaires de grande consommation"

Le concept est assez surprenant, et me laisse un peu perplexe. Solidaime vient d'annoncer son lancement: c'est à la fois le nom d’une association et d’une marque, avec à la clé la première gamme de produits solidaires de grande consommation (pâtes, œufs, conserves, produits laitiers, croquettes pour chiens…). L’objectif de Solidaime est d’organiser une coopération entre les enseignes de grande distribution, les associations caritatives et les industriels de l’agroalimentaire, pour proposer des produits à un prix de vente inférieur aux marques nationales. Le plus solidaire réside dans le fait qu'une partie du prix de vente est reversée à l’association partenaire de Solidaime (la somme versée et le nom du bénéficiaire étant indiqués sur le packaging rose des produits).

Les associations partenaires sont SOS Villages d’enfants, Handicap International, Croix Rouge Française, Action contre la faim et la Fédération Française des associations de chiens guides d’aveugles (FFAC). Côté industriels ce sont Hero, Senoble, Bonduelle, Alpina Savoie, Canissimo, Matines et Jean-Caby qui se sont joins à l’opération.

Belle initiative, forcément. Outre son aspect solidaire, louable en soi, elle tient parfaitement la route du point de vue business : Solidaime peut s'appuyer sur les distributeurs Auchan, Intermarché, E.Leclerc, Atac et Match qui mettront les produits Solidaime dans leurs rayons. Surtout, le concetp est dans l'air du temps, alors que la question du pouvoir d'achat préoccupe plus que jamais les consommateurs, qui risquent de devenir plus échaudés face à des polémiques comme celle amorcée ce matin par 60 millions de consommateurs, qui montre que certaines marques ont augmenté en douce leurs prix - une "inflation masquée" par des packagings plus réduits par exemple... Autre fait révélateur, pourtant passé quasi-inaperçu : il y a 8 jours, Danone a annoncé le lancement de son premier "yaourt low cost", avec un pack de 6 yaourts commercialisé pour moins d'un euro.

lundi 22 septembre 2008

Moviken : tous les transports en commun sur un seul service mobile (Les Echos)

J'en parle dans cet article des Echos, SFR proposera avec la PME innovante Moviken un service de un service de calcul d'itinéraire sur la France entière. A partir de 2009, les abonnés de SFR pourront calculer leur itinéraire d'un point A à un point B. L'innovation étant que ce service, accessible sur un site dédié, combinera les différents modes de transports en commun (trams et bus, métros, trains...). Le projet me paraît assez énorme. Reste à voir si les autres opérateurs proposeront un service de ce type.

dimanche 21 septembre 2008

Eco89.com et e24.fr, deux nouveaux sites d'information économique

L'information circulait depuis un certain temps, cette fois, c'est officiel : le géant des journaux gratuits et le site alternatif Reu89 s'apprêtent à lancer chacun leur site d'information économique, courant octobre. Ainsi, le norvégien Schibsted, éditeur du quotidien gratuit 20 Minutes, va lancer e24, "la déclinaison d'une marque lancée en Suède en octobre 2005, et, depuis, aux Pays-Bas et en Norvège", d'après Le Monde d'aujourd'hui. L'équipe comptera une quinzaine de journalistes, présidée par Stéphane Marchand, ex-Le Figaro, et Catherine Vincent, issue de La Correspondance de la presse. Ce site grand public sera gratuit - donc financé par la pub je suppose.

De son côté, le média alternatif Rue89 annonce la lancement de Eco89 d'ici la fin du mois, à vocation participative.

Je me demande si le lancement de ces deux sites, qui auront donc des contenus économiques totalement gratuits, vont faire de l'ombre à la presse économique ? Notamment aux Echos et à La Tribune, mais aussi aux mensuels économiques, qui se cherchent encore une stratégie bi-média. L'avantage de ces derniers résidant néanmoins dans la force de leur marque. Leur prochain enjeu, et beaucoup planchent déjà sur cela, sera donc de proposer des contenus spécifiques aux internautes, complémentaires de ce qu'ils offrent déjà sur le papier. A suivre...

23AndMe, le décryptage d'ADN, le réseautage génétique, le blog de Sergey Brin sur la maladie de Parkinson...

23andMe

Eh oui, beaucoup de sujets à aborder dans ce billet, à propos de la start-up 23AndMe, dont je parlais il y a quelques mois dans ce billet. Pour mémoire, pour quelques milliers de dollars (400, contre 1 000 dollars à ses débuts), elle propose de décrypter le génome ADN de ses clients, pour leur livrer à la fois, tests "ethniques", tests de paternité, et surtout tests ADN, qui permettraient à ses clients de détecter certaines prédispositions qu'ils auraient pour contracter certaines maladies ou cancers.

Or, d'après ce papier très instructif du Monde, Sergey Brin, un des co-fondateurs de Google... et dont l'épouse est co-fondatrice de 23AndMe, vient d'ouvrir ce blog, où il aborde la maladie de Parkinson. Quelques rares people atteints, comme Michael J. Fox, qui a créé sa fondation, ont tenté de susciter le débat sur cette maladie . Ce que fait donc Sergey Brin à son tour, en ouvrant son blog, où il raconte que sa mère souffre de cette maladie, et qu'il pourrait aussi en être atteint - en l'état actuel des recherches, elle se transmet probablement par voie génétique. Il raconte ainsi que son test sur 23AndMe a montré qu'il présentait une mutation génétique augmentant le risque qu'il souffre lui-même un jour de cette maladie. A ma connaissance, c'est une des premières fois qu'une des personnalités de la sphère socio-économique ouvre un blog pour aborder un sujet aussi personnel.

En tous cas, clairement, l'évolution d'une start-up comme 23AndMe est à suivre de près, vu les questions éthiques que son activité soulève, y compris celle de l'identité numérique.

D'ailleurs, cette semaine, 23andMe a annoncé enrichir ses services d'une plate-forme communautaire et d'un outil de recherche généalogique. une plate-forme communautaire permet à ses clients de se connecter les uns aux autres afin de partager leurs expériences et comparer leurs génotypes personnels. Autre nouveauté : 23andMe a passé un accord avec Ancestry.com. En couplant les bases de données élaborées par ce site de généalogie avec les informations génétiques qu'elle recueille, 23andMe espère affiner le profil génétique de ses clients. Lesquels pourront, grâce à des outils interactifs, trouver l'origine de certains de leurs gènes ou se découvrir de nouveaux ancêtres...

jeudi 18 septembre 2008

Les médias d'info en ligne alternatifs en recherche de nouvelles formes de publicité

Plusieurs ont rêvé d'exister et de croître sans publicité, ils ont dû se rendre à l'évidence... Et cherchent de nouvelles manières d'implanter de la pub dans leurs pages, tout en respectant leur ligne éditoriale.

De fait, Bakchich.info a fusionné la semaine dernière avec Desourcesure.com afin de pouvoir afficher une audience de 600 000 visiteurs uniques mensuels, d'après Stratégies. Parallèlement, les sites se sont associés à Agoravox et à La Télé libre (un des premiers médias "alternatifs" en ligne, développé par John-Paul Lepers) pour mettre en place une offre publicitaire commune, Stop Intox, commercialisée par Manchette Publicité...

Autre tentative de recherche d'une forme alternative de publicité, depuis quelques mois, le mensuel Terra Economica, qui a longtemps refusé toute insertion publicitaire, insère maintenant des pubs selon des critères "éthiques" avec Influence (la régie publicitaire "durable" développée par Heaven) dans son journal papier et son site Planete Terra...

En revanche, Arretsurimages.net et Mediapart continuent à miser sur des formules sans pub. Je ne pense pas que ce soit trop risqué pour eux, étant donné qu'ils ont fidélisé leurs abonnés à leur formule payante

lundi 15 septembre 2008

Mediapart + VU = MediaVu

De nouvelles formes de convergences entre le reportage photo et le journalisme d'investigation apparaissent.

Dans la lignée de l'association photojournalisme + reportage qu'avaient entamée des canards comme Paris Match à sa belle époque, Mediapart, le site d'information (et d'investigation) indépendant dirigé par Edwy Plenel, annonce aujourd'hui une association inédite. A partir du 19 septembre, il va s'associer à la prestigieuse agence de photo VU. Créée il y a une vingtaine d'années, cédée en 1997 au groupe Advent, elle se veut une agence de photographes, comme la définit son fondateur Christian Caujolle. Un portfolio de photos de l'agence sera ainsi diffusé chaque jour sur MediaPart et mis en vente auprès de la communauté d'abonnés en ligne de Mediapart. Nom du projet : MediaVu.

L'objectif est bien vu : remettre le photojournalisme au cœur même des métiers de la presse, et redonner ses lettres de noblesse à la photo de presse produite par des agences classiques (et non pas des agences filaires telles que l'AFP ou Reuters). Et l'association entre un site d'info participatif et une agence photo n'en n'est pas moins inédite, et inaugure une nouvelle forme de média en ligne ? A suivre...

dimanche 14 septembre 2008

1% de doctorants en France

Non vous ne rêvez pas, je n'exagère pas... La France, on le sait, souffre déjà en terme de recherche, dont au niveau de ses universités et de grandes écoles, rattrapées par les universités US, mais aussi asiatiques, comme le montre chaque année le Classement de Shangaï (cf notule Wikipedia).

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Or, donc, d'après ce rapport de Bercy sur l'enseignement supérieur en France, seuls 1% des étudiants Français poursuivent leurs études jusqu'au doctorat - CQFD, comme le signale Vanina Delobelle dans cet intéressant billet. Dans les détails, 1% de Français ont donc un doctorat en poche, sachant que 44,7% des étudiants ont décroché un diplôme de l'enseignement supérieur, 13% ont un Master (donc à Bac + 4), 12,5% une licence. Je serai curieuse de voir les chiffres pour 2008...

Mexican marketing (4) : l'église de Santo Domingo et ses SMS surtaxés

On repart sur le marketing mexicain, avec cette fois un exemple assez marrant d'une tentative très high tech de la part de l'Eglise mexicaine.

Les Mexicains ont un rapport assez complexe avec la religion catholique - pour mémoire, implantée de force par les conquistadors espagnols, qui ne se sont pas privés de construire nombre d'églises avec des pierres des temps mayas qu'ils avaient anéantis auparavant... Du coup, on observe aujourd'hui dans leurs pratiques religieuses un mélange de ferveur et de paganisme, peut-être un lointain héritage des mayas.... Sachant qu'au moins 85% des Mexicains sont catholiques, tandis que l'évangélisme gagne du terrain, tout comme aux US et au Brésil.

L'exemple de la Santa Catarina, une sorte de divinité trash (un squelette revêtu d'atours féminins), adorée des plus modestes et des voleurs paraît-il, montre ce rapport assez étrange à la religion... Bref, voilà pour le petit aperçu sociologico-religieux :)

santa Catarina Photo C. C.

Or, qu'ai-je découvert à San Cristobal de Las Casas ? Comme beaucoup de villes mexicaines, elle regorge d'églises et cathédrales magnifiques, qui attirent les touristes. Pour l'église Santo Domingo, à la place du traditionnel panneau explicatif sur l'histoire de l'église, on a découvert... une liste de numéros que l'on nous invité à composer pour obtenir un SMS pour avoir des infos sur l'histoire, l'architecture, ou encore les légendes entourant cette église ! Le SMS est surtaxé cela va sans dire. C"est bien la première fois que je découvre cette tentative de marketing direct développée par une autorité religieuse ;)

SMS église

jeudi 11 septembre 2008

InVideo Ads, le nouveau format publicitaire de YouTube

YouTube Toyota

Lu sur la CB Newsletter du jour, YouTube lance un nouveau format publicitaire, InVideo Ads. Pour sa première campagne en France, le site de partage vidéo teste ce format, sous forme d'un bandeau publicitaire pour Toyota, inséré sous la vidéo. " Durant deux semaines, les internautes verront s'afficher en dessous de certaines vidéos de partenaires un bandeau publicitaire pour le lancement de la nouvelle Toyota IQ. En cliquant dessus, ils visionneront un film présentant ce nouveau modèle", explique CB News. Pour ce format publicitaire vendu au CPM, le bandeau apparaît en bas de la vidéo sur une portion de 20%, il disparaît après 10 secondes si l'utilisateur ne clique pas dessus et le bandeau est transparent à 80%.

L'annonce est intéressante, car avec ce nouveau format publicitaire, lancé en août 2007 aux US, YouTube cherche à rentabiliser ses contenus, en se basant sur un modèle économique cohérent, avec une dose de pub - comme pour les médias traditionnels. Trouver un business model est devenu d'autant plus vital pour YouTube qu'il n'est pas rentable - Google l'a même sommé en juin dernier d'être rentable... ce qui donne du grain à moudre à ceux qui estiment que le Web 2.0 (et ses services afférents) est déjà out, comme le montrait le dernier Hype Circle de Gartner, dont je parlais .

L'IPTV et les écrans TV OLED lancés à l'IFA de Berlin

C'étaient deux des innovations principales présentées cette année à l'IFA de Berlin, où j'étais de passage.

D'abord l'IPTV, par laquelle les constructeurs veulent introduire une dose d'Internet dans leurs contenus TV. Et proposer des contenus exclusifs, c'est là le prochain enjeu pour eux à mon avis, comme j'en parle dans cet article dans Les Echos. Concrètement, le téléspectateur accède à ces contenus, souvent exclusifs, en cliquant avec sa télécommande sur des icônes interactives (« widgets ») qui s'affichent à l'écran.

IPTV Philips Le prototype de la Net TV de Philips - Image C. C.

Mais aussi, alors que l'on en voyait des prototypes présentés au fil des salons, Sony s'apprête à commercialiser son premier téléviseur OLED, comme j'en parle dans cet article. Reste à savoir si le consommateurs suivra, alors qu'il se familiarise juste avec les écrans plasma et LCD... Problème classique : il y a toujours une période de décalage entre la commercialisation d'une innovation et son adoption par le grand public.

lundi 8 septembre 2008

Trop peu de nanas dans la blogosphère ?...

féminisme

Bon ben voilà, dans cet article sur Rue89, Olympe aborde justement un sujet dont je voulais vous parler depuis longtemps : le manque criant de nanas dans la blogosphère "qui compte", autrement celle des blogs d'influence et:ou réalisant une forte audience.

A ce titre, le classement Wikio est édifiant : parmi les kyrielle de blogs "qui comptent", consacrés presque tous au high tech, au marketing/conso, à la gastronomie, à l'environnement, aux sciences... ceux tenus par des nanas se comptent sur les doigts d'une main. Et - je vous le donne en mille - les premiers d'entre eux sont consacrés... à la gastronomie, comme Mes tables de fêtes ou Les gourmandises d'Isa (soupir...).

Après, les blogs qui comptent et consacrés à des sujets plus tendance et plus crédibles sont peu nombreux. En répertoriant pêle-même et très vite (excuses à toutes celles que j'oublie... liste non exhaustive) les blogs de copines, de consoeurs, ceux repérés... je vous citerais ceux de Laurence Thurion, de Karine Papillaud, bien sûr Durosedanslegris, lancé par Isabelle Germain, Mémoire Vive de Natacha Quester-Séméon, Fanny et sa vie de geekette à Hong Kong, MissBlaBlaBla... D'autres, que j'aime pour leur ton, leur manière de raconter "les choses de la vie", et les innombrables blogs de nanas qui racontent leur vie, leurs plans Q, avec parfois un féminisme rafraîchissant...

A côté de cela, on compte (beaucoup trop) de "blogs de filles", ceux consacrés aux fringues, au make-up etc, qui donnent le prétexte à des chroniques parfois bien acides chez des blogueurs en vue (comme Mry ;)... Soit dit en passant, au vu de ces blogs qui explosent leurs chiffres d'audience en mettant régulièrement en ligne des portfolios de pin-ups virtuelles, je me dis qu'un jour, j'ouvrirais bien un blog plus personnel et plus léger... avec quelques beaux beaux gosses dénudés (après tout, y a pas de raison hein ;).

Voilà, c'était le coup de sang féministe du jour (je suis un petit peu désabusée en ce moment, c'est vrai), dans la lignée de celui de l'année dernière.

Màj du 14 septembre : il m'a semblé nécessaire d'ajouter qques compléments à ce billet, suite aux infos éclairées apportées par plusieurs : à ajouter donc, le blog féministe assez marrant d'Emelire, Le féminin l'emporte, le blog Toutpourelles sur les femmes et l'emploi (merci Marie), ainsi que les blogs marketing de Vanina Delobelle ou Du marketing plein les doigts de Diane (merci Greg) Et précisons l'existence du réseau GirlPower3.com, créé par Natacha QS.

L'INA, c'est aussi une entreprise

J'ai déjà parlé plusieurs fois de l'Institut national de l'audiovisuel dans mes articles, je trouve que l'évolution de cette administration publique vers une entreprise qui gère très bien son trésor de guerre (ses archives audiovisuelles numérisées, et son expertise en la matière) est assez remarquable. Sa prochaine ambition : lancer sa chaine de TV début 2009, sur certaines chaînes du câble et du satellite. France Télévisions et Canal + devraient être de la partie. En début d'été, il se murmurait même que son patron, Emmanuel Hoog, serait candidat à la présidence de France TV...

J'y ai consacré un papier dans le dernier numéro, de septembre, du mensuel L'Entreprise.

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